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Tunis : Les ingrats !

Entendu sur les ondes d’Express FM, en ce jour de commémoration de la fête de l’Indépendance sur la portée de cet anniversaire, le Président du bureau politique du parti tunisien des Frères musulmans, Ameur Larayedh a indiqué que «l’indépendance du pays est un processus continu et ne peut être achevé que lorsqu’il disposera de sa totale souveraineté sur ses ressources et décisions nationales».

Il est important à ce stade de rappeler à ce natif de Médenine, aux portes du désert tunisien, qu’il n’a pu être là, invité comme un nabab à nous montrer son visage cathodique, s’il n’avait pas vécu dans une Tunisie indépendante. Une période où Bourguiba avait fini par arracher l’indépendance de tout un peuple, et de la colonisation française et du joug des Beys inféodés à la dynastie ottomane, monter un Etat moderne de toutes pièces et mettre sur pieds une économie qui tenait la route. C’est aussi et surtout Habib Bourguiba qui fera de la scolarisation une obligation. N’eût été cela, Ameur Larayedh n’aurait jamais pu apprendre le Saint Coran par l’usage détourné duquel il pu devenir le politicien qu’il se prétend être. Sans cette scolarisation, il n’aurait pas pu avoir assez d’intelligence et de culture, pour devenir l’âme noire de son frère lorsqu’il était notamment au ministère de l’Intérieur et devenir plus tard le numéro 2 d’un parti qui n’a jamais oublié ses desseins. Sans cette scolarisation, il n’aurait pu vivre en France où il avait fui la persécution par Ben Ali des Frères Musulmans de Tunisie, dit «Khouanjiya». Sans cette stratégie de Bourguiba qui fait dépenser à l’Etat tunisien les 2/3 du budget à l’éducation, il serait peut-être encore à garder un troupeau de chameaux à Médenine. Et c’est bien parce que, lui comme toute «l’intelligentsia» d’Ennahdha, étaient un pur produit de la pensée bourguibienne qu’ils ont ourdi le même «coup d’Etat constitutionnel » que lui, lorsqu’ils ont déclaré une ANC limitée dans l’objet et dans le temps «maîtresse d’elle-même» et essayé pendant deux années d’instaurer un régime islamiste. Et c’est aussi bien parce que l’Etat tunisien de Bourguiba a pu exercer sa souveraineté de ses ressources qu’il avait pu en consacrer la grande majorité à l’éducation pour former les générations qui ont fini par débouter celui qui les a déçus, comme il a déçu Ennahdha qui faisait aussi son éloge après le 7 novembre 1987. Quant à la souveraineté de la décision nationale, il est bon que ce dirigeant d’Ennahdha se rappelle que sans le catastrophique déficit budgétaire de 10 milliards DT, légué par les 2 gouvernements de la troïka et son laxisme dépensier, la Tunisie n’aurait pas eu besoin de s’endetter encore pour nourrir les bouches que les larges promesses d’Ennahdha et du CPR avaient laissées grandes ouvertes.

Et c’est cette même déception de ne pouvoir réussir à remettre tout un peuple sous le joug de préceptes qui sont loin de l’islam, qui se lisait dans la déclaration de son patron, le même jour sur une autre chaîne Radio.

Intervenant, en effet, ce 20 mars 2014, sur Jawhara FM, Rached Ghannouchi relevait que «après l’indépendance, on n’a pas pu atteindre les principes pour lesquels on a milité» et que «l’Etat de l’indépendance a été source d’autocratie et n’a pas été fidèle au principe fondamental de l’indépendance », signalant que «le mouvement Ennahdha se considère comme une « extension » au mouvement de l’indépendance».

Il est aussi bon de rappeler au Cheikh, que les sources de l’autocratie sont dans la pensée unique que prêche son parti et que le principe fondamental de l’indépendance, dans une Tunisie qui n’a jamais été aussi croyante et musulmane qu’elle ne l’est, se loge non dans le retour à des pratiques moyenâgeuses, mais dans le développement économique et social pour une population qui ne dispose presque d’aucune ressource naturelle comme il le disait lui-même dans l’émission de Charlie Rose à Washington. Une politique d’éducation, dont il a profité comme les autres, qui a créé les compétences qui font maintenant la fierté de la Tunisie et lui permettent d’attirer les investissements et de créer les richesses et la valeur ajoutée. C’est tout cela l’indépendance qu’Ennahdha renie maintenant. L’indépendance serait réellement une tare, si les Tunisiens se laissaient croire que ces hommes-là sont réellement des hommes de Dieu et qu’ils les laissaient entraîner tout un pays vers l’obscurantisme islamiste dont l’Islam, religion d’ouverture, de tolérance, religion de la multiplicité, de progrès et de développement, se lave les mains.

Khaled Boumiza.

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