AccueilAfriqueMauritanie : Le président déclare le Sénat inutile et veut sa dissolution

Mauritanie : Le président déclare le Sénat inutile et veut sa dissolution

L’heure est à la diète au niveau des institutions de l’Etat, a en croire les déclarations du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Hier mardi 03 mai, il s’est engagé à organiser un référendum constitutionnel sur la suppression du Sénat. Motus pour le moment sur la date exacte.

« Nous allons convier toute la classe politique pour un dialogue autour de cette question qui sera par la suite soumise à un référendum constitutionnel », a déclaré le président. En lieu et place il propose la création de « conseils régionaux » où siègeraient « des ressortissants des régions pour veiller à leur développement économique et social ».

L’homme fort du pays reproche à la Chambre, acquise pourtant à sa cause, d’être un facteur de blocage du processus de vote des lois avec l’allongement et la complexification des procédures.
Les opposants à l’initiative du président disposent de « trois à quatre semaines » pour se positionner quant à une participation aux pourparlers autour des modifications constitutionnelles en vue.

Un mimétisme qui coûte cher

Beaucoup d’Etats africains s’étaient lancés dans la mode des Sénats, à l’instar de l’ex-colon, la France. Sauf que le Sénat français légifère dans un pays de plus de 66 millions d’habitants où il a un vrai poids dans la vie politique et économique, sans parler de la marche des collectivités territoires. C’est sans commune mesure avec des pays africains de quelques millions d’habitants, qui ont un faible niveau de développement et où ces Chambres sont plus des caisses d’enregistrement, des facteurs d’alourdissement de la marche des institutions et des organismes budgétivores qu’autre chose. Très souvent en Afrique le Sénat ne sert qu’à caser des partisans, des amis, si ce n’est des membres de sa famille, sans que cela n’ajoute rien à la collectivité, au contraire. Au Sénégal, pays voisin, le président Macky Sall l’a supprimé dès son accession à la magistrature suprême, en 2012. Il n’est pas exclu que sa décision ait inspiré le président mauritanien…

Motus sur le troisième mandat

Quand on le titille sur un troisième mandat présidentiel,  Mohamed Ould Abdel Aziz est beaucoup moins bavard. Pourtant il veut donner des gages en déclarant qu’il « ne constituera pas un obstacle à l’enracinement de la démocratie dans le pays ». Cela ne l’empêche pas de considérer qu’il est « tout à fait normal » que les membres de son gouvernement palabrent sur la révision de la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat que le texte fondamental, en l’état, lui interdit.

Début avril, on a entendu des membres du gouvernement demander ouvertement un tripatouillage de la Constitution, un sport national en Afrique, pour faire sauter le verrou du troisième mandat. L’opposition, comme on pouvait s’y attendre, a crié au scandale. Quant au président de la République, pour le silence c’est silence radio. Un silence gêné.

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