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Caïed Essebssi et Essid loupent le virage de la sécurité et de l’autorité

Il y a quelques semaines, le Premier ministre tunisien évoquait la question de la sécurité et celle de l’autorité de l’Etat. Quelques jours après, il changeait de ministre de l’Intérieur. Depuis, les sit-in, les blocages  de routes, les  actions « dégage » [la dernière aurait été celle du ministre des Sports], les coupures d’électricité et d’eau, les incendies d’usines, récemment les attaques de hooligans footballistiques et tout ce qui est de nature à rendre risible toute déclaration sur le retour de la sécurité en Tunisie, n’ont pas cessé. Il paraîtrait même, l’information n’ayant pas pu être vérifiée pour difficulté de joindre le chargé de communication du ministère, que le nouveau ministre de l’Intérieur se serait lui aussi « fait visiter » par des agents de police en colère. Ces derniers, on les avait en tous cas vus, hier au stade, immobiles, certains en position juste défensive contre les hooligans. Ils avaient peut-être raison d’avoir peur d’user de la force dans une conjoncture sociopolitique où les défenseurs des défonceurs ont plus l’oreille des autorités que les défenseurs des droits, des lois et de l’autorité. Ces policiers immobiles enfonçaient néanmoins l’image de l’autorité et participaient à sa détérioration.

Le slogan, même s’il était plus racoleur que réel, de la Tunisie d’avant la Révolution et qui a beaucoup contribué à l’accumulation d’un nombre important d’IDE en Tunisie, malgré les pratiques mafieuses des familles BA&T (Ben Ali et Trabelsi), était fait de sécurité et de paix et de stabilité sociales. Les effets pervers de la Révolution ont complètement mis à plat ce slogan, mettant par la même en difficulté l’économie tunisienne. L’exemple du tourisme n’est pas des moindres. L’exemple aussi des IDE (Investissements Directs Etrangers) est tout aussi édifiant. D’un trimestre à l’autre, entre 2010 et 2011, les IDE ont diminué de 26 %. Et même s’il y a eu remontée de 45 % dans les IDE en services, la baisse a été de 28 % dans l’industrie, de 30 % dans l’énergie. Nul ne peut remettre en cause le fait que, derrière cette baisse de 26 %, il y a le climat  d’insécurité qui règne en Tunisie. Cette perception d’un climat économique défavorable à l’investissement est d’ailleurs confirmée par un sondage de Sigma Conseil qui fait apparaître que 66,2 % des sondés ont une perception négative du climat qui règne actuellement en Tunisie. Et s’il fallait plus de preuve pour les politiciens tunisiens, oppositions et gouvernement transitoire compris, on citera ce cri d’alarme  lancé par l’un des principaux investisseurs étrangers, sinon le plus grand en hors énergie, et qui est EIT (Emirates International Telecommunications), le partenaire stratégique de Tunisie Télécom. Dans un communiqué rendu public, ce lundi 25 avril 2011, EIT écrit que «durant la période actuelle d’incertitude politique, les investisseurs étrangers en Tunisie ont besoin d’un degré de protection de la part du gouvernement que leur garantit la démocratie et la stabilité. Ils ont également besoin d’être en mesure de s’appuyer sur un gouvernement prêt à prendre position dans l’intérêt de la croissance économique ». Cela, les investisseurs étrangers en Tunisie, ne l’ont pas encore. Les exemples ne manquent pas pour ceux , parmi les politiciens ou les gens de l’administration (même si certains  responsables, comme ceux du Fipa, font d’énormes efforts pour tranquilliser les investisseurs et les aider dans la crise), qui soutiendraient le contraire.

Malgré toutes les mesures prises par le gouvernement pour aider les entreprises et relancer l’investissement, malgré tous les exemples d’IDE restés en Tunisie, comme ce chiffre des 63 extensions de projets réalisées sur les 76 IDE réalisés au cours des 3 derniers mois 2011 et les 13 nouvelles installations d’entreprises étrangères, la sécurité, physique surtout , fait encore cruellement défaut dans la Tunisie de l’après Ben Ali.

Il est donc, à notre sens, URGENT, que les composantes de cette Tunisie, réellement et à tous les paramètres, nouvelle, s’occupe de la question de la sécurité. Le tournant ou le virage devait en être le changement de ministre à la tête de ce département stratégique. Caïed Essebssi et Essid l’ont loupé et n’arrivent pas encore à donner la nette sensation, aussi bien pour l’investisseur étranger que pour l’investisseur local, qu’ils ne risquent  rien eux-mêmes et que leurs  biens investis ne risquent rien non plus. Pire encore, l’un et l’autre n’arrivent  même pas à assurer la protection, comme s’en plaignent les Emiratis.
Quelqu’un disait et il avait raison, que «le capital est couard». Au gouvernement, aux politiciens tunisiens de choisir. Soit, ils le dénoncent et le diabolisent avec le risque de le perdre et avec lui tous ceux qui se bousculent actuellement pour aider la Tunisie, soit, ils le comprennent, car le pays en a fortement, sinon impérieusement besoin et lui fournissent ce qui lui manque, la sécurité, la stabilité et la paix sociale. 41 entreprises, comme le rapporte le site «Al Masdar » sur la foi d’un responsable de Fipa, on déjà choisi de quitter le bateau … !

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