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Commerce de l’artisanat : Le grand chambardement

Le mercredi 19 juin 2013 peut être considéré à plusieurs égards comme une « journée historique « pour le commerce des produits de l’artisanat et l’organisation des circuits de distribution, notamment pour le marché touristique qui accapare la quasi-totalité de la production au vu de la faiblesse du marché local et des difficultés structurelles rencontrées sur le marché international entravant le développement de l’exportation directe du produit artisanal tunisien.

Le premier évènement, c’était l’arrivée du premier bus de touristes au village artisanal de DENDEN après plus de neuf ans d’attente et de promesses non tenues par le promoteur du village en l’occurrence ,l’ONA qui se proposait, à l’époque, de lancer une véritable vitrine authentique du patrimoine artisanal tunisien.

Les artisans triés sur le volet représentaient ainsi une large gamme des activités artisanales tunisiennes et le complexe immobilier qui les abritait était un véritable bijou architectural qui, à l’époque, avait mobilisé un investissement de plus d’un million de dinars sans compter la valeur du terrain.

Tous ces efforts sont restés vains au vu de l’état actuel du village et du moral bas des troupes qui se sont lassées des nombreuses promesses non tenues et des plans d’actions qui n’aboutissent nulle part.

Ces interrogations au sujet de l’absence chronique de touristes deviennent d’autant plus troublantes que, juste à côté, le musée du Bardo reçoit annuellement plus d’un million de visiteurs étrangers.

Un début de réponse peut être décelé dans les évènements qui se sont déroulés le même jour à la médina de Tunis.

A l’appel de la chambre syndicale régionale des commerçants d’artisanat de Tunis, les professionnels de la rue Jamaâ Zitouna, principale artère commerçante de la médina ont fermé leurs échoppes et ont manifesté leur désaccord à la Kasbah où, dans le même temps, les propriétaires des grands bazars organisaient un accueil « chaleureux et coloré « aux touristes qui arrivaient aux portes de la médina.

Avec du jasmin et des pâtisseries traditionnelles, les « grands » commerçants d’artisanat voulaient mettre en valeur les principes qui ont de tout temps régi les relations avec leurs clients tunisiens et étrangers.

Cette « confrontation » entre opérateurs d’un même secteur et qui normalement doivent être du même bord, est due notamment à l’intervention, pour ne pas dire la mainmise, d’un autre corps de métier sur le commerce du produit artisanal en tant que souvenir touristique.

La réalité du terrain est, en effet, qu’aujourd’hui, le touriste et plus particulièrement le croisiériste est considéré comme une propriété privé de l’agent de voyages chargé de son accueil qui le dirige vers le magasin de son choix contre des rémunérations fixes et des commissions sur le chiffre d’affaires brut qui peuvent atteindre jusqu’à 50 % .

Cet état de fait a induit des dépassements et des pratiques qui ont beaucoup nui à la réputation du produit artisanal et même de la Tunisie en tant que destination touristique.

Face à cette situation explosive, il est nécessaire et urgent de réunir l’ensemble des opérateurs et des départements ministériels et des administrations concernés par ce dossier et de l’ouvrir réellement en se penchant sur les véritables problèmes.

En premier lieu, « la commission » qui constitue le nœud gordien de tout ce système mis en place, depuis des années, et qui refuse d’être mis à jour. En appelant à sa légalisation avec un taux fixe et connu de tout le monde à l’instar de ce qui se passe dans des pays touristiques similaires, certains y voient la solution miracle pour apaiser les tensions et faire disparaître les réclamations de touristes qui se sentent lésés.

Le commerce d’artisanat doit aussi être mieux organisé et réservé aux lieux et circuits habituels.

Il est, en effet, anormal de voir cette prolifération incompréhensible de « souks » dans les hôtels ou des objets de pacotille et de médiocres contrefaçons de produits emblématiques de l’artisanat tunisien sont proposés parfois à même le sol et au bord des piscines à une clientèle désabusée et préoccupée par d’autres choses.

Ces situations ubuesques ne peuvent que contribuer encore plus à la dégradation de l’image de marque du produit artisanal tunisien et à sa folklorisation.

H.H.

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