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Tunis : Le coup de filet de la douane dont la direction refuse de parler et le syndicat ne sait rien!

La Douane a récemment réussi à démanteler un réseau de contrebande, une opération qui s’est soldée par la saisie de différentes marchandises et d’argent liquide en dinar tunisien et en devises.

Douze suspects, de différentes nationalités, ont été arrêtés, à ce jour. Des procès-verbaux ont été établis à l’encontre des contrevenants. D’après les premiers résultats de l’enquête, ces membres seraient en relation avec certains responsables administratifs tunisiens.

Le chômage et la pauvreté derrière la progression de contrebande

Africanmanager a contacté la direction générale de la douane dont la chargée de communication, Salma Kalmoun, s’est dite attachée au respect du secret de l’instruction en cours.

Mohamed Ghodhbane, commandant et président du bureau exécutif du Syndicat de la douane, n’était pas, de son côté, au courant de tous les tenants et aboutissants de cette affaire déplorant ainsi le manque de communication entre l’administration et le syndicat à son propos.

Commentant la contrebande, un fléau qui s’est exacerbé, ces deux dernières années , le commandant affirme que ce phénomène est imputable au climat d’insécurité et d’instabilité socio-économique que traverse la Tunisie depuis la chute de l’ancien régime.

Outre le climat d’instabilité, Mohamed Ghodhbane a pointé du doigt le chômage et la pauvreté qui sont à l’origine de la contrebande. « Aujourd’hui et devant l’incapacité du gouvernement à répondre aux attentes des citoyens, plusieurs régions font de la contrebande pour survivre ».

Interrogé sur le récent démantèlement d’un réseau de contrebande dont les premiers résultats indiqueraient que ses membres seraient en relation avec certains responsables administratifs tunisiens, Mohamed Ghodhbane a nié l’implication de cadres douaniers dans cette opération, jugée « odieuse », affirmant que les recherches menées par le syndicat ont conclu à l’innocence des douaniers dans cette affaire.

On n’est pas sorti de l’auberge

Mettre fin à l’un des maux qui rongent l’économie tunisienne requiert , selon Mohamed Ghodhbane , la contribution des différentes parties intervenantes à l’instar du gouvernement et les composantes de la société civile.

Aussi, la réalisation de cet objectif reste-elle tributaire de la réforme du système douanier et la restructuration de la direction générale de la douane et l’amendement de son statut. Cette réforme qui revêt un caractère administratif, juridique et institutionnel nécessite la protection des douaniers et la mise en place de bonnes conditions de travail.

Des tâches urgentes attendent le prochain gouvernement d’Ali Laarayedh, d’autant que le phénomène de contrebande persiste et risque d’impacter le développement. Mohamed Ghodhbane a appelé ainsi les responsables à faire participer les syndicalistes et à prendre en considération leurs différents avis pour relever ce défi.

Des informations ont circulé sur les réseaux sociaux faisant état d’un vaste trafic de contrebande de marchandises de différentes natures dans lequel sont impliqués des individus de diverses nationalités, notamment des Chinois et des Européens, et surtout des responsables dans l’administration tunisienne. D’énormes montants estimés à 1 milliard de dinars sont en jeu.  

Wiem Thebti

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