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175 entreprises et 123 participations entre les mains des Trabelsi et Ben Ali. Que faut-il en faire ?

Les listes se suivent et ne se ressemblent pas. Elles sont même presque quotidiennement mises à jour par la BCT, et depuis peu même par le CMF qui sort, lui aussi, sa propre liste. Ces listes concernent les entreprises et les dirigeants d’entreprise, qui seraient en lien avec les clans de la large famille de l’ancien président déchu.

D’abord la BCT. Elle sort, le 1er février 2011, une première liste dédiée aux PDG des banques. Cette liste contenait 90 sociétés et entreprises appartenant toutes à des membres des deux familles Ben Ali et Trabelsi. Une première constatation chiffrée : sur ce premier chiffre de 90 sociétés, 61 appartenaient au clan des Trabelsi, dont essentiellement Imed (10) et Belhassen (23) et en troisième place en nombre d’entreprise, venait Mourad (8). En face, il y avait peu, très peu d’entreprises au nom du clan de la famille Ben Ali dont le nombre de sociétés ne dépassait pas la vingtaine quand on élargit le cercle de parenté à ses gendres où la part du lion revenait à la holding Princesse de Sakher El Materi, mari de Nessrine, la fille de l’ancien Président tunisien en fuite en Arabie Saoudite.

Ensuite la BCT toujours, qui envoie aux PDG des banques une seconde liste, mise à jour, et cela en date du 7 février. Cette dernière semble être plus exhaustive, puisqu’elle élargit le cercle de l’inquisition à des sphères de parenté et de liens d’affaires, encore plus larges que la première liste. Elle contient 175 entreprises et leurs propriétaires, directs ou indirects.  Il faut dire que la famille Trabelsi est prolifique en prénoms et en individus, tous devenus des hommes et des femmes d’affaires de renom sous le règne de Ben Ali. On y retrouve, bien sûr, Belhassen et Imed, les plus connus et les plus décorés en enseignes, mais aussi Adel qui «possède » 3 sociétés, Jalila, sœur de Leila qui est à la tête ou derrière 8 entreprises, Nader le «plus pauvre de tous» avec 1 seule entreprise, Moncef un des grands boss de la famille, juste derrière Belhassen et Imed, avec 19 entreprises sous sa coupe, Naceur avec 5 sociétés, Samira avec 9, Néfissa avec 3 et Mourad assez bien placé dans la hiérarchie des affaires familiales avec 10 entreprises à son actif. Le total des actifs à leurs noms ou sous des prête-noms ou partenaires est de 149 alors que les Ben Ali n’en possèderaient que 26, dont uniquement 5 directement au nom de personnes des Ben Ali.
Trois nouveaux noms, insérés dans cette nouvelle liste mise à jour et envoyée le 7 février aux banques, retiennent l’attention.

Sta, Mimouni et Hakim Hmila nouveaux venus sur la liste BCT.

D’abord celui de Lazhar Sta, partenaire de Belhassen Trabelsi dans  le projet de la cimenterie, ensuite celui de l’hôtelier Youssef Mimouni et enfin Abdelhakim Hmila, homme d’affaires opérant  dans le bâtiment dans la région du Sahel et qui est en lien avec le projet de la Baie des Anges, dans la ville natale de Ben Ali, Hammam Sousse et où (la Baie des anges) son fils possède déjà plusieurs dizaines d’hectares. Et si l’on retrouve certains partenaires de Belhassen comme Mohamed Touil, on n’en retrouve pas d’autres. On ne retrouve pas non plus tous les anciens partenaires d’Imed lorsqu’il était à ses débuts dans la banane. Et dans cette seconde liste aussi, on remarque la très faible présence de la famille de Ben Ali où le cercle a à peine été plus élargi aux frères de l’ancien Président et leurs fils.

Dans le 1er  document de la BCT en prélude à la liste et où les instructions valent aussi pour la seconde liste, il est indiqué que ladite liste concerne les chefs de pools bancaires, financiers des groupes d’entreprises des proches et des proches des proches du clan Ben Ali-Trabelsi, a été établie «sur la base de l’importance des engagements déclarés par ces banques à la centrale des risques de la BCT ». Cela veut concrètement dire que les banques chefs de file sont les banques les plus engagées avec ces 175 entreprises. Il est aussi demandé aux banques de «veiller à garantir leurs intérêts et de protéger les actifs de ces entreprises tout en garantissant leur bon fonctionnement». La BCT ne le dit pas ainsi d’une manière franche et directe, mais elle appelait les banques à entamer les procédures judiciaires, à travers les chefs de fil bancaires, pour faire désigner des administrateurs judiciaires à la tête de ces entreprises. La démarche ne fait cependant pas l’unanimité, puisque s’il est normal de la faire pour les entreprises dont les propriétaires sont soit en fuite soit en prison, cela semble excessif de mettre des administrateurs judiciaires pour des entreprises dont les propriétaires sont restés en Tunisie. On croit par ailleurs savoir que cette liste n’en sera pas à sa dernière mise à jour et que les sorties ou nouvelles entrées restent possibles.

Une liste de 123 participations délimitée par le CMF qui les gèlera toutes.

De son côté, le CMF (Conseil du Marché Financier), agissant sur commission rogatoire du doyen des juges d’instruction dans le cadre de l’affaire 1/19592 relative à «l’acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises à l’étranger » et «blanchissement d’argent sous couvert d’un emploi ou d’une activité professionnelle ou sociale », a diligenté une enquête auprès de tous les intermédiaires boursiers pour délimiter le nombre des participations de des deux familles Trabelsi, soit en bourse, soit dans des OPCVM et délimiter ainsi l’étendue de leurs biens immobiliers. Il en est ressorti une longue liste de 123 prises de participation où Belhassen Trabelsi a la part du lion avec une vingtaine.

A cette liste de participations et des dirigeants d’entreprises où les personnes liées directement ou indirectement à l’affaire 1/19592, le CMF a adjoint une première liste de 52 personnes, notamment ceux de la famille Ben Ali, presque comme un arbre généalogique et ceux de la famille Trabelsi. Ces listes ont été ensuite et à leur tour envoyées aux banques, leur enjoignant de «prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour l’investigation, l’inventaire et le gel immédiat de toute transaction sur les actions, quelle qu’en soit la nature, revenant à ces personnes.

Au vu du contenu des deux listes, nous estimons pourtant qu’elles sont XXXL et  mettent en cause beaucoup trop de personnes dont le seul tort pourrait être d’avoir réussi à trouver de l’emploi dans les entreprises de certains membres de la famille. Il est ainsi, à notre humble avis, espéré que les banques surtout feront preuve de grand esprit d’investigation et ne chercheront pas à appliquer les listes dans leur intégralité et sans se poser de questions. A force de chercher la justice, le risque est en effet maintenant grand de tomber dans l’injustice.
  

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