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Maroc : Ban Ki-moon défie les autorités en exigeant le retour de son personnel expulsé

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’a pas l’intention de rester sagement dans son coin et d’entériner l’expulsion de son personnel par le Maroc, sur fond de polémique autour de l’indépendance du Sahara occidental. Hier mardi 19 avril, il a demandé au Conseil de sécurité de l’appuyer pour exiger des autorités marocaines qu’elles laissent la Minurso reprendre sa mission au Sahara. Cette requête a des allures de bras de fer, pour ne pas dire déclaration de guerre quand on sait que le gouvernement marocain avait déclaré que ces expulsions sont « souveraines et irrévocables ».

Pour rappel, Ban Ki-moon, lors d’une visite au Sahara occidental en mars 2016, avait taxé le statut de ce territoire « d’occupation », ce qui avait ulcéré les autorités marocaines. Les représailles, qui n’ont par tardé, ont été à la hauteur de l’affront, aux yeux du Maroc. Dès le 20 mars, le royaume demande à une partie du personnel de la Minurso de quitter illico les lieux.

Le secrétaire général de l’ONU a pris soin de bétonner son rapport annuel sur le Sahara, remis le 18 avril 2016 au Conseil de sécurité. En effet il a dit dans ce document, qui est en même temps un plaidoyer pour le retour de son personnel au Sahara, que les sanctions prises par Rabat pourraient « être exploitées par des éléments radicaux et terroristes » et donc mettre en péril la sécurité de la région, rapporte l’AFP. Ban Ki-moon a ajouté dans son rapport qu’une équipe complète pour prendre en charge la logistique est indispensable pour permettre à la Minurso de remplir la mission qui lui a été confiée par le Conseil.

Pas sûr que cet argumentaire, aussi étoffé soit-il, suffise à amadouer les autorités marocaines…

Le Maroc ne badine pas avec le Sahara occidental

Depuis que le Maroc a mis la main sur cette ancienne colonie espagnole en 1975, il résiste aux coups de boutoir des indépendantistes du front Polisario. Mais si le Maroc tient tant à ce territoire et est très susceptible sur la question, ce n’est pas qu’une affaire de symbole ou de rayonnement dans la région, il se trouve aussi que cette étendue de moins d’un million d’habitants regorge de grosses quantités de phosphate et ses côtes sont très poissonneuses.

Et puis il y a les enjeux politiques. Les indépendantistes sont appuyés par Alger, ce qui énerve au plus haut point Rabat. Le dossier est tellement important aux yeux du royaume qu’il a ameuté ses alliés pour être sûr de bloquer à l’ONU toute velléité de vote du Conseil de sécurité sur l’autodétermination du Sahara occidental. C’est ainsi que Rabat a pu rallier à sa cause la France et les USA, deux membres permanents du Conseil de sécurité. Et plus récemment la Russie, membre permanent du Conseil également, a rejoint le cercle des soutiens du Maroc. De quoi bousiller toute chance du Polisario de recevoir un jour l’aval de l’ONU pour son référendum d’autodétermination…

Pour en finir avec cet épineux dossier, sachez que le 14 avril 2016, le Polisario a alerté l’ONU quant à un risque de réactivation du conflit avec le Maroc si la Minurso est empêchée d’accomplir convenablement sa tache. C’est pour cela que Ban Ki-moon a demandé qu’on prolonge d’un an le mandat de la mission, jusqu’au 30 avril 2017, d’après l’AFP. Le Conseil de sécurité prendra sa décision à la fin de ce mois. En attendant la bataille se poursuit dans les couloirs de l’ONU entre un Maroc qui ne veut rien lâcher et un Polisario plus actif que jamais.

 

 

 

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