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Tunis : Ali Larayedh adulé par les siens et rejeté par tout le reste sous bénéfice d’inventaire

Le palais du gouvernement de la Kasbah s’apprête à changer de locataire. Une affaire de famille, serait-on tenté de dire, puisque le partant comme le successeur appartiennent à la même « congrégation » politique, celle du parti islamiste Ennahdha, majoritaire à l’assemblée nationale constituante.

Si Hamadi Jebali a claqué la porte parce qu’il n’a pas été suivi par les siens dans son initiative de formation d’un gouvernement apolitique de technocrates, son successeur, Ali Laarayedh semble avoir recueilli l’adhésion de l’essentiel des militants parce qu’il a les faveurs du vieux sachem du mouvement, Rached Ghannouchi, mais encore en raison de son orthodoxie et de l’assurance qu’il a censément donnée d’être le dépositaire fidèle et l’exécuteur zélé des professions de foi et des politiques de son parti. Cela se nomme en toute rigueur sémantique et politique discipline partisane.

C’est sans doute imbu de cette culture que Hamadi Jebali a apporté son soutien au choix de son successeur, laissant au vestiaire son amertume et ses déboires. Ila été même affirmé que Ali Larayedh doit sa promotion à Hamadi Jebali lui-même. C’est en tout cas la version qu’en donne Houcine Jaziri qui a déclaré que ce dernier a joué un grand rôle dans la nomination d’Ali Laarayedh à la tête du gouvernement. Il aurait fait l’éloge du ministre de l’Intérieur, lors de la réunion du Conseil de la Choura, tout de suite après avoir fait ses adieux télévisés.

Hamadi Jebali aurait influé sur les membres du conseil en leur disant que l’ex-ministre de l’intérieur est un homme d’Etat qui réunit toutes les qualités nécessaires pour réussir la transition démocratique dans la période à venir. D’ailleurs, l’auteur de cette version a avoué qu’il a été conquis par ce panégyrique et voté pour Ali Laarayedh après avoir entendu ces propos élogieux.

Dans une réaction sensiblement de la même eau, le porte-parole du parti Attakatol, Mohamed Bennour voit dans Ali Laarayedh un « homme d’Etat modéré et réaliste » mais qui est appelé à former un gouvernement qui puisse relever les défis posés, singulièrement la neutralisation des ministères régaliens, à charge pour les nouveaux ministres de s’affranchir de leurs convictions partisanes que ce soit dans la conduite des missions gouvernementales qui seront les leurs ou dans les déclarations qu’ils seront amenés à faire à la presse.

Mohamed Abbou, secrétaire général du CPR, a estimé que la nomination de Laarayedh à la tête du prochain gouvernement ne fait l’objet d’aucune objection, alors que Imed Daimi, dirigeant au même parti et directeur du cabinet présidentiel, Imed Daimi, a affirmé que son parti soutiendra et participera au gouvernement qui sera formé par Ali Larayedh à la condition que ce dernier respecte tous les engagements conclus concernant la neutralité de certains ministères de souveraineté.

Pour Néjib Chebbi, président de la Haute instance politique du parti Al-Joumhouri, cependant, Ali Laarayedh est à mille lieues d’avoir le profil d’un homme de consensus, citant à l’appui de ses propos « les polémiques suscitées par son parcours controversé à la tête du département de l’intérieur. » Mais par delà ce grief, il a estimé que la conjoncture présente commande la recherche de points de convergence et de consensus et d’éviter la formation d’un gouvernement nahdhaoui. «L’institution du gouvernement concerne tous les Tunisiens et pas uniquement les adhérents d’un seul parti », a-t-il dit.

Il a averti que le rendement du prochain gouvernement sera jugé sur la réalisation des objectifs prioritaires du pays dans maints domaines, particulièrement, la stabilité, la sécurité, la création d’emplois et l’organisation des prochaines élections.

Encore plus virulente est la réaction Mahmoud Baroudi, député à l’Assemblée nationale constituante, qui a estimé que Ali Laarayedh est l’un des symptômes de l’échec dans le gouvernement Jebali, surtout durant la dernière période, prévoyant que cette nomination va augmenter la tension dans le pays, notamment après l’assassinat de Chokri Belaïd : « Le gouvernement a déjà perdu la confiance du peuple. Au lieu d’adopter une stratégie efficace et capable de rétablir cette confiance dilapidée et la sécurité menacée, le gouvernement réédite son erreur et demeure confiné dans son échec ».

Zied Lakhdhar, leader du Front populaire, a affirmé que le choix d’Ali Laarayedh est une nouvelle tentative de la part d’Ennahdha pour s’accrocher au pouvoir : « Le seul objectif de ce parti est de garder le ministère de l’Intérieur, sans prendre en compte l’intérêt du pays ».

Il a ajouté que Laarayedh n’est pas l’homme qu’il faut pour la Tunisie : « L’assassinat de notre frère a prouvé que Laarayedh a perdu le contrôle et la direction de son ministère. Comment va-t-il gouverner un pays ? ».

Enfin, Le membre du bureau politique de Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk a indiqué que quel que soit le choix du candidat du mouvement Ennahdha, il n’y aura pas de changement radical.

Pour lui, il ne peut y avoir de changements en l’absence de garanties portant sur r la neutralité des ministères de souveraineté dont le ministère de l’Intérieur.

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