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Tunis : Le gouvernement se dépense en assurances et garanties auprès du FMI

Le gouvernement tunisien a adressé au Fonds monétaire international (FMI) une lettre d’intention dans laquelle sont décrites « les politiques que Tunisie entend mettre en œuvre à l’appui de leur demande de concours financier ».

Signée par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari et Hakim Hammouda, ministre de l’Economie et des finances, cette missive évoque dès l’abord « un calendrier clair pour les élections législatives et présidentielles qui vont couronner avant la fin de l’année 2014 la dernière phase de notre processus de transition politique vers la démocratie ». Le gouvernement s’y déclare persuadé que « cette annonce contribuera à réduire l’incertitude et l’attentisme des investisseurs et renforcer le soutien de nos partenaires au développement ». Au demeurant, « fortes de ce regain de confiance, les autorités tunisiennes restent résolument engagées dans la mise en œuvre du programme économique et des reformes appuyés par le FMI ».

La lettre d’intention n’en souligne pas moins que « la situation économique de la Tunisie demeure encore fragile avec des déséquilibres budgétaires et extérieurs importants et un taux de croissance encore insuffisant pour réduire le chômage et répondre aux attentes pressantes de la population…nous demeurons convaincus que la mise en œuvre de politiques macroéconomiques prudentes et de réformes structurelles permettront de préserver la stabilité macroéconomique et de promouvoir une croissance plus forte et inclusive ».

Dressant l’état des lieux de l’économie tunisienne, le gouverneur de la BCT et le ministre de l’Economie et des finances indiquent que « une croissance timide et une inflation maitrisée caractérisent la performance de l’économie tunisienne dans un contexte national et une conjoncture internationale difficiles. Une révision à la baisse de la croissance économique en 2013 à 2,3% en glissement annuel (contre 2,6%) et la bonne performance des industries chimiques et des mines et une légère hausse du secteur de l’agriculture ont porté le taux de croissance lors du premier trimestre de 2014 à 2,2% en glissement annuel (en ligne avec les prévisions dans le cadre du programme) ». Pour 2014, ajoutent-ils, le taux de croissance est projeté à 2,8% avec la bonne tenue de la saison agricole qui compense la performance plus faible qu’anticipée des industries mécaniques et électriques (IME) et une saison touristique plus modeste que prévu. L’annonce d’un calendrier clair des élections va contribuer à atténuer l’attentisme des investisseurs, mais les risques à court terme restent importants, particulièrement en cas d’un regain de tensions sécuritaires, d’une augmentation des prix des produits de base, ou d’une baisse des perspectives économiques chez les principaux partenaires européens. L’augmentation des prix des produits alimentaires et des tarifs d’électricité a accru l’inflation (en glissement annuel) de 5% en mars 2014 à 5,7% en juin 2014, mais l’inflation sous-jacente reste maitrisée et en baisse (à 4,3% à fin juin 2014). Pour le reste de l’année, l’inflation atteindra un pic de 6% en septembre avant de ralentir à 5,5% en fin d’année, grâce à un ralentissement des prix des produits alimentaires, les actions de contrôle et de suivi des circuits de distribution et un resserrement de la politique monétaire.

La lettre d’intention constate que le déficit des transactions courantes continue à s’aggraver. En s’établissant à 8,4% du PIB en 2013, le déficit courant a atteint à un niveau record, et les risques d’aggravation persistent en 2014 avec un déficit courant de 2,7% du PIB au premier trimestre de 2014 et une estimation de 2.3% du PIB au second trimestre de l’année en cours. Elle explique cette contre performance par l’augmentation des importations énergétiques dues au déclin de la production pétrolière nationale, à la diminution du transfert gazier dans l’oléoduc Algérie-Italie, à l’accroissement des importations des produits alimentaires en raison de la mauvaise production agricole l’année dernière, à la faiblesse des exportations des phosphates et dérivés ainsi que de l’énergie, et à la timide reprise des recettes touristiques. Des politiques macroéconomiques plus restrictives, un taux de change plus flexible, et la promotion active des exportations contribueront à renverser cette tendance, et à réduire le déficit du compte courant pour l’année 2014 à 7,6% du PIB, assure le gouvernement tunisien. Par contre, les réserves brutes demeurent supérieures à l’objectif du programme et s’élèvent à fin juin 2014 à US$ 7.1 milliards (3.5 mois d’importations). Au cours des trois derniers mois, et en relation avec le déséquilibre extérieur observé, la parité du dinar vis-à-vis de l’euro et du dollar US s’est inscrite dans une tendance baissière avec une dépréciation du taux de change de 8.6% au cours de cette période, compensant ainsi l’appréciation observée lors des deux premiers mois de l’année.

« Nous sommes pleinement déterminés à appliquer rigoureusement notre programme économique afin de préserver la stabilité macroéconomique à court terme et jeter les bases d’une croissance plus soutenue et inclusive » affirment Chedly Ayari et Hakim Hammouda, et ce par le maintien de la stabilité macroéconomique à travers la mobilisation des ressources, la maîtrise des dépenses courantes, le resserrement de la politique monétaire, combinés à des interventions limitées sur le marché des changes sont nécessaires pour maintenir la stabilité macroéconomique.

Ils s’engagent, en outre, à jeter les bases d’une croissance inclusive, à arrêter les plans de restructuration bancaire et réduire les fragilités du secteur bancaire, à améliorer la structure du budget appuyée par une mise en œuvre de la réforme fiscale et une meilleure exécution de l’investissement public, ainsi qu’un programme ambitieux des réformes structurelles est nécessaire pour soutenir le développement du secteur privé qui est le principal moteur de la croissance future.

Enfin, l’engagement est pris de protéger les populations vulnérables, en renforçant les dispositifs de protection sociale et en procédant à une évaluation systématique des effets sociaux des réformes programmées.

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