AccueilMondeMaladie d'Alzheimer : enfin un diagnostic simplifié et fiable

Maladie d’Alzheimer : enfin un diagnostic simplifié et fiable

Plus d’un tiers des patients prétendument Alzheimer ne souffrent pas de cette redoutable affection neurodégénérative. En même temps, cette situation s’explique aisément : pendant longtemps, les médecins n’ont pas disposé de moyens fiables et simples pour reconnaître cette maladie, surtout aux stades les plus précoces. Les travaux menés depuis une dizaine d’années par une équipe internationale de neurologues, coordonnée par le professeur Bruno Dubois*, vont enfin faciliter le dépistage. Publiés dans The Lancet Neurology, ils seront aussi utiles pour la recherche (en particulier l’évaluation des effets des médicaments) que pour le traitement des patients.

L’Alzheimer commence à se manifester par des problèmes de mémoire. Puis viennent des difficultés à s’orienter dans l’espace et le temps, des troubles du comportement et une perte d’autonomie. Mais ces symptômes ne sont pas spécifiques de cette affection. Et tout l’enjeu est de savoir distinguer cette pathologie des autres formes de démence.

En 2005, un groupe international de neurologues, coordonné par Bruno Dubois à l’Inserm, s’est réuni pour redéfinir les critères diagnostiques établis en 1984. Jusqu’alors, il fallait attendre la mort d’un patient pour établir avec certitude le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, après l’examen des lésions dans son cerveau. Et de son vivant, on ne pouvait évoquer qu’une probabilité de cette pathologie et seulement à un stade tardif. En 2007, l’équipe internationale a fait voler en éclats ces concepts. Les chercheurs ont introduit de nouveaux critères diagnostiques, en particulier des biomarqueurs. Il s’agit de véritables signatures de la pathologie, présentes dès les premiers symptômes.

Avec ces nouveaux éléments, les chercheurs se sont aperçus que « 36 % de leurs patients inclus dans un essai thérapeutique sur la base d’anciens critères cliniques n’avaient pas la maladie d’Alzheimer », rapporte Bruno Dubois. Un coup de tonnerre ayant au moins deux conséquences. D’abord, ces personnes n’ont pas reçu le bon traitement et/ou la bonne prise en charge. Ensuite, la mauvaise sélection des patients a eu des effets délétères sur les conclusions des études destinées à évaluer l’efficacité des nouveaux médicaments. Depuis 2007, beaucoup d’études ont été publiées sur le sujet. Et le groupe international a décidé d’analyser cette littérature pour rendre plus simple et plus fiable l’algorithme de diagnostic de la maladie d’Alzheimer.

« On est au bout du chemin, on arrive à l’essentiel, à quelque chose d’épuré, émanant d’un consensus international », indique le professeur Dubois. Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose désormais sur « un seul couple de critères clinico-biologiques pour tous les stades de la pathologie ». Ce résultat est important, tout d’abord pour la recherche (essais thérapeutiques, caractérisation de la pathologie, suivi de cohortes de patients…). Mais en dehors de la recherche, l’utilisation des biomarqueurs – qui est onéreuse et/ou demande de réaliser des examens invasifs, comme des ponctions lombaires – reste pour l’instant limitée aux patients jeunes ou aux cas difficiles ou complexes dans des centres experts.

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