Dans son discours du 20 mars 2015, le chef de l’Etat tunisien, pince sans rire, a fait d’éloquents clins d’œil, d’abord aux thèses du Front Populaire qui prônent le rééchelonnement de la dette sinon demandent son annulation et ensuite aux ambassadeurs arabes, présents à la cérémonie comme il est d’usage lors des fêtes nationales.
Au Front, il dira, «nous avons le sens de l’Etat et je ne fais pas de différence entre le gouvernement d’Ali Larayedh, ou celui de Mehdi Jomaa ou encore celui de Hammadi Jbali. Ils ont tous pris des engagements au nom de l’Etat tunisien. C’est pour cela que nous tiendrons les engagements pris par les gouvernements qui nous ont précédés et qui ont représenté l’Etat tunisien, pour qu’on ne dise pas un jour que l’Etat tunisien a renié ses engagements »
Aux ambassadeurs arabes présents aux premières loges, il fera cette citation d’un proverbe arabe connu à propos de la fierté, que «nous ne faisons pas l’aumône. « La femme libre et digne meurt et ne s’abaisse pas à se nourrir grâce à son sein». La citation est ainsi précédée d’un vers d’un poème du célèbre poète arabe Al Farazdak qui voulait dire en substance que celui qui voudrait faire du bien n’attend pas qu’on le lui demande. L’allusion est ainsi clairement destinée aux pays arabes qui traînent encore les pieds pour aider la Tunisie à combattre le terrorisme et à réaliser le développement économique tant désiré par toute la population tunisienne.
