Il n’y a pas qu’en Tunisie où la masse salariale dans la fonction publique empêche au chef du gouvernement de dormir sur ses deux oreilles (elle dévore à peu près la moitié du budget de l’Etat), c’est le cas aussi au Maroc. Les fonctionnaires marocains absorbent plus de 49% des revenus l’État, selon l’édition du journal l’Economiste parue ce mercredi 31 août 2016.
Le journal ajoute qu’à fin juillet dernier, par exemple, la fonction publique a consommé à hauteur de 49,4% des recettes globales de l’Etat. Mais l’Economiste précise que cette situation n’est pas seulement imputable au gouvernement actuel, en fait le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a hérité d’un lourd passif, notamment le recrutement de 11.000 diplômés chômeurs décrété par le gouvernement de Abbas El fassi. 9000 d’entre eux ont été intégrés en 2016, ce qui a grevé davantage le budget de l’Etat.
Avec cette vague d’embauches, la fonction publique se retrouve avec plus de 580.000 fonctionnaires, dont le rendement fait toujours débat mais qui coûtent très cher aux caisses publiques, plus de 61 milliards de DH en sept mois seulement. D’après le journal, le salaire moyen de ces fonctionnaires monte jusqu’à 3,5 fois le PIB par habitant ; et en un an, ce poste de dépense a enregistré une hausse de 1,5%. Le journal a comparé le cas marocain à celui des pays voisins, et il est apparu que le salaire moyen dans l’administration s’établit en général à moins de 2,5 fois le PIB par habitant. Si on se projette sur l’ensemble de la planète, ce ratio chute à 1,5 fois.
