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D’El Jem à Ben Guerdane, en passant par Moncef Bey, c’est la peur et l’expectative !

A quelque chose malheur est bon, diront certainement les industriels et commerçants du secteur formel. Ceci ne sera absolument pas le cas de tous ceux, petits et grands, commerçants et financiers, qui vivent du commerce parallèle dans ses hyper-centres de Moncef Bey, d’El Jem, de Sfax et du marché maghrébin de Ben Guerdane.  Pour tous ceux- là, la chute du régime de Ben Ali, comme celle probable, du régime du Colonel Gueddafi ne sont pas de bonnes nouvelles.

Il n’est plus un secret pour personne que les circuits du commerce parallèle dans tous ces hypermarchés  et grands surfaces à ciel ouvert et dans ces étals de rues étaient  alimentés par des importations, pour le moins illégales ou qui passaient sous le nez des administrations telles la Douane ou les structures de contrôle technique. Certains membres des deux familles étaient connus, à Tunis, comme à Sousse et dans les zones portuaires notamment,  pour avoir  fait de cette activité une source de grands revenus pour eux et une source de commerce, non réglementé et échappant à tout contrôle, fiscal, technique et autres, devenant par la même une importante source de nuisance et de concurrence illégale pour le commerce et l’industrie locale officielle et en règle.

Avec la chute du régime de Ben Ali et l’arrestation de la très grande majorité de ces personnes qui officiaient par des passe-droits contre commissions financières en faveur de ces circuits de commerce parallèle et illégal, ces marchés sont en train de traverser d’énormes difficultés. A plus d’un titre cependant, tous ces commerces sont amplement qualifiables de participation au blanchiment d’argent. Il serait grand temps donc d’y donner un grand coup de balai. Plus de 250 containers ont été i recensés dans le seul port de Rades. Des mesures avaient été annoncées par la Direction Générale de la Douane pour faciliter la sortie de ces containers, avec même des facilités de paiement. Il semblerait cependant, d’après des sources proches de ces «commerçants », que les premiers arrivés pour justifier leur propriété des marchandises auraient été approchés par des contrôles de changes, pour justifier aussi des procédures de sortie de devises pour l’achat des marchandises en question. Cela aurait mis un brusque frein à toute envie de sortir les containers en question. Cette peur du contrôle du change aurait ainsi contribué à assécher les circuits parallèles. Cela pas uniquement à Moncef Bey, mais aussi dans le grand marché d’El Jem, connu notamment pour ces importations en meubles. Selon des sources proches de ce marché d’El Jem, la peur règne actuellement  chez ces commerçants.  A ceux- là s’ajoute le cas de l’espace d’écoulement des marchandises, illégalement  importées de Libye notamment appelé «Marché Maghrébin » situé à Ben Guerdane.

Chez d’autres, notamment les commerces de prêt-à-porter de la région de Sousse, c’est aussi la dèche. Certains avaient même essayé, à la chute du régime de Ben Ali, de contourner les ports tunisiens et auraient détourné leurs marchandises vers des ports libyens d’où ils devaient réimporter leurs containers par  voie terrestre via les points frontaliers tuniso-libyens connus aussi pour être très étanches pour des raisons notamment sociales. Le début de la révolte libyenne et la fermeture des points frontaliers les en empêcherait encore.

Toujours selon des sources proches de ces «commerçants» spécialistes des points frontaliers, un commerce encore plus large englobait aussi l’Algérie. Des marchandises importées de pays asiatiques et autres transitaient  par la Tunisie, allaient jusqu’à des points de stockage sur la frontière tuniso-algérienne, en attendant de passer tout aussi frauduleusement en Algérie et toujours sous la férule des réseaux entre les mains de la famille Trabelsi notamment, qui taxaient toutes ces «transactions ». Là aussi, «commerçants » et «transitaires » non réglementaires attendent toujours, la peur au ventre, de mener à terme leurs transactions.

Aujourd’hui, lundi 7 mars 2011, devant le siège de la DG de la Douane, se sont  rassemblés une cinquantaine de «ferrailleurs », selon ce que nous a déclaré l’un deux. Ils venaient demander à la Douane l’autorisation de continuer leur commerce. Ce dernier consistait notamment en l’importation, sous couvert de «ferrailles », de moteurs de voitures et de tout genre de pièces de rechange. L’un de ces «ferrailleurs », exerçant dans la région de Sidi Abderrahmane du gouvernorat de Monastir, nous indiquait que le commerce florissait sous le règne des familles BAT (Ben Ali et Trabelsi) au nom desquels étaient importés les containers de cette «ferraille » d’un genre particulier. «C’était 75 mille DT le container », nous a indiqué notre interlocuteur qui nous proposait même ses services pour changer le moteur de notre voiture, se plaignant au passage que leur source de revenus commence à tarir.

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