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Tunis : La minorité noire veut une loi criminalisant le racisme ; le gouvernement refuse !

La minorité noire de Tunisie affirme qu’elle est victime de racisme et de discrimination. Presque invisibles à la télé, dans l’administration ou dans les hautes sphères de l’Etat, les Noirs ajoutent qu’ « ils souffrent aussi d’un manque de visibilité criard. » Dans la plupart du temps, l’intérêt porté aux Noirs en Tunisie est, pour l’essentiel, de l’ordre du folklore: quand ils ne sont pas éboueurs, serviteurs, garçons de café, footballeurs, ils sont souvent exhibés comme des «esclaves». Les Tunisiens sont-ils vraiment racistes ?! C’est la question jusque là taboue qu’a osé aborder, l’association de défense des droits des Noirs ADAM.

Dans une interview accordée à Africanmanager, Taoufik Chairi, président de l’association de défense des droits des Noirs « ADAM », nous a affirmé qu’il s’agit d’une première association créée, en 2012, et qui a abordé la question du racisme en Tunisie. Elle vise, selon lui, à permettre à tous les Noirs de Tunisie de vivre dignement, jouir du respect, ne pas se sentir diminués à cause de la couleur de leur peau. Il est grand temps de s’unir tous ensemble pour lutter contre toute sorte de discrimination raciale. Les responsables de l’Etat sont aux premiers rangs pour devoir agir contre toute forme de discrimination, mettre en relief et fixer le modèle social, encourager à l’ouverture et l’harmonie au sein de la société, et prendre des mesures concrètes. Nous avons déposé un projet de loi contre la discrimination raciale qui pénalise les propos et actes racistes. Toutefois, notre demande a été refusée. Lorsque j’ai parlé du problème du racisme, on m’a dit que le racisme n’existait pas et que je faisais honte aux Tunisiens en abordant un thème inexistant. Le racisme est institutionnalisé, c’est pour cela que nous tenons à ce que la Constitution traite de cette question. Pourquoi ne pas pénaliser le comportement racial exercé et par les citoyens et par les administrations ? », se demande-t-il.

Des étudiants africains se révoltent contre le racisme

Des étudiants africains ont récemment dénoncé le silence du gouvernement tunisien qui refuse de prendre en considération les plaintes déposées par ces étudiants pour insultes racistes. D’ailleurs, ces plaintes ont été, déjà, déposées auprès des organisations des Droits de l’Homme et que, des procès seront intentés auprès de la justice internationale, pour non-respect des minorités.

Selon les membres de l’Association des Etudiants et stagiaires Africains en Tunisie (AESAT), le racisme en Tunisie n’est pas pénalisé et les autorités ne prennent pas en considération les plaintes déposées par les Etudiants africains subsahariens. « La situation et des conditions de séjour des étudiants africains subsahariens est vraiment en dégradation », soutiennent-ils .  » Les initiatives de la société civile existent pourtant pour parler de ce problème mais restent limitées  ».

 » Nous sommes des milliers à être parmi vous, mais, face à la montée grandissante du racisme surtout après la révolution, notre malaise augmente à cause des agressions et des tentatives de viols qui passent inaperçues », citant en exemple l’attaque de l’immeuble des étudiants Africains à Tunis par un groupe de jeunes tunisiens, au mois de mai dernier.

Les étudiants subsahariens rencontrent notamment d’autres problèmes dont les cartes de séjour et se trouvent obligés de payer des amendes pour séjour sans papier alors que la faute en incombe à l’administration tunisienne qui met 7 mois pour délivrer les cartes de séjour , affirment les membres de l’association.

Nadia Ben Tamansourt

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