AccueilMondeLondres en passe d'être dirigé par un maire musulman

Londres en passe d’être dirigé par un maire musulman

Sadiq Khan, candidat travailliste, fils d’immigrés pakistanais, est en bonne voie pour créer la sensation aux prochaines élections municipales. En effet il caracole en tête des intentions de vote et seul Zac Goldsmith, qu’on présente comme le candidat de l’establishment britannique, est encore capable de lui barrer la route.

La plus grande métropole d’Europe, capitale mondiale boursière et financière pilotée par un maire musulman, c’est la belle histoire que s’apprêtent, peut-être, à écrire les Londoniens ce mois de mai. L’enjeu : Le fauteuil du très populaire Boris Johnson, qui a fait place nette en déclarant qu’il ne souhaite pas briguer un autre mandat. Le moins qu’on puisse dire est que les habitants de Londres vont assister à une joute épique et inédite entre deux candidats qui ne sont pas du tout fabriqués dans le même moule.

Deux profils diamétralement opposés

Sadiq Khan, 45 ans, est ce qu’on peut appeler l’exemple type de l’intégration réussie. Son papa est chauffeur et sa mère couturière. Il appartient à une fratrie de huit frères et soeurs qui ont dû se contenter d’un logement social dans une localité de la banlieue sud de Londres. Mais ça n’a pas empêché au jeune Sadiq Khan d’entreprendre de brillantes études jusqu’à devenir avocat, spécialisé dans le combat contre les discriminations. La vocation politique se confirme à l’âge de 34 ans, quand il est élu au Parlement britannique. Trois ans après, en 2008, il est coopté par le Premier ministre de l’époque, Gordon Brown, qui en fait son ministre des Communautés, puis des Transports. En automne dernier, contre toute attente, il rafle la primaire du Parti travailliste face à Tessa Jowell, la ministre déléguée aux Jeux olympiques dans le gouvernement Brown puis dans celui de David Cameron, l’actuel Premier ministre.

Quant à Frank Zacharias Robin Goldsmith, surnommé Zac, rien de tout ça. Pas de parcours sinueux, rude, pas de fins de mois difficiles pour les parents, au contraire. Il a vu le jour dans une famille richissime, son père est le financier franco-britannique Jimmy Goldsmith, l’ex-propriétaire de l’hebdomadaire français L’Express. Le papa décède en laissant à Zac une montagne d’argent, une excellente rampe de lancement dans la politique. A l’instar de David Cameron, Boris Johnson, il a fait ses classes à Eton, un établissement scolaire fréquenté par l’élite sociale du pays. À 22 ans, Zac est bombardé directeur du magazine The Ecologist, que contrôle son oncle Edward Teddy Goldmisth, un philosophe écologiste très réputé au Royaume Uni.

Les deux protagonistes essaient chacun de gagner le coeur du camp adverse. Le dernier recensement – en 2011 – a établi que Londres est peuplé à 37% par des immigrés, alors Zac Goldmisth met le paquet pour séduire une masse d’électeurs qu’il n’a jamais côtoyés de sa vie de gosse de riche ; on l’a même vu s’affubler d’un turban pour fêter le nouvel an sikh. Sadiq Khan n’est pas mal non plus dans le genre dialogue inter-religieux, lui qu’on a vu guetter ceux qui sortent de la messe du dimanche pour les saluer ou aller visiter des familles juives.

L’épilogue de ce face à face pas comme les autres le 05 mai 2016.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -