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Ben Guerdane, « capitale » du commerce informel et de la contrebande !

La Tunisie fait face, aujourd’hui, à un danger réel sous la forme d’une prolifération de la contrebande. Au point que la région de Ben Guerdane (Gouvernorat de Médenine) est devenue la « capitale » de l’économie informelle en Tunisie. Les produits importés de différents pays asiatiques inondent la région. Le trafic touche tous genres de produits ! Un trafic géré par environ soixante grossistes, 1.200 détaillants et 600 transporteurs, selon les chiffres communiqués récemment par l’Association des économistes tunisiens. Les transferts illégaux de devises de la région de Ben Guerdane vers l’extérieur varient entre 1 et 3 millions de dinars par jour, soit l’équivalent de 750 MDT par an, selon les estimations. Quelque 250 à 300 « cambistes » s’y affairent et environ 300 mille litres d’essence par jour sont introduites illégalement sur le territoire tunisien.

A vrai dire, la culture de l’informel est en train de s’enraciner dangereusement comme source de revenu pour plusieurs familles au détriment de l’entreprise tunisienne. De retour de Ben Guerdane, des citoyens tunisiens témoignent : Cette région donne l’impression d’être au ban du pays avec ce commerce parallèle qui n’est soumis à aucun prélèvement fiscal et social. Toutes les marchandises sont importées, des écrans plats de toutes marques en provenance d’Arabie Saoudite ou de Dubaï, notamment, y sont proposés. Certains magasins sont allés jusqu’à exhiber une enseigne où y est écrit : « Centre de Dubaï pour le Commerce » et ce n’est qu’un échantillon parmi tant d’autres. De quoi ajouter aux tourments des responsables de la politique commerciale tunisienne.

La région de Ben Guerdane représente le principal point d’entrée des carburants pour les automobiles pour toute la moitié sud du pays. Le maintien de Ben Guerdane dans une situation de non droit en tolérant la non application de la réglementation nationale du commerce est habituellement justifié par le faible développement de l’activité économique de la région. Cependant, cela ne peut nullement autoriser ce type de commerce bien que l’avalanche de produits importés de produits agro-alimentaires et industriels risque de détruire l’ensemble du tissu économique tunisien et de toucher tous les secteurs et les branches d’activités, puisque la contrebande n’a épargné aucun produit.

Selon maints experts, ce type de commerce favorise une concurrence déloyale qui peut amplifier les distorsions au détriment du secteur formel qui paye les droits et les taxes et emploie des salariés. Cela peut aussi engendrer des pertes de recettes fiscales pour l’Etat, sans compter les risques qui pèsent sur la santé des consommateurs dans la mesure où les produits importés de Libye ne sont pas contrôlés au niveau des services du contrôle technique, sanitaire et phytosanitaire à l’importation, ce qui a pour conséquence l’aggravation du déséquilibre de la balance commerciale et du déficit. Pis ! L’extension du secteur informel continue encore de se propager en Tunisie et principalement dans la région de Ben Guerdane.

Par ailleurs, le ministère du Commerce est en train d’étudier la mise en place d’une zone franche dans la région, mais le projet tarde à venir. En effet, ce projet devient aujourd’hui une urgence afin de contenir le commerce informel et éviter son extension.

En l’absence de toute mesure ou stratégie mise en place par le ministère du Commerce, le phénomène de la contrebande continue de prendre de l’ampleur, malgré les efforts déployés par les brigades des douanes pour lutter contre ce phénomène. Lors d’une opération récente, la brigade des gardes frontières a arrêté un camion transportant de grandes quantités de produits alimentaires subventionnés, destinés à la contrebande en Libye. Le véhicule saisi transportait 26 tonnes de farine et 24 kg de café. A Ben Arous, environ 100 mille œufs destinés au commerce parallèle ont été saisis.

Toutefois, il ya lieu de signaler, dans ce cadre, que la lutte contre la contrebande demeure au menu des discussions du Comité de coopération douanière algéro-tunisien qui travaillent actuellement au renforcement de l’échange de renseignements pour une lutte plus efficace contre les différentes formes de fraude, les transferts illicites de devises, le blanchiment de fonds et la contrebande.

Kh.T

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