AccueilLa UNELe déficit de la CNRPS sera-t-il résorbé, et à quel prix ?

Le déficit de la CNRPS sera-t-il résorbé, et à quel prix ?

La situation à la CNRPS est préoccupante certes, mais elle n’est pas catastrophique comme l’ont signalé beaucoup des médias. C’est ce que nous a déclaré Saïd Bilel, Pdg de la caisse.

Le problème majeur demeure le déficit structurel, phénomène qui ne cesse de s’amplifier d’une année à l’autre. En effet, les recettes de la CNRPS sont passées de 1921 millions de dinars, en 2011, à 2137 millions de dinars, en 2012, ce qui correspond à une évolution de 11,1%. Les dépenses ont atteint 2303 millions de dinars contre 2035 millions de dinars, en 2011, soit une croissance de 13,2%. D’où un déficit de 164 million de dinars, en 2012, contre 105 millions de dinars en 2011. Pour 2013, le déficit devra atteindre 273 millions de dinars.

Ce déficit reste énorme puisque la caisse trouve des difficultés à payer les pensions de ses affiliés à cause d’un nombre important des retraités qui s’accroît au fil des années pour s’établir à 5% contre un nombre en diminution des cotisants de l’ordre de 2,6%. « Avec le nombre réduit des cotisants, on ne peut pas financer le départ des retraités », précise Saïd Bilel, dans une déclaration à Africanmanager.

Il y voit la conséquence d’un système de sécurité sociale, basé essentiellement sur la répartition qui a atteint ses limites à cause de l’adoption du plan de réajustement structurel adopté en 1986. A cela s’ajoute l’espérance de vie qui s’est améliorée de manière notable et le départ à la retraite anticipée causant une double perte au niveau des recettes et à celui de la dépense anticipée de la pension.

Ces facteurs ont fortement accentué le déséquilibre de la caisse, ce qui n’est pas une nouveauté, selon Saïd Bilel, qui en a cité des précédents remontant à 1993. La CNRPS a connu le premier déficit, en 1993, qui s’est élevé à 10 millions de dinars. Un plan de réforme a été mis en place pour y faire face en augmentant le montant de la cotisation de 2,2% et en réduisant le nombre des bénéficiaires de retraite sur demande.

En 2001, la caisse a connu un deuxième déficit, et ce suite à la fusion de la caisse de retraite des personnels de l’électricité et du transport, déficitaire avec la CNRPS qui a abouti encore une fois à l’augmentation du taux de cotisation de 2,5%. Un troisième déficit a eu lieu, en 2006, malgré les efforts pour assurer un certain équilibre à court terme

Malgré les mesures mises en place, soutient Saïd Bilel, le régime est toujours déficitaire. Cela dénote la situation assez critique de la CNRPS et l’augmentation de cotisation n’est plus la meilleure solution.

Que faire ?

Les solutions sont multiples. Pour l’étape actuelle, il est inutile de prendre des décisions aléatoires. Saïd Bilel préconise l’instauration d’un consensus adéquat pour garder un système par répartition et surmonter le déficit. D’après une étude prospective, la CNRPS ne pourrait pas servir les pensions de retraite, si rien n’est entrepris.

Pour ce faire, le secteur de la sécurité sociale a besoin d’un dialogue national qui doit être ouvert, et ce avec la participation de tous les intervenants. D’après Saïd Bilel, il faut s’attaquer impérativement à ce dossier pour examiner les difficultés confrontées et trouver les meilleures solutions afin de redresser la situation du régime de retraite dans le secteur public.

La résolution de la crise reste tributaire de la multiplication du nombre des cotisants par 3 et la révision à la hausse de la mise à la retraite.

De même, Saïd Bilel recommande la diversification des sources de financement. D’après lui, ceci ne pourra se faire qu’à travers une réflexion commune et beaucoup de bonne volonté politique.

Wiem Thebti

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