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Tunis : Comment le paysage politique va-t-il changer ?

Avec l’adoption de la Constitution et la désignation du nouveau gouvernement de Mahdi Jomâa, qui a obtenu hier soir, la confiance de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), acteurs politiques et intervenants économiques commencent à s’interroger sur la configuration du nouveau paysage politique, en se posant une seule question : dans quel sens ce paysage va-t-il changer à l’avenir ?

Le clivage pouvoir – opposition survivra

Pour l’analyste politique, Jomii Guesmi, le paysage politique conservera le clivage pouvoir – opposition malgré le consensus acquis avec l’adoption de la Constitution et la désignation du gouvernement Mahdi Jomâa. Le consensus n’a pas été intégral, et a , de ce fait , impacté le processus de formation du gouvernement et le vote de sa confiance, a précisé Guesmi dans un entretien téléphonique à Africanmanager, affirmant que le nouveau cabinet de Mahdi Jomâa fera face à plusieurs défis, jugés énormes et difficiles à relever, durant la période à venir ,de par leur complexité.

Plusieurs dossiers préoccupants attendent encore le Chef du Gouvernement, mais la question la plus importante reste la lutte contre le terrorisme et surtout la dissolution des ligues de protection de la révolution (LPR), a-t-il constaté, avant d’évoquer les autres préoccupations, celle se rapportant à la vérité sur l’assassinat de deux opposants, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et les dossiers économiques et sociaux importants .

Ces dossiers brulants Mahdi Jomâa doit les traiter en toute urgence parallèlement à la préparation d’un climat favorable pour que les prochaines élections se déroulent dans les meilleures conditions, assure Jomii Guesmi , qui ne manque pas de relever l’apport positif de toute avancée dans le traitement d’un dossier sur les autres .

Les tiraillements politiques atténués mais toujours vivaces

Pour l’analyste politique Youssef Oueslati, le paysage ne va pas dépendre de la formation du gouvernement ni de la confiance qui lui a été accordée , mais plutôt il reste tributaire des tiraillements politiques déjà existants , et ceux qui peuvent naître au sujet de n’importe quel dossier ou litige . « Je pense que ces tiraillements vont certainement s’atténuer avec l’adoption de la Constitution», a noté l’analyste , indiquant toutefois que  » le programme de Mahdi Jomâa nourrira lui-même les divergences entre ceux qui l’ont cautionné et ceux qui ont émis des réserves à son sujet ».

D’après lui, des partis donnés vont certainement suivre la pression sur le nouveau cabinet du fait qu’il ne répond pas à leurs attentes, et Lotfi Ben Jeddou, maintenu à la tête du ministère de l’intérieur, va être au centre de ces pressions dans les mois à venir .

Le paysage politique a déjà changé

Houcine Jaziri dirigeant d’Ennahdha se dit convaincu par le changement déjà accompli du paysage politique , notamment avec l’achèvement de la rédaction de la Constitution et la nomination d’un gouvernement de technocrates. D’après lui, ce gouvernement issu d’un consensus s’inscrit dans le cadre de la configuration de la nouvelle étape transitionnelle.

Dans ce nouveau contexte, la résolution des problèmes demeure possible grâce à l’union de tous les acteurs. Chose qui aura certainement des répercussions positives sur les relations avec l’étranger et sur le dossier de la sécurité en particulier, a encore avancé Jaziri .

Cet avis est partagé par le porte-parole du parti Ettakatol, Mohamed Bennour, qui a jugé positivement le changement accompli , et prédit les implications qui devraient en découler à l’avenir sur la scène politique surtout après l’adoption de la Constitution et la formation du nouveau gouvernement . Il affiche son optimisme devant les promesses de Mahdi Jomâa, et s’attend à ce que le nouveau cabinet poursuive la concertation avec les différents acteurs de manière à ce que la gestion de la crise actuelle soit consensuelle .

Des nouvelles alliances à l’avenir

Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti socialiste, a fait de son côté remarquer que le paysage reste encore incertain, mais cela ne durera pas puisqu’on ne peut pas aller vers les élections sans alliances.

Mohamed Kilani a relevé que de nouvelles alliances vont se dessiner et des revirements et des changements brusques de ces alliances devraient être constatés dans les mois prochains . Il a ,dans ce cadre ,cité comme exemple le cas des destouriens qui vont certainement choisir leurs partenaires et le Front de Salut National qui est appelé à déterminer au plus vite son positionnement pour les prochaines élections .

« le paysage politique va certainement changer du fait que cette étape s’ouvrira sur des élections législatives et présidentielles », a assuré Kilani notant que l’absence d’alliances profitera à Ennahdha , et affectera sans doute les partis politiques qui ne se prononcent pas sur ce sujet .

Wiem Thebti

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