AccueilAfriqueMaroc : Les rendez-vous ratés du gouvernement Benkirane

Maroc : Les rendez-vous ratés du gouvernement Benkirane

Le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, ira bientôt au charbon pour défendre ses chances aux législatives (le 07 octobre 2016). Un rendez-vous où il ira avec le bilan de ses actions sous le bras pour tenter de convaincre les électeurs de miser encore sur lui. Certes l’heure n’est pas encore au bilan pour Benkirane, mais ça doit bouillonner sérieusement dans sa tête. En attendant, les observateurs et la presse ont commencé à s’intéresser aux réalisations du chef du gouvernement. Le premier à sortir du bois est le journal « Aujourd’hui le Maroc », dans son édition de ce jeudi 30 juin. Et comme il est d’usage dans ce genre d’exercice, c’est une affaire de verre à moitié plein, à moitié vide, de trains qui arrivent à l’heure, et beaucoup d’autres qui n’arrivent pas à l’heure.

Le journal donne au gouvernement Benkirane un brevet de satisfecit pour la réforme de la Caisse de compensation et des retraites. Idem pour le Code de la route, appliqué depuis 2010 et que le gouvernement est parvenu à réformer, réglant ainsi beaucoup de problèmes. La nouvelle mouture a été votée par le Parlement en deuxième lecture. Mais c’est à peu près tout sur le tableau des succès à l’actif du quinquennat de Benkirane. « Aujourd’hui le Maroc » a égrainé les ratés de son mandat, et il y en a un paquet, tout de même.

Les flops du gouvernement Benkirane

C’est le cas de la réforme du secteur des agréments dans les transports. Le journal rappelle le démarrage en trombe du ministère de l’Equipement et du Transport, qui avait bluffé son monde en dévoilant publiquement les noms des détenteurs des agréments. Ce sujet a fait les choux gras de la presse et agité l’opinion publique. Mais ce coup de com de haut vol est retombé comme un soufflet et n’a pas dépassé le stade des voeux pieux. On attendait du ministre qu’il prenne à bras le corps ce dossier épineux et qu’il retouche en profondeur le monde d’attribution des agréments, mais la réforme n’est jamais venue. En fait la Loi de Finances 2014, qui avait affiché ses prétentions avec une cagnotte substantielle de près de 20 milliards de dirhams pour acquérir des agréments de transport, de manière à torpiller le système des rentes dans le secteur, a été délestée de cette disposition. Une réforme morte-née quoi.

Autre grief fait à l’équipe de Benkirane : La fiscalité. Les Assises de la fiscalité avaient impulsé un élan de refonte totale du système fiscal au Maroc. Là aussi les choses ne sont pas allées au-delà des déclarations d’intention. Il y a eu le service minimum sur ce sujet, avec une squelettique harmonisation des taux de la TVA.

S’agissant du volet de la Fonction publique, un gros morceau du quinquennat de Benkirane, c’est mi figue mi raison. En effet il y a des réussites à mettre au crédit du gouvernement, telles la mobilité des fonctionnaires, l’introduction des CDD dans l’administration publique ou encore la réforme de la CMR, mais LA grande révision du statut général de la Fonction publique, vendue énergiquement par le gouvernement, a été rangée dans les cartons et sera probablement attaquée par la prochaine équipe à la tête du pays. Pourtant le ministre de tutelle donne des gages en déclarant que cette réforme est en train d’être bouclée par le secrétariat général du gouvernement et qu’on y est presque. Mais dans les faits ce sera beaucoup plus compliqué qu’il ne le dit. En effet ce texte doit être soumis au Conseil supérieur, où siègent des représentants des syndicats. On imagine bien que ces derniers vont vendre chèrement la peau de l’actuel statut général de la Fonction publique, même si l’avis du Conseil supérieur n’est pas contraignant pour l’exécutif marocain.

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