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Peur et terreur chez les hommes d’affaires face à la liste suisse. Pourquoi ce silence des autorités judiciaires et du gouvernement provisoire ?

Un climat de peur et de terreur s’est emparé des milieux des affaires en Tunisie. Ce sentiment d’insécurité fait suite à la publication sur Internet d’un document supposé être l’œuvre du Conseil Fédéral Suisse portant ordonnance instituant de mesures à l’encontre de certaines personnes originaires de Tunisie. Ce document indique qu’il aurait été pris des «mesures de coercition » et de «gel des avoirs et ressources économiques », contre 66 personnes, dont les familles Ben Ali, Trabelsi, Materi.

La liste comprend un certain nombre d’autres noms, de personnes et de familles tunisiennes.

Les mesures, si elles étaient effectivement prises par le  Conseil Fédéral suisse, seraient la suite  d’une plainte déposée par un avocat tunisien en Suisse, Ridha Ladjimi, entouré d’un groupe d’avocats tuniso-suisse et de juristes.
Hormis les deux familles de l’ancien président déchu et de sa femme, Ben Ali et Trabelsi dont plus d’une trentaine ont été déjà mis aux arrêts et font l’objet d’enquêtes judiciaires, bon nombre des noms qui figurent sur cette liste ne semblent pas, au moins selon le vécu et selon les informations qui circulent en Tunisie, avoir de relations directes avec les deux familles officiellement mises en examen.

Il ne fait cependant aucun doute que cette liste a semé un climat de terreur dans les milieux des affaires tunisiens où tout le monde se sent subitement accusé et craint désormais le pire.

Ces familles représentent une très forte capitalisation dans l’économie tunisienne, un grand nombre d’entreprises, commerciales, industrielles et financières et derrière un grand nombre de postes d’emplois.

Ce climat de peur se développe dans une atmosphère sociale où le lynchage économique deviendra presque de rigueur [On a même entendu samedi dernier à la TV nationale un porte-parole d’un nouveau mouvement manifester sa compréhension de tels agissements] et où il y a eu des destructions d’entreprises sur simple suspicion d’appartenance ou  simple connivence avec l’une des deux familles. Le cas le plus flagrant aura été celui du Magasin Général, propriété des groupes Bayahi et Poulina et dont plus d’un magasin a été brûlé sur la fausse présomption de lien avec le clan des Trabelsi. Un climat qui n’est plus propice à la reprise économique, selon plus d’un expert et d’un homme d’affaires que nous avons pu contacter pour discuter de cette liste.

Jusqu’à présent,  aucune source judiciaire, politique ou économique tunisienne ne s’est prononcée à propos de cette liste. Certains de ceux  figurant sur cette liste ont tenté de réagir dans divers médias tunisiens pour se démarquer des affaires des deux familles officiellement inculpées et pour affirmer, comme l’a fait Hédi Djilani qu’il «ne possède aucun compte bancaire et aucun bien dans ce pays [la Suisse] et je contacterai les autorités compétentes à ce sujet ». D’autres le feront certainement et cette affaire de la liste suisse fera certainement encore parler d’elle.

Tout ceci dit, il nous semble important que les autorités judiciaires se prononcent à propos de cette liste, de sa véracité, sur les aspects juridiques de cette action d’un avocat tuniso-suisse, sur  l’impact de cette action juridique sur les comptes de ces personnes et groupes de personnes en Tunisie. Une réponse claire et précise doit être apportée à ce propos.

Il nous semble tout aussi important d’appeler le gouvernement provisoire et à sa tête le premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, de parler pour calmer et rassurer les milieux d’affaires tunisiens. «Le capital est couard » dit le proverbe arabe, le laisser plongé ainsi dans la peur et la terreur n’aidera pas à la reprise, n’aidera pas à l’investissement, n’aidera pas à la création d’entreprises et d’emplois.
Ce silence des autorités judiciaires, économiques et politiques, n’aidera pas non plus les banquiers à faire confiance à ces groupes, et la bourse des banquiers se rétractera provisoirement et petit à petit jusqu’à arrêter le financement de l’économie.

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