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Tunis : Le poste de direction de Tunisair, dans un bras de fer, du ministre avec son Boss!

Le dernier PDG de la compagnie aérienne tunisienne, laquelle se débat toujours dans les difficultés financières, a claqué la porte depuis bientôt une semaine. Il avait présenté sa démission au ministre du Transport, un de ses anciens directeurs à Tunisair, qui ne l’a pas encore officiellement acceptée. Bien que renvoyé, dans des conditions honteuses pour la 2ème République de Tunisie, alors qu’il avait depuis au moins une année fait valoir ses droits à la retraite, Rabah Jrad reste encore le signataire de tout ce qui concerne les affaires de Tunisair qu’il ne dirige plus dans les bureaux du 5ème étage.

«Il y aura bientôt une nouvelle Direction pour Tunisair, dont la situation ne saurait souffrir du vide », nous dit à ce propos Lassaâd Mrabet, Chef de Cabinet du ministre du Transport». En attendant, beaucoup de noms ont circulé pour le poste de PDG de cette entreprise cotée en bourse et lâchée, dans les faits, par les pouvoirs publics. Tout comme pour les PDG des Radios et bien d’autres entreprises publiques, aucun ne semble avoir l’aval de ces fameux «pouvoirs publics». Il s’agirait, en fait, selon des informations concordantes, d’une divergence d’opinion au moins entre le ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed, et son patron, le chef du gouvernement Mehdi Jomaa. Ce dernier n’avait pas essayé de sécuriser la sortie de Rabah Jrad lorsqu’il avait été «chassé» de son bureau par des employés de Tunisair Technics qui protestaient contre le pointage à l’entrée de leurs bureaux. Notons que « Tunisair Technics » était la direction qu’occupait Chiheb Ben Ahmed lorsqu’il était à Tunisair. La Primature tunisienne n’avait alors sorti aucun communiqué de soutien à l’ancien PDG. Jomaa qui avait même éludé notre question à ce propos, lors de sa dernière conférence de presse. Depuis, beaucoup de noms ont circulé, le dernier en date est celui de Salwa Essghaïer. Des informations donc fuitées, à dessein ou non, ont pourtant fait état de la nomination de Mme Salwa Essghaïer à la tête de Tunisair. Un projet de nomination qui serait issu de la Primature et un nom à propos duquel Lassaâd Mrabet nous indique que «au ministère, nous n’avons rien d’officiel à ce sujet».

Le ministre, quant à lui, refuse toujours de recevoir les journalistes, comme il nous l’a fait comprendre lui-même, il est vrai, avec le sourire, en marge de la dernière conférence de presse du chef du gouvernement où il était présent. Des sources concordantes nous indiquent cependant que la nomination de cette jeune femme, ancien haut cadre du ministère de l’Industrie où étaient passés l’actuel Chef du Gouvernement et son actuel conseiller aux affaires économiques, n’aurait pas les faveurs du ministre du Transport. Ceci expliquerait, peut-être, le silence du ministre Chiheb Ben Ahmed à propos de cette nomination à la tête de Tunisair, compagnie placée sous la tutelle directe du ministère du Transport.

Nos mêmes sources concordantes fournissent, cependant, une autre explication. Selon ces sources, dont l’une d’elles est proche du ministre du Transport, celui-ci serait en train de négocier avec la Primature tunisienne une nouvelle gouvernance pour Tunisair, une entreprise dont le futur et même l’existence dictent des décisions qui ne pourraient être prises que par le ministre de tutelle directement. Le nouveau type de gouvernance que voudrait appliquer le ministre Ben Ahmed, toujours selon nos sources, consisterait en la séparation entre direction générale et présidence du Conseil d’administration. Pour le Chef de Cabinet du ministre du Transport, «l’approche du ministère en ce qui concerne la gouvernance, repose sur des références connues, comme celles de l’OCDE, qui prônent la séparation entre les fonctions de DG et de président du CA et nous essayons d’appliquer cela à toutes les institutions sous notre tutelle».

L’information n’est jusque-là pas nouvelle. Des proches du ministre du Transport avaient déjà contacté, à cette fin, l’ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, pour lui proposer le poste de président du CA de Tunisair sans que cela aboutisse à quoi que ce soit. La nouveauté, selon nos sources, est que le ministre voudrait présider lui-même le Conseil d’Administration de Tunisair. Une gouvernance, si elle se vérifiait, serait ainsi une première et même constitutive de conflit d’intérêts, dans la mesure où un ministre ne peut être à la fois juge et partie et ne saurait surtout cumuler deux postes !

Ka. Bou

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