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Comment repenser la politique de l’émigration ?

La politique de l’immigration est toujours au cœur des débats politiques en Tunisie et ne cesse de préoccuper analystes et observateurs, lesquels ont souvent épinglé les méthodes adoptées pendant les années précédentes particulièrement au niveau de l’émigration clandestine, engendrant des pertes humaines ou économiques.

Des pertes qui ne cessent de prendre de l’ampleur avec l’avènement de la révolution, ou un grand nombre des jeunes ayant longuement souffert de la pauvreté, ont voulu quitter la Tunisie pour aller à la recherche de l’eldorado. Malheureusement, nombre d’entre eux ont fait des voyages sans retour, alors que d’autres ayant réussi à arriver « à bon port » sont voués aux gémonies et végètent dans les affres de la misère et des prisons.

Face à cette réalité de plus en plus préoccupante, une réelle volonté commence à se manifester afin de rendre plus cohérents et stratégique le cadre politique et l’architecture institutionnelle régissant l’émigration.

C’est dans ce cadre qu’une conférence se tient actuellement à Tunis autour du thème « La politique Migratoire de la Tunisie : Enjeux et Perspectives ».

Première en Tunisie, cette initiative constitue une étape préliminaire pour réunir un groupe de représentants d’institutions gouvernementales et de la société civile ainsi que des experts afin de réfléchir sur une nouvelle stratégie migratoire tunisienne.

Jebali exige l’instauration d’un nouveau modèle du développement

« Notre but est d’instaurer un nouveau processus de développement, basé essentiellement la promotion de l’investissement et l’incitation à l’investissement». C’est ce qu’a affirmé Hamadi Jebali, chef du gouvernement, à l’inauguration de cette rencontre, avant de préciser que « la lutte contre l’immigration clandestine ne se fera qu’à travers la promotion d’un autre type, celui de l’émigration légale dont l’Europe a besoin malgré les difficultés qu’elle connait ».

Cela nécessite, d’après Jebali, la mise en place d’un partenariat qui impliquera les experts et les représentants de la société civile ainsi que la mise en place de mécanismes adéquats pour assurer la réussite de cette démarche.

Une grande responsabilité incombe aux différents acteurs afin de maîtriser le flux migratoire surtout dans ce climat actuel qui prévaut en Tunisie, particulièrement avec l’évolution du taux de pauvreté, du nombre des chômeurs ainsi que l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens.

Houcine Jaziri, secrétaire de l’Etat de l’Emigration, se dit enthousiaste de parvenir à mettre en œuvre une nouvelle politique migratoire nationale, longuement marginalisée pendant l’ancien régime, qui l’a exploitée pour des intérêts purement politiques. Il a affirmé, dans ce cadre, que « la création de l’observatoire de l’immigration est une opportunité pour aller plus loin en la matière tout en préservant les droits de nos immigrés en progression déjà de 5,2% pour s’établir à 1,2 millions contre 600 milles seulement en 2000 et de faire face à l’immigration clandestine qui nous a coûté cher ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, on travaille pour encourager nos jeunes à créer leurs propres projets en Tunisie. Sinon, on va maîtriser l’émigration qui sera dans un cadre légal qui respectera les droits de nos émigrés ».

Houcine Jaziri a saisi cette occasion pour souligner pencher les efforts fournis, qui visent notamment la création d’un ministère de l’émigration, qui sera chargé de traiter les dossiers relatifs à ce sujet.

Quel rôle de l’UGTT dans ce processus ?

Intervenant à cette occasion, Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, a indiqué que la révision de la politique adoptée en la matière est une obligation afin d’instaurer une nouvelle politique de développement, capable de créer un grand nombre des postes d’emplois.

C’est la raison pour laquelle, les efforts devraient se poursuivre pour relever ce challenge. Houcine Abassi a insisté, dans ce sens, sur l’importance d’évaluer les conventions conclues avec l’EU, à la lumière des défis auxquels fait face notre communauté à l’étranger. Il a suggéré aussi, « l’élargissement de la base de dialogue en impliquant tous les intervenants et les acteurs pour parvenir à mettre en place les mécanismes adéquats, chargés de traiter le dossier de migration ».

Dans le même contexte, Oumeyya Siddiq, experte en migration, prévoit que la prochaine stratégie devrait se pencher essentiellement sur la promotion d’une politique de l’émigration ouverte et apaisée. Ce qui suppose des décisions politiques courageuses, octroyant aux immigrés un certain nombre de droits. « La liberté de circulation et d’installation des personnes fait partie des droits fondamentaux de l’humanité, il est grand temps de s’en souvenir » a-t-elle dit.

Wiem Thebti

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