AccueilLa UNETunis-IDE: Le syndrome de la valise!

Tunis-IDE: Le syndrome de la valise!

Outre ses effets sur le tourisme, l’attentat de Sousse est en train d’en produire aussi sur l’investissement étranger. On ignore pour l’instant dans quelle mesure, car il faudra en moyenne un trimestre pour évaluer avec précision l’impact d’un événement aussi traumatisant qu’une attaque terroriste sur les flux des investissements directs étrangers.

En l’absence d’une estimation chiffrée même préliminaire et au pied levé, le directeur général de l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur « FIPA », Khalil Laabidi, affirme que « l’attentat de Sousse et celui de Bardo ont un effet direct sur les investissements étrangers », comme en témoigne l’annulation des visites programmées en Tunisie pour le mois de juillet courant, et dont deux devraient être effectuées par de grands investisseurs.

L’effet pourrait être aussi noté au niveau des investisseurs déjà implantés dans le pays et échafaudent des projets d’extension. Le problème c’est qu’ils sont tenus de convaincre leurs sièges situés à l’étranger de valider ces opérations d’extension. « Or, il n’est pas évident que les décideurs vont donner leur feu vert en raison de la situation sécuritaire encore instable », souligne le DG du FIPA, dans une interview à Africanmanager.

Cette onde de choc n’épargne pas non plus les projets de création dont les négociations sont en cours. C’est dans l’ordre des choses, assure Khalil Laabidi, au motif que l’investissement étranger est très sensible à la notion de la sécurité et bien avant d’autres notions comme la liberté d’investir, la liberté de rapatriement et la sécurité juridique.

Pourtant, jusqu’à fin mai 2015, le volume des investissements étrangers a atteint 974 millions de dinars, enregistrant ainsi une amélioration de 82.3% par rapport à la même période de 2014.

Pat secteurs, les IDE dans les industries ont été de l’ordre de 246.6MDT, soit une hausse de 68.4%, comparée à la même période 2014. S’agissant du secteur de l’énergie, les IDE sont estimés à 400 MDT, soit une hausse de 24.5% par rapport à la même période de l’année écoulée. Pour le secteur des services, les IDE se sont établis à 116,1MDT, soit une forte progression de 264.4%.

La FIPA s’échine à sauver les meubles

Alors que les lendemains de l’investissement étranger en Tunisie sont tout sauf reluisants, l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur de démène comme elle peut pour dissuader les investisseurs de partir sous d’autres latitudes. Elle multiplie à cet effet les réunions pour analyser les effets de l’attentat de Sousse et chercher les moyens d’y remédier.

Trois actions en ont émergé. Elles se répartissent, selon son directeur général, Khalil Laabidi, comme suit : Une haute importance est attachée aux entreprises étrangères installées en Tunisie pour leur offrir les bonnes conditions d’investissement et de production. « On essaye de protéger le stock des entreprises installées en Tunisie en leur fournissant un service de qualité et un suivi très rapproché pour éviter le départ de certaines entreprises ou la révision d’extension de projets pour d’autres », a-t-il dit à Africanmanager. Et d’ajouter que « ceci s’est traduit déjà par des visites à certains sites ainsi que par la mise en place des procédures d’allégement. D’ailleurs, un budget sera alloué pour la réalisation de cet objectif à travers des opérations after-care ».

Il est à noter que la Tunisie compte 3220 entreprises étrangères permettant de générer 342 mille postes d’emplois avec un portefeuille de l’ordre de 19147 millions de dinars.

La deuxième action concerne la réactivation du message promotionnel adressé aux investisseurs étrangers. D’après Khalil Laabidi, ce message doit être unifié et reposer sur quelques axes. « La Tunisie doit prouver qu’elle est en mesure de surmonter les moments de crise, le terrorisme ne frappe pas la Tunisie en tant que pays, mais en tant que démocratie naissante ».

L’autre action vise à planifier des nouvelles actions pour cibler de nouveaux marchés qui sont moins sensibles à la question terroriste. C’est pour raison qu’il il a été décidé d’accentuer l’action promotionnelle sur les pays asiatiques. De même, un intérêt accru est accordé au secteur des nouvelles technologies.

M.L.

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