AccueilChiffreArrestation de Zied Héni : Un tollé général, franc et massif

Arrestation de Zied Héni : Un tollé général, franc et massif

L’incarcération du journaliste Zied Héni suite à l’émission par le juge d’intruction d’un mandat de dépôt à son encontre a soulevé un tollé général dans tous les milieux attachés à la liberté d’expression. Cette vive et indignée réaction a pris une variété de forme en tête desquelles la décision du bureau exécutif du syndicat national des journalistes tunisiens a décidé, suite à une réunion dédiée à l’examen de la démarche à prendre après l’arrestation de Zied Al Heni, d’observer une grève générale du secteur mardi 17 septembre tout en boycottant les activités des trois présidences (de la république, de l’ANC et du gouvernement).

De même, une marche de protestation sera organisée à la veille en collaboration avec l’ordre national des avocats.

Les journalistes et employés d’Assahafa, collègues de Zied El Hani, ont observé, pour leur part, samedi 14 septembre, un sit-in de soutien, et ont appelé à la libération de Zied El Hani, que la Cour d’appel de Tunis a décidé de remettre provisoirement en liberté en contrepartie du paiement d’une caution de 2000 dinars.

De son côté, le bureau exécutif de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a appelé à transférer le dossier de l’affaire Zied El Hani à un tribunal hors de la circonscription de la Cour d’appel de Tunis, et exprime son rejet de toute forme de restriction de la liberté de l’information et d’expression.

L’AMT explique que l’ordre d’ouverture d’une enquête dans l’affaire Zied El Hani est issu du tribunal dont le procureur de la République n’est autre que le plaignant, ce qui constitue une atteinte aux garanties de la tenue d’un procès équitable.

De même, des partis et des organisations nationales et internationales ont dénoncé l’arrestation, vendredi, du journaliste Zied El Héni, en raison de ses déclarations à l’encontre du procureur de la République au Tribunal de première instance de Tunis et condamné les poursuites judiciaires successives ayant touché d’autres journalistes tunisiens, au cours de ces derniers jours.

Ainsi, le Front populaire a dénoncé ce qu’il a qualifié de « détention et d’enlèvement » de Zied El Héni, soulignant que le mandat de dépôt émis contre lui est « nul et non avenu », étant donné qu’il a été émis d’avance et sur « instructions du mouvement Ennahdha ».

De son côté, le Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu) a souligné son refus et sa condamnation de l’arrestation de Zied El Héni et des tentatives visant à museler les médias et toutes les voix libres et à assujettir la justice.

Le Ppdu a appelé toutes les forces démocratiques et progressistes à soutenir les journalistes et toutes les voix audacieuses dans leur lutte en faveur d’une presse libre et indépendante.

Le parti Al Massar a dénoncé l’arrestation du journaliste Zied El Héni, exprimant sa solidarité totale avec sa lutte et dénonçant l’agression physique des avocats lors de l’exercice de leurs fonctions et les atteintes à leur dignité.

Al Massar a appelé à la libération de tous les journalistes en détention, à la suspension de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre et à l’arrêt des pressions visant à museler la presse et les médias.

L’Association international des prisonniers politiques a, également, condamné l’arrestation de Zied El Héni, estimant qu’«il s’agit d’un procès politique par excellence visant à le faire taire».

L’Association a appelé les structures tunisiennes à libérer, immédiatement, le journaliste Zied El Héni et à suspendre toutes les poursuites judiciaires à son encontre, exhortant les organisations tunisiennes et étrangères de défense des droits de l’Homme à intensifier leurs actions de pression pour arrêter tous les procès d’opinion et clore, définitivement, ce dossier.

Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse a souligné que « les atermoiements » dans le traitement judiciaire du dossier de Zied El Héni, ainsi que les vices de procédures dans cette affaire, justifient les craintes à l’égard de l’appareil judiciaire et des risques de son instrumentalisation pour exercer des pressions sur les journalistes et les empêcher de faire leur travail en toute liberté.

La Fédération internationale des droits de l’Homme et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme ont souligné, dans un communiqué conjoint, leur crainte de la possibilité d’«instrumentaliser la justice tunisienne à des fins politiques», appelant les autorités tunisiennes à respecter leurs engagements internationaux, à protéger les droits de l’Homme et à garantir la liberté d’expression et de presse.

Les deux organisations ont demandé la suspension de toutes les procédures judiciaires portant atteinte aux libertés et la garantie de l’indépendance du pouvoir judiciaire.

La Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA), a exprimé samedi son «inquiétude» face à la relation «tendue» entre le gouvernement et certaines parties politiques, d’une part, et les journalistes, d’autre part.

La HAICA estime que cette situation est due globalement au manque de confiance entre les différentes parties, appelant le gouvernement à permettre à l’instance de participer à la prise de décisions concernant la gestion des établissements médiatiques ainsi qu’à l’application des décrets-lois 115 et 116 visant à consacrer l’indépendance des médias.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le président de la HAICA, Nouri Lajmi a indiqué que la comparution de 3 journalistes devant la justice, dans la seule journée de vendredi, est un « motif d’inquiétude ». Il s’agit d’après lui, de donner la priorité au respect de la liberté d’expression comme prévu par les décrets-lois 115 et 116 qui sont un « acquis pour la démocratie».

« Il est certain que des journalistes commettent des erreurs, mais dans ce cas là il faut appliquer les lois qui régulent la profession et surtout les décrets-lois 115 et 116, qui sont un acquis pour le processus démocratique, et non pas la loi pénale», a-t-il soutenu.

La HAICA refuse les peines privatives de liberté pour les journalistes dans des affaires de diffamation ou de fausses allégations, a-t-il affirmé.

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