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Lorsque l’administration tunisienne se transforme en association caritative pour les milices d’Ennahdha !

Ennahdha, le parti au pouvoir en Tunisie continue encore de choyer ses sympathisants. 16 personnes parmi ses partisans seraient sur le point d’être recrutées par la direction régionale de l’Equipement de Sfax. Elles appartiennent aux ligues de protection de la Révolution (LPR), a précisé à Africanmanager, Hassan Mselmi, syndicaliste à Sfax. Et d’ajouter que ces personnes n’ont aucun lien ni avec les familles des martyrs ni avec les blessés de la Révolution pas plus qu’ils ne sont des bénéficiaires de l’amnistie générale : « Ces personnes sont des miliciens d’Ennahdha qui sont recrutés seulement en raison de leur appartenance au parti islamiste », a-t-il dit.

En effet, dans une correspondance officielle adressée à la direction régionale de l’Equipement de Sfax, le directeur de cabinet du ministère de l’Equipement a demandé l’affectation de 16 personnes dans différents postes (employés, administrateurs et techniciens) bien qu’ils n’aient aucun rapport avec l’Equipement, a-t-il dit. « La seule raison de leur recrutement est leur appartenance au mouvement Ennahdha », a-t-il expliqué.

Bien plus, selon nos sources, 30 personnes qui ne sont ni des blessés de la Révolution ni des bénéficiaires de l’amnistie générale ont été affectées à la direction régionale de l’Equipement de Gafsa. La même source a précisé que toutes ces recrues sont des barbus et des sympathisants d’Ennahdha.

Selon le syndicaliste, le projet d’Ennahdha en ce qui concerne le recrutement dans les administrations tunisiennes est « catastrophique ». Et de préciser que, sous le couvert des recrutements directs parmi les familles des martyrs et blessés de la révolution et les bénéficiaires de l’amnistie générale, le parti d’Ennahdha veut avoir la mainmise sur les articulations de l’Etat sans même consulter l’Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT) : « Le nahdhaouis prennent le pays pour un butin », a-t-il indiqué. C’est ainsi qu’un sit-in devrait être observé dans les prochains jours. L’objectif, selon Hassen Mselmi, est de défendre la neutralité de l’administration tunisienne et d’empêcher les recrutements anarchiques.

Ennahdha limite ses recrutements à ses sympathisants alors qu’aucune réponse n’a été donnée aux 100 demandes d’emploi de la part des enfants des employés du ministère de l‘Equipement, et ce en dépit de la vacance des postes suite au départ d’un nombre significatif d’employés à la retraite. Et d’expliquer que ces personnes que le ministère souhaite recruter ne remplissent pas les conditions exigées pour postuler à ces emplois.

Evoquant la loi pour le recrutement direct dans la fonction publique, le syndicaliste a précisé que cette loi ne sert que le parti d’Ennahdha. Il a proposé de ce fait que les recrutements se fassent à travers les concours, sur la base de l’égalité des chances et de la transparence.

Chokri Yaiche, député de l’opposition à l’ANC, a déplore ce genre de recrutement fondé, selon lui, sur l’allégeance, faisant savoir que « ce mode de recrutement est inédit dans les annales de la fonction publique , d’autant qu’il revêt une coloration notoirement politique , plaçant l’intérêt du parti au dessus de celui de la nation », a-t-il indiqué en soulignant que « le parti au pouvoir administre de nouveau la preuve qu’il n’est pas digne du pouvoir et confirme son penchant pour les méthodes anti-démocratiques.

Chokri Yaiche a souligné également qu’après l’ère Jebali qui a réussi de contrôler les rouages de l’Etat : gouverneurs, délégués, PDG, Directeurs, délégations spéciales, nombreux sont ceux qui ont cru et pensé que le nouveau gouvernement va arrêter son emprise sur les administrations tunisiennes en plaçant les siens. Seulement, a-t-il ajouté, le parti au pouvoir, conscient de sa faiblesse et de son incapacité croissante de remporter les prochaines élections, passe curieusement à la vitesse supérieure en procédant à la nomination de 1460 personnes dans des postes clés, au cours des mois de janvier-février.

L’administration publique tunisienne est déjà saturée avec plus de 500 000 agents. Or, selon les normes internationales, cet effectif ne devrait pas dépasser les 350 000. « Le plus grave est qu’Ennahdha a décidé d’abonder dans ce sens en y plaçant des membres des ligues de protection de la révolution », a-t-il dit en rappelant les 16 nominations effectuées au niveau de la direction régionale de l’Equipement de Sfax. Il s’agit, a-t-il affirmé, d’entraver l’action syndicale, ce qui risque de transformer les administrations en annexes des ligues de la terreur, selon ses dires.

Un responsable au sein du ministère de l’Investissement et de la Coopération Internationale a dénoncé, de son côté, l’inondation de l’administration par de nouvelles recrues sans aucune prise en compte des besoins de l’administration, et sur des critères sociaux et politiques.

Le problème est que la mauvaise gestion de la fonction publique va affecter négativement le pays, en termes d’efficacité et de la bonne gouvernance, pour des dizaines d’années.

Ce sont des coûts cachés énormes liés à l’inefficience de l’administration. Or, une administration moderne avec des ressources humaines qualifiées est fondamentale pour le développement du pays.

Khadija Taboubi

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