Les journalistes ont organisé, lundi 3 Mars 2014, un rassemblement devant le ministère de l’Intérieur pour dénoncer les agressions commises par les forces de sécurité sur un certain nombre de journalistes lors de la couverture de la manifestation des Ligues de la protection de la Révolution à la Kasbah.
Dans une déclaration accordée à Africanmanager, le président de l’Association Tunisienne des jeunes journalistes, Raouf Bali, a affirmé que les agressions récemment perpétrées contre des journalistes à la Kasbah alors qu’ils assuraient la couverture de la marche des LPR, était délibérée et visaient exprès les journalistes. Et dajouter que le silence des journalistes face à ces pratiques inhumains encourage davantage la violation de leurs droits , affirmant à ce propos quil est temps de sunir et de faire front commun pour réclamer la mise en place dune loi relative à la protection des journalistes.« Nous sommes appelés à défendre nos droits et à mettre fin aux dépassements dont nous sommes victimes. Les actes de violence sont inadmissibles ; de nombreux journalistes ont déposé à maintes reprises des plaintes pour violences, mais toujours pas de réponse. Nous sommes toujours mal traités et sous estimés, il faut prendre des mesures concrètes et nécessaires pour assurer le bon travail des journalistes. Je me demande pourquoi les journalistes ne sont pas respectés, et ils sont toujours poursuivis en justice, et je dénonce à ce propos linterpellation des journalistes par la police d’El Gorjani », a-t-il affirmé.
IL y a lieu de rappeler que nombre de journalistes ont été agressés par les agents de la sécurité intérieure à maintes reprises et la marge de liberté dexpression est de plus en plus réduite en raison de telles pratiques. Les autorités doivent ouvrir des enquêtes indépendantes et sanctionner les responsables, est-il exigé.
22 agressions recensées en janvier 2014 !
Selon le dernier rapport communiqué par le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, 22 agressions contre des journalistes et autres professionnels du secteur de linformation ont été recensés, au cours du mois de janvier dernier. Ces violations ont porté préjudice à 92 personnes de la profession. Les agressions ont touché 33 femmes et 59 hommes travaillant dans 16 chaînes de télévision, 15 stations radio, 12 journaux, 4 sites et une télévision électroniques, ainsi que 8 agences de presse.
Selon la même source, sur les violations faites contre les journalistes tunisiens, élaboré par le centre, janvier 2014 a connu neuf cas dinterdiction de travail, trois poursuites judiciaires, trois agressions physiques, deux cas de harcèlement, deux autres cas de censure, une agression verbale, un cas dobstruction et un cas de contrôle déguisé.
Léventail des auteurs de ces violations est divers. Pour la première fois depuis plus dun an, des directions détablissements médiatiques sont sur la liste avec trois cas dagressions, suivis des agents de sûreté, de la présidence de la République, de membres de lAssemblée nationale constituante (ANC), douvriers, de citoyens, de fonctionnaires, de syndicalistes, du ministère public du tribunal militaire, du parquet, de la présidence du gouvernement et dassociations sportives.
Les violations enregistrées se sont concentrées dans la capitale (15 cas), et, à un degré moindre, à Kairouan (2 cas), Kasserine, Sousse, Sidi Bouzid, Sfax et Gafsa (un cas). Le mois de janvier a, par ailleurs, été marqué par la persistance du contrôle sur le contenu médiatique, notamment, à la Radio culturelle et à la télévision Al-Wataniya, relève le rapport.
Nadia Ben Tamansourt