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Après la Révolution, la torture est encore monnaie courante dans les prisons tunisiennes

Les tortures ou autres mauvais traitements dans les prisons tunisiennes étaient monnaie courante sous le règne de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Les tortionnaires visent à briser la personnalité de la victime et à lui nier toute dignité humaine, certaines prisons en Tunisie ne sont pas perçues comme des cadres pour réhabiliter les détenus mais des lieux pour les briser. Il n’existe pas de plus grande douleur que de vivre en tant qu’être humain sous l’oppression et la torture !

Selon l’Association de lutte contre la torture en Tunisie, la torture n’est plus certes un système en Tunisie, mais elle est encore exercée, particulièrement, dans les prisons. Les dernières données communiquées par ladite organisation relèvent que le nombre de cas de torture dans les postes de détention et dans les prisons en Tunisie après la révolution, a atteint 140 , et ces pratiques inhumaines ont provoqué la mort de 4 prisonniers.

C’est dans ce contexte que l’Association réclame la ratification de toutes les conventions internationales, aussi bien celles qui ont paru que celles qui vont paraître, se rapportant aux droits de l’homme, et leur respect en tant que degré supérieur du droit interne. Son but est d’amender la législation tunisienne dans le sens d’une plus grande conformité à la convention internationale contre la torture et à toutes les autres conventions qui sont en avance par rapport à cette législation.

Pour sa part, la présidente de l’organisation “Liberté et équité”, Imene Trigui, a déclaré, lors d’une table ronde sur les mécanismes de la lutte contre la torture en Tunisie, que, quotidiennement, environ 15 personnes sont en état de détention et ce en vertu de la loi antiterroriste.

De même et, selon elle, le phénomène de torture dans les postes de détention a augmenté après la révolution, et d’ajouter que les mécanismes de torture utilisés sont multiples, citant ,à ce propos, les tortures pratiquées au niveau des organes génitaux des détenus, et ce pour arracher leurs aveux.

La présidente de l’organisation en a imputé toute la responsabilité au ministère de l’Intérieur tout en lui l’appelant de mettre fin à ces dépassements, affirmant dans le même contexte que certains agents obligent les détenus à glorifier l’ex- président Ben Ali, en guise de punition pour avoir voté pour le mouvement Ennahdha.

Force est de constater qu’aujourd’hui les autorités tunisiennes devraient mener sans plus tarder une enquête rigoureuse sur les allégations de mauvais traitements dans les prisons. De même, les médias sont appelés à couvrir le combat des prisonniers maltraités dans les postes de détention et dans les prisons sous plusieurs angles.

Projet de loi sur la création de l’Instance nationale de prévention de la torture

Il convient de rappeler que l’Assemblée nationale constituante (ANC) a adopté, en octobre 2013, un projet de loi organique portant création de l’Instance nationale de prévention de la torture et consacré, solennellement, dans le texte de ladite loi, le principe de l’imprescriptibilité du crime de torture. L’institution de ce principe aura pour effet juridique d’abroger les dispositions contenues dans le décret-loi n°106 de l’année 2011 et prévoyant une prescription de 15 ans pour les crimes de torture.

L’ANC a, en outre, adopté le décret-loi 105 relatif à l’adhésion de la Tunisie au Protocole facultatif à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Nadia Ben Tamansourt

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