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Tunis : Hamadi Jebali annonce l’échec de son initiative mais parle d’une « proche solution consensuelle

A la fin de la deuxième rencontre plénière de consultations avec les partis politiques , Hamadi Jebali a annoncé l’échec de son initiative telle que présentée dans son discours du 6 février : gouvernement de compétences , apolitique , doté d’un programme clair qui mène tout droit à des élections , et un programme économique et social pour améliorer les conditions de vie des Tunisiens. Il a souligné que sa proposition n’a pas recueilli l’approbation des partis politiques.

Toutefois, il a tenu à faire remarquer que les discussions entre les participants ont enregistré un progrès notable sur lequel la communauté politique peut asseoir un consensus , évoquant «une solution consensuelle proche  » . Il a annoncé enfin qu’il se rendra demain au Palais de Carthage pour informer la Président de l’issue de ses consultations .

Indiscutablement, il s’agit de la crise politique la plus grave que la Tunisie ait eu à affronter depuis la chute du régime de Ben Ali, une crise qui a révélé des divisions de plus en plus profondes alimentées par une course effrénée au pouvoir et en même temps vers l’abîme, les uns et les autres omettant de mettre au cœur de leurs calculs et approches l’élément le plus important dont la Tunisie, à savoir l’intérêt supérieur de la nation, garant de tout salut et voie passante vers une fin consensuelle de l’impasse.

En voyant l’essentiel de l’échiquier politique du pays répondre présent aux consultations initiées par le chef du gouvernement, Hamadi Jebali , les Tunisiens s’étaient pris à espérer que les acteurs politiques allaient entendre raison et mettre en sourdine leurs interminables querelles pour enfin donner à l’opinion publique le signal qu’elle appelait de ses vœux pour enfin passer à autre chose, autrement dit à l’essentiel : lancer pour de vrai le vrai chantier qui vaille qui débouche sur une convivialité politique à la faveur de laquelle sera amorcé le processus de redressement.

Or, comme une douche froide, Rached Ghannouchi, renouant avec ses convictions inébranlables et celles acquises à l’exercice du pouvoir, n’a pas trouvé mieux que d’orchestrer une démonstration de force en plein cœur de la capitale et s’en prendre à l’initiateur du projet de gouvernement de technocrates le qualifiant de « coup d’Etat contre le gouvernement élu ».

« Le parti n’est pas prêt à céder le pouvoir », a-t-il déclaré, contredisant une nouvelle fois Hamadi Jebali, « Rassurez-vous, Ennahdha se porte bien (…) et ne cédera jamais le pouvoir tant qu’il bénéficie de la confiance du peuple et de la légitimité des urnes », a ainsi clamé le chef du parti islamiste.

Il a en outre accusé les adversaires d’Ennahda en affirmant que ce n’est pas sa gestion des affaires qui est à l’origine des difficultés du pays mais les obstructions de l’opposition. Selon lui, Ennahdha est l’objet depuis son arrivée au pouvoir, il y a un peu plus d’un an, d’une « série de complots qui ont culminé avec la proposition d’un gouvernement de technocrates (…)« Ennahdha est la colonne vertébrale de la Tunisie et la briser ou l’exclure porterait atteinte à l’unité nationale du pays », a-t-il martelé. Il a également dénoncé des tentatives de diaboliser son parti et de le dépeindre comme « hostile aux libertés, à la démocratie et aux droits des femmes ».

Comme on le voit, Ennahdha s’en tient mordicus à son statut de parti autour duquel doit s’organiser toute l’ordonnance politique du pays et notamment au maintien sous sa coupe des ministères de souveraineté, et plus spécialement encore ceux de l’Intérieur et de la Justice, même si le titulaire actuel du portefeuille de l’Intérieur, Ali Laarayedh, n’a pas écarté que son mouvement puisse concéder certains des ministres régaliens, probablement ceux des Affaires étrangères et de la Défense.

D’ailleurs, le porte-parole du parti républicain, Issam Chebbi a précisé que le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi avait laissé la porte ouverte à la neutralisation des ministères de souveraineté y compris le ministère de l’intérieur, et ce, lors d’un entretien avec la secrétaire générale du PR, Maya Jeribi en marge de la réunion du chef du gouvernement, Hamadi Jebali avec les chefs des partis politiques.

Issam Chebbi a ajouté qu’aucun gouvernement ne répondra aux conditions imposées par la conjoncture actuelle si les ministères de souverainetés ne seront pas neutralisés.

Le porte-parole du PR a par ailleurs indiqué que son parti soutient la formation d’un nouveau gouvernement soulignant au passage que le PR n’y prendra pas part.

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