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Que deviendra Tunisiana après la saisie d’Attijari Bank sur PH de Sakher El Materi ?

Comme nous l’avions déjà annoncé, «le Tribunal de première instance de Tunis a ordonné, suite à une requête da la Banque Attijari,  la saisie-arrêt des avoirs  de Princesse Holding pour les besoins de recouvrement de dettes dont le montant provisoire s’élève à 138.022.300,000 dinars».

Il est d’abord important de noter, comme nous l’avions appris de sources officielles, que cette saisie n’a pas été faite au nom de la seule Attijari Bank, mais au nom de tout le consortium bancaire tunisien qui avait financé l’opération de rachat par Sakher El Materi des 25 % de l’opérateur privé Télécom de chez Qtel. Ce consortium comprend la Biat, la STB, l’ATB, Attijari Bank et l’Arab Banking Corporation (ABC).

Rappelons à ce propos que cette opération de rachat, pour laquelle Sakher El Materi et Hamdi Meddeb avaient créé la société «Zitouna Télécom», avait été faite par Princesse Holding (PH) qui détient pratiquement 100 % de Zitouna Télécom (ZT), et cela au moyen d’un montage financier très complexe. Dans ce montage, PH a fait un apport en fonds propres par le biais d’un crédit de 120 MDT et El Materi a fait un apport en fonds propres, personnel, de 100 MDT.
C’est ensuite ZT qui contracte un  prêt d’acquisition relais en dollars d’une valeur de 315 MDT auprès de l’ABC et un prêt local de 315 MDT auprès de 5 banques tunisiennes. Y ont participé Attijari Bank, Banque Zitouna, la Biat, la STB et l’ATB. Tout cela fait de ZT le propriétaire des 25 % de Tunisiana, ZT qui est à pratiquement 100 % propriété de la Banque Zitouna.

Deux choses tout aussi importantes sont à relever à propos du prêt local de 315 MDT auprès du consortium bancaire tunisien. D’abord le fait que le consortium bénéficie, en contrepartie de l’argent qu’il a débloqué, du nantissement des actions de Tunisiana. Cela veut dire que, comme dans un simple crédit de voiture, les 25 % restent propriété du consortium bancaire tunisien tant que ZT n’aura pas remboursé le prêt. Ceci explique la saisie d’Attijari (qui porte  par ailleurs sur toutes les participations de PH dans les entreprises du groupe), au nom du pool bancaire tunisien. Saisie qui n’est qu’une mesure conservatoire. On le répète en plus chez Attijari, cette mesure n’empêchera nullement le fonctionnement normal de l’opérateur et du reste des entreprises du groupe PH.
Secundo, toute l’opération est ce qu’on appelle en jargon bancaire, un crédit relais, qui plus est, devrait être «débouclé» (encore un terme bancaire qui veut dire que le prix de la vente servira au remboursement du crédit), à l’introduction en bourse de Tunisiana. On comprendra alors que PH comptait réévaluer Tunisiana, l’introduire sur la bourse de Tunis et payer ses crédits par la plus-value sur cession.

Cette saisie-arrêt d’Attijari sur les 25 % de PH chez Tunisiana pose ainsi la question de l’avenir de l’opérateur, bien que ce dernier ne  soit nullement handicapé, en l’état actuel des choses, par tout ce remue-ménage juridico-bancaire.

Il y aurait actuellement, en tout cas, trois hypothèses à l’étude, dont une aurait été déjà entamée sur le plan des procédures :

          Le consortium bancaire peut prendre possession des actions, nanties à son profit, de ZT chez Tunisiana. Cela demande deux choses. D’abord une action judiciaire qui mènerait à une décision judiciaire permettant cette reprise. Le pool bancaire a déjà, selon nos propres  informations, entamé les procédures dans ce sens. Il lui faudra aussi et surtout obtenir  l’accord du Conseil supérieur de l’investissement qui devra donner son aval à tout changement de la structure du capital de Tunisiana.

          L’Etat prend possession des 25 % de Tunisiana et devient lui-même propriétaire. Il pourrait alors procéder lui-même à l’introduction en bourse de Tunisiana. Cela enrichirait la cote de la bourse, attirerait de nouveau les investisseurs étrangers et redonnerait un bon coup de fouet à la place boursière de Tunis et procèderait, de surcroît, au «débouclage» du crédit relais. Mais l’Etat sera ainsi celui qui tirera tout le bénéfice de la plus-value sur cession et pourrait même (simple cogitation de notre part) mettre tout cet argent dans un fonds qui alimentera la création d’emplois et raccommodera les finances de la sécurité sociale.  Et si on poussait notre raisonnement encore un peu plus loin, ce fonds pourrait devenir un fonds souverain d’investissement qui pourrait être une source de grandes opportunités d’emploi.

          L’Etat tunisien pourrait aussi céder ces 25 % à une tierce partie, comme par exemple l’ancien actionnaire. Il devra attendre lui-même l’action judiciaire qui rendrait légale cette reprise des 25 % de Tunisiana.
Pour l’instant, ce ne sont là que des hypothèses de travail. Le pool bancaire tunisien a certes pris les devants en faisant saisie-arrêt et en prenant cette mesure conservatoire sur les actions qui lui sont nanties. Il n’en attend pas moins (le pool bancaire) une décision finale du gouvernement tunisien d’union nationale. Ce dernier est certes un gouvernement de transition et d’expédition des affaires courantes, la décision n’en reste pas moins urgente pour l’avenir de l’entreprise Tunisiana. Il demeure tout aussi vrai que toute décision à ce propos sera interprétée comme un signal (qu’il soit positif ou négatif) fort attendu pour l’investissement étranger en Tunisie et  les partenaires de la Tunisie.
Ajoutons enfin que cette «affaire Tunisiana» n’est qu’un exemple réduit de ce qui pourrait arriver à toutes les entreprises du groupe PH et même à toutes les entreprises des Trabelsi, notamment, qui attendent toujours une décision définitive sur le  sort qui leur sera réservé.

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