AccueilLa UNELe chantier de la prochaine décennie selon le monde des affaires.

Le chantier de la prochaine décennie selon le monde des affaires.

Après avoir tracé les grandes lignes du cadre politique et institutionnel qui lui garantirait un avenir démocratique, la Tunisie doit impérativement, durant les prochains mois, mettre en place un programme économique et social à la hauteur des aspirations. La nature et l’amplitude de ces aspirations exigent que le programme intègre le temps et l’espace dans le sens qu’il doit offrir un schéma de développement pour quasiment toutes les régions sur un horizon relativement étendu. En plus de ces deux exigences, et compte tenu de l’urgence de la situation, il serait fortement souhaitable de mettre en place ce programme dans les délais les plus courts possible.

L’inefficacité de la politique du développement régional entreprise durant les deux dernières décennies a été intégralement mise à nue par la révolte qu’a connue le pays en janvier dernier. Au dénouement total d’un nombre important de régions, notamment les régions de l’ouest, vient s’ajouter la grande misère de leurs habitants et le chômage généralisé de leurs jeunes.

Interrogés par une enquête spécifique sur l’évaluation qu’ils se font de la politique de développement régional appliquée durant les deux dernières décennies, les chefs d’entreprises avancent un implacable diagnostic.
En fait, les appréciations sur la question relative à  ladite évaluation précisent qu’aux nombreuses incitations mises en place durant les dernières années s’opposent des conditions déplorables de l’investissement privé et de la création de valeur. Plus précisément, les chefs d’entreprises évoquent en premier lieu la corruption à grande échelle imposée par le pouvoir politique ainsi que le chantage fiscal que ce pouvoir a exercé dans les milieux des affaires. Ils évoquent en second lieu les difficultés, voire les interdictions adressées aux investisseurs d’intégrer les secteurs les plus porteurs, considérés domaines exclusifs de certains privilégiés.

A ces conditions affectant fondamentalement l’environnement des affaires, il faut mentionner au niveau du développement régional une faiblesse manifeste en termes de la planification et la programmation des plans de développement. Cela se caractérise par l’absence, à la fois d’une vision stratégique sur le long terme que de  l’inexistence d’études spécifiques qui peuvent tenir compte des atouts et du positionnement géographique des régions.

Aux arguments précédents, les répondants à l’enquête ajoutent l’absence d’un cadre de vie dans les régions pouvant motiver l’installation sur place des hauts cadres. Par ailleurs, les chefs d’entreprises relèvent également l’absence d’une véritable infrastructure moderne en termes d’autoroutes, de télécommunications, de haut débit pour les moyens de communication numériques, etc. Dans le même ordre d’idées, les avis sont unanimes sur les déficiences de l’administration : faute d’une réelle décentralisation, les services administratifs dans les régions sont considérés comme in opérationnels. Cela se caractérise par de multiples retards pour la  mise en application des programmes et de réelles défaillances en matière d’accompagnement, de suivi et de mise en œuvre.

Pour répondre aux multiples et urgentes attentes des régions défavorisées en termes d’équilibrage du développement entre les régions et en termes de croissance, de création d’emploi et de distribution de revenu, il est impératif de remédier aux multiples insuffisances du schéma de développement régional mis en place durant les vingt dernières années.

Les nouvelles conditions politiques offrent manifestement un meilleur environnement des affaires. Toutefois, ces éléments ne seront pas suffisants pour relever le défi de la décennie. A ce titre, les chefs d’entreprises interrogés avancent, en plus des éléments évoqués ci-dessus, un ensemble de recommandations opérationnelles, dont les plus urgentes sont listées ci-dessous :
          Disposer d’un plan stratégique et intégré du développement régional pour la prochaine décennie.
          Mener de grands travaux d’infrastructure
          Faciliter la création d’entreprises dans toutes les régions en ciblant l’activité selon les spécificités des régions
          Mettre en place des équipes d’accompagnement multi compétences et des cellules de coordination de promoteurs de projets.

*Institut Arabe des Chefs d’Entreprises

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