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Les conflits et les longues crises sont les ennemis de la sécurité alimentaire, dit la FAO

Selon un nouveau rapport de la FAO, la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Proche-Orient et en Afrique du Nord s’est nettement détériorée au cours des cinq dernières années, sapant les progrès constants réalisés avant 2010, lorsque la prévalence de la sous-alimentation, des retards de croissance, de l’anémie et de la pauvreté avaient diminué.

L’Aperçu régional de la FAO sur l’insécurité alimentaire au Proche-Orient et en Afrique du Nord souligne que cette détérioration est en grande partie due à la généralisation des conflits, à leur intensité et aux crises prolongées.

L’évaluation réalisée par la FAO à l’aide de l‘Echelle de mesure de l’insécurité alimentaire vécue a montré que la prévalence de l’insécurité alimentaire sévère chez les adultes au Proche-Orient et en Afrique du Nord s’approchait des 9.5% en 2014 et 2015, représentant environ 30 millions de personnes.

Abdessalam Ould Ahmed, Sous-directeur général et Représentant régional au Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, a déclaré que « la région faisait face actuellement à des défis sans précédent en matière de sécurité alimentaire, en raison des multiples risques liés aux conflits, à la pénurie d’eau et au changement climatique. Les pays de la région doivent mettre en œuvre une gestion durable et intégrale des ressources en eau en vue de réaliser l’Objectif de Développement Durable consistant à mettre un terme à la faim d’ici 2030 », ajoutant qu’ « un environnement pacifique et stable était une condition préalable indispensable pour que les agriculteurs puissent relever les défis liés à la pénurie d’eau et au changement climatique ».

La crise syrienne, en particulier, s’est aggravée pendant la période allant de 2015 à 2016, laissant plus de la moitié de la population ayant besoin d’une aide alimentaire. On dénombre également 4.8 millions de réfugiés, principalement dans les pays voisins. Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire et de personnes déplacées à l’intérieur du pays est aussi en hausse en Irak et au Yémen.

Au-delà des conflits et des crises, le rapport considère que la pénurie d’eau et le changement climatique sont les défis les plus importants à relever afin de lutter contre la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable d’ici 2030. La pénurie d’eau est le défi principal affectant la production agricole dans la région et contribue fortement à rendre la région dépendante des importations alimentaires.

En se basant sur les données collectées dans le cadre de l’Initiative régionale de la FAO sur la raréfaction des ressources en eau dans la région, le rapport montre que le changement climatique devrait affecter la sécurité alimentaire en termes de disponibilité, d’accès, de stabilité et d’utilisation. La plupart des impacts du changement climatique affecteront la disponibilité de l’eau.

L’Aperçu régional souligne la nécessité de développer et de mettre en œuvre des stratégies favorisant une gestion durable des ressources en eau et qui permettront de s’adapter aux effets du changement climatique dans le domaine de l’eau et de l’agriculture. Le rapport prend l’exemple de plusieurs expériences positives relatives à la gestion durable des ressources en eau et  de leur  capacité à s’adapter au changement climatique dans la région. Le document met l’accent sur l’importance des investissements visant à améliorer l’efficacité et la productivité des ressources en eau, ainsi que sur la nécessité de revoir nos systèmes de culture, pour s’orienter vers des cultures consommant moins d’eau.

Le rapport met en lumière d’autres options destinées à s’adapter aux impacts du changement climatique dans le domaine de l’eau et de l’agriculture, y compris la nécessité de concevoir et de mettre en œuvre des programmes de protection sociale afin de renforcer la résilience des agriculteurs exposés à des événements extrêmes, en  travaillant à réduire les pertes alimentaires et à améliorer les politiques commerciales.

Le rapport souligne l’importance d’établir une base de preuves solides afin d’évaluer les effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire et de formuler des politiques valides et flexibles pour le domaine de l’eau et l’agriculture. Il appelle au renforcement de la collaboration régionale, afin de faire face aux défis de la pénurie d’eau et du changement climatique, et ce, en s’appuyant sur la forte volonté politique exprimée par les dirigeants de la région et sur les expériences positives de nombreux pays.

M. Ould Ahmed a noté que « la gestion durable de l’eau dans l’agriculture devrait inclure des stratégies et des politiques visant à améliorer l’efficacité de l’irrigation, établir une gestion durable des eaux souterraines, promouvoir des mesures incitatives pour les agriculteurs afin de les encourager à passer à des cultures avec des rendements économiques plus élevés par goutte, réduire les pertes et le gaspillage alimentaire, promouvoir la consommation durable des céréales et renforcer la résilience de la population vulnérable et des agriculteurs aux prix alimentaires et les chocs climatiques ».

« La sécurité alimentaire est encore possible, à condition de prendre des mesures concertées et de bonnes décisions dès maintenant », a-t- il conclu.

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