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Tunis : Le gouvernement appelé à déclarer « l’état de catastrophe économique »

Les cris d’alarme lancés par le gouvernement de Mehdi Jomaa se succèdent à une cadence en tous points inédite. Après le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, et le porte-parole officiel du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, qui a solennellement reconnu la situation de la balance commerciale est très difficile pour ne pas dire catastrophique notamment au niveau de la liquidité, voici le chef du gouvernement lui-même qui leur emboîte le pas en confirmant que 350 millions de dinars ont été empruntés pour verser les salaires des fonctionnaires en avril.

De plus, il a estimé que le recours à l’emprunt national ne va pas résoudre les difficultés financières que vit la Tunisie, avançant comme preuve le déficit estimé à un milliard de dinars durant le mois courant. Comme solution, il met l’accent sur l’urgence de travailler et de produire pour éviter la crise.

L’aveu du gouvernement qu’il est dans l’incapacité de payer les salaires a suscité la colère de plusieurs experts et économistes. C’est le cas de Fethi Nouri qui s’est interrogé sur le motif réel de cette « fixation » sur les salaires dans ce climat particulier. « Il est illogique de parler de l’incapacité d’un Etat à verser les salaires étant donné qu’il pourrait recourir à un emprunt auprès de la BCT pour y faire face », nous a-t- il dit. Et de préciser que, dans le cas contraire, le gouvernement est appelé à dire la vérité au peuple et annoncer « l’état de catastrophe économique ».

Fethi Nouri qui a réclamé « plus de sagesse » de la part des responsables gouvernementaux, a appelé Mahdi Jomaa à s’adresser au peuple tunisien, « inondé de déclarations alarmistes qui le démoralisent et qui sont susceptibles de freiner ses dépenses et sa consommation ».

La sortie de crise, à son avis, est tributaire d’un audit sur les finances publiques, et ce, pour dresser le bilan de l’économie tunisienne avant d’annoncer un plan de sauvetage ou chaque partie assumera la part de responsabilité et le rôle qui sont les siens.

Karim Trabelsi, expert auprès du département des études, relevant de l’UGTT, a, quant à lui, dénoncé ce «discours alarmiste» dont le but est de ne pas répondre aux revendications sociales.

Dans une déclaration à l’agence TAP, il n’a pas manqué d’affirmer que « l’on fait face actuellement à un problème de liquidité et non pas de solvabilité qui s’explique également par la concomitance du paiement des intérêts des crédits contractés par la Tunisie auprès de bailleurs de fonds internationaux (fin de chaque trimestre) avec le retard enregistré dans l’encaissement des recettes fiscales.

La centrale ouvrière a, pour sa part, qualifié les déclarations de Mehdi Jomaa de « mensonge blanc » tout en s’interrogeant les vraies raisons derrière la diffusion de telles informations, évoquant la contingence de ce qu’il a appelé un « mensonge blanc » en rapport avec les négociations sociales.

Sur sa page facebook, Sami Tahri au nom de l’UGTT a relevé que ce mensonge blanc se limite aux mois d’avril et de juillet, mois marquant les échéances de remboursement des dettes extérieures.

Wiem Thebti

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