AccueilInterviewTunis : «Le choix entre élections séparées ou simultanées revient à l’ANC»,...

Tunis : «Le choix entre élections séparées ou simultanées revient à l’ANC», affirme Chafik Sarsar

Le président de l’ISIE, Chafik Sarsar s’emploie à mobiliser le maximum d’électeurs tout en étant convaincu de l’importance du regain de confiance entre les acteurs politiques et les électeurs. Le défi est réalisable notamment avec la mutation qu’a connue la Tunisie depuis la chute de Ben Ali. Interview :

Hamma Hammami, lors d’une conférence de presse, vous accusé de servir les intérêts du mouvement Ennahdha au motif que vous soutenez la concomitance des élections présidentielles et législatives. Qu’en pensez-vous ?

Permettez-moi de rappeler à cette occasion, que l’ISIE a refusé tout au long du premier trimestre de 2014 d’émettre une préférence ou même un avis concernant la question de la concomitance ou de la séparation entre les présidentielles et les législatives, malgré l’insistance des journalistes et des politiciens, d’autant plus que l’ISIE n’a pas les prérogatives d’en décider. Le choix de tenir des élections séparées ou simultanées revient à l’ANC. Cependant, l’ISIE a émis un point de vue purement technique dans le cadre du Dialogue national, sur les impératifs constitutionnels et des risques et des avantages et inconvénients de chacun des choix, et entre autres, le coût supplémentaire que la communauté nationale devrait supporter si l’on opte pour la séparation des deux scrutins. Par voie de conséquence, cette explication ne devrait pas être interprétée comme étant en faveur d’un parti politique. Car, au fait, l’ISIE ne sert l’intérêt d’aucun parti politique et on est vraiment à égale distance à vis-à-vis de tous les partis.

S’agissant du financement de ces échéances, des rumeurs circulent sur la disposition de l’EU et de la Suisse à financer ces échéances. Chose qui a provoqué la colère de certains partis politiques ayant préféré une forte contribution du gouvernement tunisien ?

Les ressources de l’ISIE sont constituées exclusivement de fonds annuels imputés sur le budget de l’Etat. Et si des institutions internationales émettent un intérêt de soutenir financièrement le processus électoral, tout doit transiter par l’Etat. De ce point de vue, l’ISIE et trop vigilante et est jalouse de son indépendance aussi bien financière que morale.

A quel point l’ISIE serait capable d’assurer la transparence des élections sachant qu’une forte demande est constatée aujourd’hui portant sur la révision des nominations des délégués et des gouverneurs dont la majorité appartient à la Troika ?

A ce niveau, il faudra préciser que plusieurs facteurs se conjuguent pour garantir des élections transparentes. Les conditions ont beaucoup changé depuis la chute de la dictature où les délégués et les gouverneurs étaient les seules sources d’influences sur les élections. Le nouveau cadre réglementaire et institutionnel fait que les délégués et les gouverneurs ne soient pas d’autorité dans l’organisation et le déroulement du scrutin. C’est l’Instance supérieure indépendante qui gère les bureaux d’inscription et de vote selon des standards, des facilitations et des garanties fixés par la loi.

D’un autre côté, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, tous les partis politiques et les organisations de la société civile peuvent mobiliser des délégués, des candidats et des observateurs durant tout le processus électoral. Cela, sans compter la liberté de la presse acquise après le 14 janvier, qui permet aujourd’hui de divulguer en temps réel tout dépassement.

Pensez- vous que l’affluence électorale serait au même niveau que celui de 2011 ?

Il est peut être vrai que le contexte a changé depuis 2011. Nous en sommes conscients et nous sommes en train d’organiser une campagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à s’inscrire et, prochainement, à aller voter. Pour ce faire, l’ISIE a entamé des démarches pour impliquer la société civile, les partis politiques et les médias dans cette campagne de sensibilisation. Je me permets, à ce niveau, d’émettre un avis optimiste pour mobiliser le maximum d’électeurs tout en étant convaincu de l’importance du regain de confiance entre les acteurs politiques et les électeurs.

Quels sont les programmes de l’ISIE afin d’inciter les Tunisiens à participer aux prochaines élections ?

En début de semaine, l’ISIE aura d’importantes révélations sur ce plan. Vous êtes cordialement invités à assister à notre conférence de presse du mardi prochain.

Certains observateurs prévoient qu’il est difficile de réaliser les prochaines élections avant la fin de cette année. Quelle est votre position ?

L’ISIE a établi un calendrier précis et a commencé à le mettre en œuvre malgré le manque de visibilité concernant la concomitance ou la séparation des élections présidentielles et législatives. Les politiciens trancheront sur cette question. Entre-temps, nous avons déjà annoncé le démarrage des inscriptions, ce sera pour le 23 juin.

Nous avons également entamé les procédures pour mettre en place les instances régionales. L’ISIE est donc déjà mobilisée pour respecter les délais prévus dans la Constitutions et j’espère que toutes les parties concernées fera autant.

Wiem Thebti

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -