AccueilLa UNETunis : Le secteur de location des voitures peine à redémarrer, selon...

Tunis : Le secteur de location des voitures peine à redémarrer, selon la profession

Concurrence déloyale, bradage des prix, charges élevées, tel est le constat des professionnels du secteur de location de voitures, qui tirent, aujourd’hui, la sonnette d’alarme.

Face à la situation où ils opèrent, ils exhortent le gouvernement et les autorités concernées à appliquer la loi qu’ils ont édictée, celle relative au retrait des agréments aux sociétés qui contreviennent à la réglementation et ne respectent pas le cahier des charges régissant cette activité. L’objectif est de sauver un secteur certes attractif, mais qui demeure extrêmement pénible en raison de la concurrence déloyale qui l’a fortement touché.

Ce secteur, comme l’a souligné Lassaad Mestiri, président de la chambre nationale des agences de location des voitures, requiert une intervention immédiate du ministère du Transport. Il déplore dans ce cadre le non-respect du cahier des charges surtout en l’absence du contrôle qui est peu ou pas exercé. « Personne n’entreprend de contrôler l’état des voitures ou même les prestations livrées. Ceci est expliqué essentiellement par une pénurie des moyens humains chargés du contrôle au sein du ministère de tutelle», estime-t-il avant d’ajouter : « Seulement 109 contrôleurs sont chargés du contrôle des moyens du transport sur tout le territoire tunisien. C’est illogique surtout dans cette conjoncture actuelle marquée par la multiplication d’actes d’agression sur les contrôleurs ». Ce qui a, selon lui, grandement contribué au recul de la rentabilité de cette activité qui compte environ 490 sociétés et un parc de plus de 19 mille véhicules.

Les professionnels dans l’ornière

Dans une déclaration à Africanmanager, Lassaad Mestiri avoue que les agences de location de voitures traversent, un peu plus de deux ans après le départ de l’ancien président, des moments difficiles et n’arrivent pas à payer les salaires de leur personnel, les échéances de leasing, des banques, des taxes et de la CNSS.

Ils ne sont pas sortis de l’ornière, dans cette conjoncture délicate, malgré l’initiative du ministère des Finances de procéder à la révision dudit cahier des charges. « Nous avons présenté nos propositions, depuis octobre dernier. Cependant, le ministère des Finances continue à faire la sourde oreille ».

Dans ce contexte difficile, Lassaad Mestiri considère qu’il est temps d’accorder plus d’attention à cette activité qui a connu un grand recul en termes des chiffres d’affaires et d’emplois.

Les professionnels freinés par plusieurs obstacles

Plusieurs problèmes entravent ce secteur, notamment les coûts élevés de l’achat de voitures avec des concessionnaires automobiles qui pratiquent des prix exorbitants, a-t-il dit.

Outre les conditions « difficiles » du leasing qui étouffe encore l’activité, ce partenaire stra-tégique de la location des voitures ne cesse d’imposer des tarifs trop élevés.

Parmi les autres obstacles, il relève aussi les difficultés induites par les assurances surtout en matière du remboursement des sinistres, autre souci qui préoccupe les professionnels du métier.

Pis, la sous-traitance porte préjudice aussi à l’activité du fait des particuliers qui procèdent au bradage des prix.

L’arrêt de la création des agences de location condition sine qua none pour sauver le secteur

Lassaad Mestiri a recommandé l’intensification des opérations du contrôle pour sévir contre les clandestins et réprimer leurs dépassements. « Nous souhaitons que le ministère des Finances soit attentif à nos doléances qui sont légitimes» indique-t-il.

Le président de la chambre exige aussi un appui conséquent de la part de ministère du Commerce afin de booster cette activité qui piétine encore. « Face à l’envolée des prix des voitures et des pièces de rechange, nous appelons le ministère des Finances à s’employer à déployer tous les efforts possibles pour arrêter la spirale des prix ».

Pour le leasing, il a appelé les sociétés qui y opèrent à soutenir la profession tout en essayant de rééchelonner les dettes sans augmenter le taux d’intérêt.

« La situation pourrait s’améliorer, si on arrêtait le flux de la création des entreprises tout en appliquant la loi », estime Lassaad Mestiri. D’après lui, la création de nouvelles sociétés entraîne la disparition d’autres. Cela explique, au demeurant, la disparition des centaines des sociétés de location.

Comme solution, il appelle le ministère des Finances à associer les professionnels pour combler les carences du secteur affirmant « qu’il est temps de coopérer et de prendre en considération les différents avis des professionnels ».

Wiem Thebti

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -