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Kamel Jendoubi : « La cour des comptes perd sa crédibilité et son indépendance »

« La cour des comptes a perdu une grande part de sa crédibilité et de son indépendance puisqu’elle a donné l’occasion d’être instrumentalisée politiquement, médiatiquement et même juridiquement », a indiqué, Kamel Jendoubi, président de l’ancienne Instance supérieur indépendante des Elections (ISIE), lors d’une conférence de presse qui a eu lieu ce vendredi, 24 mai 2013, à Tunis. Il a affirmé, en outre, que le rapport final de la cour des comptes n’a signalé ni de corruption financière ni d’infraction à la loi pénale. Et d’expliquer que les principales conclusions de ce rapport sont déjà connues d’avance, soulignant que cela a été rendu public déjà suite à la fuite d’un document du rapport de la cour des comptes.

Il a soutenu, par contre, que le rapport final de la cour des comptes exonère l’ancienne ISIE des accusations qui lui sont portées par plusieurs parties à l’instar du viol, spoliation de l’argent public, corruption financière et administrative. Toutefois, il n’a pas hésité à critiquer l’absence totale dans le rapport de la cour des comptes de traces de l’opération de la fuite du document, soulignant la nécessité d’une enquête sur cette affaire et appelant à déterminer les responsabilités de cette fuite qui a été l’origine des campagnes de dénigrement portant atteinte à l’image de l’ISIE. Et d’ajouter que la fuite du document a été instrumentalisée politiquement et médiatiquement pour accuser l’instance de malversation et de corruption financière.

Selon lui, la cour des comptes est derrière la fuite d’un document confidentiel de l’ISIE, indiquant que le ministère public a ordonné l’ouverture d’une enquête contre X qui n’a pas encore été clôturée.

Revenant sur le rapport de la cour des comptes, Kamel Jendoubi a indiqué, par ailleurs, que ce rapport n’a rien d’officiel puisque la cour des comptes ne l’a pas encore publié sur le JORT.

les dettes de l’ISIE qui sont estimés à 7 millions de dinars, Kamel Jendoubi a affirmé que la gestion de l’ISIE a été très équilibrée et aucun déficit n’a été enregistré. Selon lui, les ressources ont couvert toutes les dépenses, à l’exception des factures de la Télévision tunisienne et de ministère de la Défense, reconnaissant, en revanche, que ces factures n’ont pas été programmées et l’instance n’est pas tenue de les payer. « Le déficit enregistré est très formel étant donné que l’objectif est de renforcer le rôle de l’armée nationale et de la télévision tunisienne.

Kamel Jendoubi a exprimé, en outre, sa crainte quant à l’utilisation du rapport de la cour des comptes pour justifier une atteinte à l’indépendance administrative, financière à l’instance et limiter, par conséquent, ses prérogatives. Il a exprimé, également, sa crainte quant à l’instauration d’un nouveau rapport de forces dans l’objectif de renforcer la mainmise du gouvernement sur les orientations et le fonctionnement de l’ISIE.

président de l’ancienne ISIE a indiqué, en outre, que les attentes de l’instance concernant le rapport de la cour des comptes étaient très grandes : « On a voulu que ce soit une transition qualitative pour la prochaine étape de la construction démocratique où le processus électoral serait la base principale, mais les conclusions du rapport de la cour des comptes vont probablement raboter tous les aspects positifs de cette expérience reconnue autant à l’échelle nationale qu’internationale », a-t-il dit en soulignant que ce genre de rapport peut dissuader l’électeur tunisien de participer aux prochaines élections et mettre à mal sa confiance envers le processus électoral, et ce en dépit des efforts déployés par l’ISIE.

Kamel Jendoubi n’a pas caché, en outre, que l’opération électorale pèche par plusieurs suffisances puisqu’il s’agit d’une première expérience en Tunisie. Toutefois, il faut prendre en considération l’étape exceptionnelle durant laquelle se sont déroulées les élections.

Il a indiqué, par ailleurs, que la cour des comptes n’est pas indépendante puisqu’il qu’elle est soumise, administrativement, à la présidence du gouvernement, ce qui pose, selon lui, plusieurs problématiques.

Khadija Taboubi

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