Le Nigeria accueille samedi un sommet international sur la sécurité, en présence du président français François Hollande, pour tenter de mettre fin à l’insurrection islamiste et les exactions de Boko Haram, dont les liens tissés avec le groupe jihadiste de l’Etat islamique « alarment » les Nations unies.
Dans une déclaration unanime adoptée vendredi, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont en effet « alarmés » des « liens entre Boko Haram et l’Etat islamique », et ont souligné que les « activités de Boko Haram continuent de compromettre la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ».
Ce sommet, qui se tient samedi à Abuja, est le signe d’une coopération militaire régionale et d’un soutien international croissants pour tenter de mettre fin à l’insurrection de Boko Haram.
Il y a un an, Boko Haram a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI). Des combattants nigérians ont même été vus jusqu’en Libye, mais aussi dans la région du Sahel, contrôlée par des groupes proches d’Al-Qaïda. « Nous sommes extrêmement attentifs à tous ces liens… (…) car nous voulons en venir à bout », a ainsi déclaré M. Blinken vendredi à Abuja.
Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité de l’ONU souligne que certaines des exactions de Boko Haram « pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ». Le Conseil se dit en outre « gravement préoccupé par l’ampleur alarmante de la crise humanitaire (…) dans la région du bassin du lac Tchad ».
Deux ans après un premier sommet tenu à Paris, l’enjeu des discussions de samedi portera cette fois sur « le succès des opérations militaires » en cours, et « la résolution rapide de cette crise humanitaire ». Ce conflit a fait plus de 20.000 morts depuis 2009 et contraint plus de 2,6 millions d’habitants à fuir leur foyer.