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Kaïs Saïd à Africanmanager : « Il nous faut une nouvelle ANC et une troisième période de transition »

Joint par téléphone par Africanmanger alors même que le Dialogue national se met sur les rails et que les députés retirés de l’assemblée nationale constituante s’apprêtent à regagner leur sièges, le juriste et constitutionnaliste, Kaïs Saïd ne semble pas donner une grande importance à ces développements qui ont été pourtant presqu’unanimement salués par l’échiquier politique. Il nous a affirmé que la démission ou du gouvernement son maintien ne signifient rien pour lui, plaidant , en revanche, pour la mise en place d’une nouvelle ANC. « Je suis pour une nouvelle organisation provisoire des pouvoirs publics et pour une troisième période transitoire », a déclaré Kaïs Saïd, appelant, dans ce cadre, l’ANC à mettre fin à son existence juridique. Il faut prioritairement adopter une nouvelle loi relative à l’organisation provisoire des pouvoir publics sur un mode différent de celui appliqué à celle adoptée, le 23 octobre 2011. Selon lui, l’avenir de la démocratie en Tunisie est meilleur que celui des pays du Printemps arabe. Il a recommandé d’élire des conseils locaux dans chaque délégation pour atteindre le nombre de 264 délégations et 264 conseils régionaux qui devraient être créés dans les 24 gouvernorats du pays.

Il a fait, cependant, remarquer que si on veut, réellement, élaborer une nouvelle ANC, il faut avoir une nouvelle pensée politique. « On ne peut pas faire une nouvelle constitution avec les mêmes pensées et les mêmes moyens politiques. On besoin d’une nouvelle pensée politico-constitutionnelle », a affirmé, Kaïs Saïd, estimant que la constitution est une pensée et un esprit avant d’être un ensemble de dispositions.

S’agissant de la crise politique que vit actuellement la Tunisie, Kaïs Saïd a déclaré que cette situation de crise ou d’échec est issue des élections du 23 octobre 2011. Selon lui, la crise qui caractérise le paysage politique actuel est le résultat du mode du scrutin adopté en 2011, mais également des choix politiques faits au lendemain du 14 janvier. « Chacun considère que c’était l’aubaine ou l’occasion historique qu’il ne devrait pas manquer », a-t-il dit.

Il a affirmé, en outre, que, pour les politiciens, les problèmes fondamentaux ont trait à l’identité, à la place de la religion et au statut personnel alors que les jeunes tunisiens, durant le mois de décembre 2010, et ,depuis le mois de janvier 2011, n’ont revendiqué que la liberté et la dignité comme étant les véritables problématiques du peuple tunisien, cependant que les sujets soulevés par la classe politique n’ont rien à voir avec les revendications réelles du peuple.

Kaïs Saïd a précisé, également, que ceux qui se sont considérés comme l’élite sont revenus à leur querelles d’il y a 50 ans, précisant, cependant, que les déviations ont commencé à partir de la première période de transition : « Cette crise trouve son origine dans les choix aussi bien juridiques que politiques. Le 23 octobre, lorsque les électeurs Tunisiens se sont prononcés sur plusieurs listes, ont été appelés à choisir entre croyants et mécréants comme si le problème fondamental est d’essence religieuse, imputant la responsabilité des déviations à toute la classe politique, toutes tendances confondues.

Il a déclaré, en outre, que le problème entre les partis politiques est existentiel, expliquant que chaque parti politique considère qu’il a le monopole de la vérité, de la représentativité et des dépositaires de la souveraineté. Le problème aussi est que chaque parti considère que tout autre parti n’a pas le droit à l’existence.

Au sujet des solutions, il a précisé que la sortie de cette crise dépendra de l’évolution politique et sécuritaire ainsi que de plusieurs autres facteurs, soulignant, néanmoins, que si la situation surtout sécuritaire se dégrade davantage, l’échéance des élections sera encore retardée.

Concernant le rôle que joue l’opposition, aujourd’hui, Kaïs Saïd a indiqué que cette dernière n’a pas été toujours constructive bien qu’elle ait un côté positif dans la garantie de l’équilibre entre les partis au pouvoir et l’opposition. « Il faut s’opposer mais également construire », a-t-il dit, ajoutant que ce qui s’est passé et ce qui passe, aujourd’hui, risque de faire capoter cette transition démocratique, une occasion historique que le peuple tunisien s’est offert mais que la classe politique est en train de manquer, a-t-il dit.

Khadija Taboubi

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