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Remous à la Bourse de Tunis : le PDG, le DGA et le SG dans le collimateur !

La corruption en Tunisie s’est-elle réduite en peau de chagrin à la faveur d’une Révolution dont l’un des objectifs majeurs était précisément la lutte contre la corruption ? Les faits constatés et avérés plaident pour le contraire. Si bien que le fléau n’a de cesse de s’amplifier et de toucher des domaines jusque-là inédits. Des remous sont visibles, par exemple, à la Bourse de Tunis que d’aucuns accusent de mauvaise gestion et d’absence de bonne gouvernance.

Dans une déclaration à Africanmanager, Hatem Zribi, secrétaire général du syndicat de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT), a menacé d’entamer une grève ouverte si la Bourse ne répond pas aux revendications du syndicat dont principalement le remplacement de la direction générale de la Bourse en la personne de Mohamed Bchiou, PDG, Kamel Gana, directeur général adjoint et Abdelhalim El Aissia, secrétaire général de la Bourse : « Si nous n’obtenons pas de réponses, nous serons amenés à réagir par tous les moyens : grève, manifestation et sit-in… », a averti Hatem Zribi, soulignant que le syndicat a contacté, à plusieurs reprises, les autorités de tutelle et les membres du conseil d’administration de la bourse, mais sans résultat. Et de préciser que la Bourse est privée de tous les moyens de contrôle et d’audit. A cela s’ajoute l’absence d’une commission pour les marchés publics.

Hatem Zribi nous a précisé également que le syndicat a demandé la création d’une commission de suivi des projets à la bourse, mais l’administration a ignoré cette demande, étant noté que  des soupçons de corruption pèseraint sur maints marchés à l’instar de celui qui est en cours et qui se rapporte à la refonte du site de la BVMT et dont le cahier des charges a été élaboré par celui-là même qui a remporté l’appel d’offres. Et d’ajouter que le même scénario s’est répété, lors de la première édition du salon « Investia », organisé en 2012.

Dans une requête rendue publique, hier, par le bureau syndical de la Bourse, le syndicat a indiqué qu’il ne fait plus confiance à la direction générale actuelle, appelant à « la remplacer et à mettre fin aux dépassements, dans l’objectif de préserver un acquis national. »

Il a été, aussi, précisé, dans cette requête, que la direction générale a géré plusieurs dossiers en toute discrétion, et ce en l’absence d’un organe permanent de contrôle et d’audit, ce qui a donné lieu à plusieurs dépassements en matière de gestion organisationnelle, tel que l’achat de deux voitures de fonction pour le DG et le DGA, d’une valeur totale de 193.000 dinars, alors que l’âge de leurs anciennes voitures n’a pas dépassé les cinq ans de service. Ces voitures ont été achetées, depuis quelques semaines, selon nos sources.

Notons qu’après plusieurs tentatives, Africanmanager n’a pu joindre ni Mohamed Bchiou, ni Kamel Gana ni encore Abdelhalim El Aissia. En ce qui concerne, Mohamed Bchiou, il nous a été indiqué qu’il est en voyage, depuis hier.

En revanche, un responsable à la Bourse qui a choisi de garder l’anonymat, nous a précisé que des campagnes similaires visent, ces derniers temps, des PDG des sociétés et d’établissements financiers, sans raison, comme c’est le cas pour la Siphat et la Douane.

Il a affirmé, en outre, que les syndicats n’ont pas toujours raison, précisant que c’est le ministère des Finances qui aurait dû intervenir dès lors qu’il s’agit de dossiers de corruption et de malversation. Selon lui, l’administration de la bourse obtient les autorisations auprès d’un conseil d’administration où siège également un commissaire du gouvernement. Ce dernier est chargé de préparer un rapport et de présenter un compte rendu au ministère des Finances : « S’il y avait eu des cas de corruption ou de malversation, le ministère des Finances aurait dû réagir au quart de tour », a-t-il dit.

Rappelons, dans ce cadre, que le bureau syndical de la Bourse de Tunis (BVMT) et des représentants de la Fédération générale des Banques et des établissements financiers, se sont réunis, le 9 juillet 2012, afin d’étudier la situation sociale, économique et professionnelle de la Bourse de Tunis. Une grève ouverte devrait être annoncée, dans les prochains jours, si l’administration de la bourse ne donne pas suite aux demandes et aux revendications du syndicat.

Khadija Taboubi

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