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La Tunisie a besoin de 7 milliards de dinars en prêts et aide pour indemniser les anciens prisonniers politiques

Le gouvernement de la Tunisie aura besoin d’environ 7 milliards de dinars (4,4 milliards de dollars) de prêts et de concours financiers sous forme d’aide ,l’année prochaine, pour financer un coûteux plan d’indemnisation des anciens prisonniers politiques libérés lors de la Révolution du 14 janvier, a annoncé Slim Besbes, ministre des Finances par intérim, dans une interview à l’agence Reuters, en marge du sommet sur l’investissement au Moyen-Orient. Ceci illustre les pressions financières auxquelles le gouvernement actuel, dirigé par une coalition dominée par le parti islamiste Ennahdha, fait face pour reconstruire l’économie du pays.

La production industrielle et les recettes du tourisme ont été durement touchées par la crise politique de l’année dernière, creusant encore le déficit budgétaire.

Dans le même temps, le gouvernement ne peut ignorer les demandes de soutien et d’aide au bénéfice des pauvres, des milliers d’anciens prisonniers politiques et d’autres groupes qui ont souffert sous président déchu, Zine el Abidine Ben Ali.

«Le gouvernement s’est également engagé à réhabiliter la plupart des anciens prisonniers dans leur travail, et cela coûtera à l’Etat beaucoup d’argent », a déclaré Slim Besbes.

« L’Etat va s’acquitter de sa responsabilité de fournir une indemnisation immédiate aux anciens prisonniers qui ont pâti de leurs convictions politiques », a-t-il ajouté, sans préciser le montant de l’aide à fournir.

L’ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi, avait démissionné, en juillet dernier, en signe de protestation contre le coût de cette indemnisation, accusant le gouvernement d’être plus soucieux de gagner de voix que de la santé des finances publiques.

« Le projet de loi sur l’indemnisation des bénéficiaires de l’amnistie générale est le plus grave de tous, il a été la goutte qui a fait déborder le vase», avait affirmé Dimassi, lors de sa démission.

« Il occasionnera des dépenses très lourdes pour le budget de l’Etat, compte tenu du nombre élevé de bénéficiaires et du montant des indemnités. »Les médias tunisiens estiment que le plan pourrait coûter jusqu’à 750 millions de dinars.

Dans son interview à Reuters, cependant, Slim Besbes a déclaré que le budget de l’Etat pour 2013 ne pourrait pas se soustraire aux pressions du programme d’indemnisation, ainsi que des projets de développement régional et de protection sociale pour les pauvres.

En tant que berceau du Printemps arabe, la Tunisie est très sensible à la nécessité de réduire le chômage et la pauvreté, lesquels nécessitent des dépenses considérables, a affirmé le ministre.

« Nos besoins financiers, au cours de l’année prochaine, sont estimés à 7 milliards de dinars en prêts et aide», a-t-il dit, alors que le gouvernement déclarait qu’il envisageait d’emprunter 4,3 milliards de dinars en 2012.

Pour répondre aux besoins, au titre de l’année prochaine, la Tunisie a engagé des pourparlers avec la Banque mondiale pour un prêt de 500 millions de dollars, et un autre du même montant avec la Banque africaine de développement.

En outre, les États-Unis se sont engagés à garantir un prêt de 500 millions de dollars à la Tunisie, rappelle le ministre des Finances, qui a assuré que l’engagement de garantie de ce prêt a été faite par l’administration américaine après les événements de l’ambassade US à Tunis.

Il a également déclaré que le gouvernement tunisien devrait faire sa première émission d’obligations islamiques, l’année prochaine, pour aider à financer des projets d’infrastructures telles que les routes et les hôpitaux. Cette sortie permettra de lever 1 milliard de dinars, a-t-il dit.

Le ministre n’a pas donné de détails sur la façon dont la Tunisie mobilisera le reste de 7 milliards de dinars, l’année prochaine. Le Fonds monétaire international a déclaré, la semaine dernière, qu’il était prêt à fournir un financement externe pour la Tunisie, mais Besbes n’a pas mentionné cette éventualité.

Le gouvernement consacrera 1,2 milliard de dinars, l’année prochaine, pour financer des programmes visant à créer plus de 100.000 emplois, a déclaré Besbes. Le taux de chômage a augmenté pour atteindre environ 17 pour cent, depuis la Révolution.

Dans le même temps, le gouvernement s’emploie à limiter le déficit budgétaire à 5,9 pour cent du produit intérieur brut, l’an prochain, et de 2 pour cent d’ici 2017, espérant ramener ce déficit à 6,6 pour cent cette année, a-t-il dit.

L’autre motif de préoccupation pour les décideurs économiques tunisiens porte sur l’inflation, ajoute Slim Besbes. L’inflation a atteint 5,7 pour cent, en septembre, soit son plus haut niveau, depuis plus d’une décennie.

«Il est important de parvenir à un taux d’inflation ne dépassant pas 4,5 pour cent en 2013″, a déclaré Slim Besbes, contre 3,5 pour cent en 2011.

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