AccueilLa UNETunis : Jusqu’où peut aller la déferlante terroriste?

Tunis : Jusqu’où peut aller la déferlante terroriste?

Selon l’enquête préliminaire relative à l’attaque terroriste survenue mercredi dernier au Mont Chaambi faisant 15 tués et une vingtaine de blessés parmi les valeureux soldats de l’Armée nationale, les commanditaires de cette opération avaient été soumis à entraînement dans des camps sous la supervision de Mokthar Belmokthar, ancien dirigeant de l’Aqmi dans la ville de Zenten.

Se basant sur les révélations de plusieurs prévenus, l’enquête en question a permis d’établir que les commanditaires sont venus du territoire libyen deux mois avant l’exécution de l’opération et qu’ils ont pu disposer de grandes quantités d’armes de contrebande acheminées de Libye à bord de véhicules.

Les services de sécurité algériens ont dans ce contexte réussi à détecter à travers des radars numériques et appareils sophistiqués, les mouvements des suspects.

Sur un autre plan, plusieurs experts sécuritaires ont indiqué que la ville de Zenten s’est transformée en un camp d’entraînement pour des légions de djihadistes tunisiens, algériens et marocains dont le nombre varie entre 4 et 5 mille.

Ces derniers ont été instruits par Abou Iaydh, chef de l’organisation interdite « Ansar Charia », désormais alliée indéfectible de Mokthar Belmokthar, pour exécuter une « grande » attaque au Sud tunisien et ce, par le biais d’attentats qui devraient être commis dans plusieurs régions ou sous la forme d’assassinats de politiciens et d’attaques à l’explosif contre des institutions étatiques.

Dans ce contexte, le journal algérien « Elbilad » a rapporté que l’Algérie a mis en garde les autorités tunisiennes contre une grande opération de contrebande d’armes, déjà préparée depuis deux mois à partir du territoire libyen vers l’Algérie ou la Tunisie. Ceci a poussé l’armée algérienne à renforcer son dispositif sécuritaire au niveau des frontières en utilisant les hélicoptères afin de prévenir toute tentative d’intrusion des groupes terroristes. Ces derniers pourraient, selon la même source, profiter de la détérioration de la situation actuelle pour exécuter leurs plans surtout que plusieurs rapports ont évoqué l’implication de l’unité combattante, « Signataires par le sang » dirigé par Mokhtar Belmokhtar.

Les mouvances djihadistes croient encore à l’idéologie d’appartenance

L’exécution de l’opération par des combattants libyens a soulevé nombre d’interrogations quant à la puissance d’Ansar Charia, dirigée par Abou Iyadh.

Cette organisation interdite depuis août dernier a été considérablement affaiblie notamment avec les grandes opérations sécuritaires menées suite à l’évolution à un rythme alarmant du nombre d’attentats jihadistes ainsi que la vague d’arrestations qui a ciblé un grand nombre de ses membres et ses dirigeants.

Plusieurs rapports ont déjà confirmé cette évolution tout en s’appuyant sur la révélation de plusieurs terroristes arrêtés récemment. C’est le cas du terroriste Wael Boussaidi, incarcéré le 28 juin dernier, qui a affirmé que les groupes terroristes vivent dans des conditions difficiles et leur armement est dérisoire. D’ailleurs, plusieurs djihadistes dont Wael Boussaidi lui-même sont atteints de la gale et leur état de santé s’est beaucoup dégradé à cause de la faim.

Une faiblesse a poussé les autres organisations présentes principalement en Libye à soutenir Ansar Charia pour pouvoir réussir à réaliser les plans déjà préparés depuis des mois. « Les mouvances djihadistes croient à l’idéologie d’appartenance et non pas celle de nationalité. C’est pour cette raison qu’elles croient que tous les terrains sont favorables au djihad et que les frontières ne sont pas un handicap pour réaliser les objectifs fixés par les émirs », a dit l’expert en sécurité stratégique, Ali Zeramdini.

Dans un entretien téléphonique avec Africanmanager, il a constaté que les cellules terroristes travaillent à l’enseigne d’une étroite collaboration tout en respectant des orientations précises. « Les mouvances djihadistes se distinguent par un système de grappe qui n’hésite pas à soutenir les alliés, s’ils reçoivent des coups en Tunisie et en Algérie », a-t-il précisé avant d’affirmer que « la Libye héberge actuellement des terroristes venant de plusieurs pays qui sont chargés de coopérer entre eux indépendamment des frontières ».

Une coopération qui a déjà facilité la tâche les djihadistes d’Ansar Chariaa retranchés dans les hauteurs du Nord-ouest et du Centre-ouest du pays et par la suite la facilitation d’accès des quantités d’armes à feu et d’explosifs qui pénètrent de façon régulière par la Libye

Ce phénomène continue de préoccuper le gouvernement en place qui a choisi d’agir en mettant en place une série de mesure « courageuses » afin de mettre fin à ce danger. En effet, Mehdi Jomaâ lors d’une allocution prononcée jeudi dernier, s’est engagé à sécuriser les frontières terrestres afin de résoudre les différents problèmes de contrebande, d’infiltrations…et ce, en concertation avec les pays voisins, particulièrement l’Algérie.

Wiem Thebti

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