AccueilLa UNETunis-marché financier : Beaucoup de sociétés cotées pour une performance indigente !

Tunis-marché financier : Beaucoup de sociétés cotées pour une performance indigente !

La Tunisie souffre d’une inadéquation frappante entre les évolutions textuelles et les pratiques de marché financier si bien que la bourse des valeurs mobilières (BVMT) est demeurée beaucoup moins développée que d’autres places financières émergentes. C’est ce qu’a indiqué Sami Mouley, universitaire en finance Internationale et membre du Cercle des Economistes de Tunisie dans une étude redue publique récemment par le Cercle des Economistes.

Il a expliqué qu’en dépit des réformes réglementaires du marché financier, des révisions successives des dispositifs de compartimentage des marchés, avec l’institution des titres relatifs à la cote de la bourse (marchés principal, alternatif et obligataire) et à l’hors cote ainsi que des mises en place d’une plateforme de cotation électronique et d’indices de capitalisation boursières, les indicateurs du marché de la bourse demeurent en deçà des attentes.

L’économiste a souligné, en outre, que, d’une manière générale, les marchés de capitaux en Tunisie ne jouent pas un rôle majeur dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie réelle. « Les fonds mobilisés n’ont représenté en moyenne jusque-là que 2%. Le marché des titres d’État demeure sous-développé et illiquide alors que le marché primaire des actions et obligations d’entreprises demeure modeste avec des sociétés cotées qui ne reflètent pas la structure de l’économie », a-t-il dit.

Selon lui, la répartition de la capitalisation boursière en Tunisie dénote de la prépondérance du secteur bancaire, alors que le secteur bancaire reste le plus grand contributeur à la capitalisation boursière à hauteur de 44%. « Si on leur ajoute les sociétés de leasing et les sociétés d’assurance, les sociétés financières représentent globalement 70% de la capitalisation boursière », a-t-il déclaré.

Contrairement aux autres bourses émergentes, Sami Mouley a déploré l’absence de diversité sectorielle et la faible représentativité des institutionnels qui sont à l’origine des faibles niveaux de capitalisation et de liquidité.

Il a déclaré, en outre, que BVMT accuse aussi un cumul excessif et une absence de décloisonnement entre les intermédiaires en bourse et les banques, soulignant que cette situation a été source d’obstructions causées par ces dernières au développement et à la transparence du marché boursier.

Il a affirmé, dans le même contexte, qu’ en dépit d’une forte représentativité (plus de 38%) des valeurs des sociétés financières admises à la cote de la bourse sur le marché principal de la BVMT en Tunisie et de leur prépondérance dans sa capitalisation boursière, ce secteur n’est que faiblement performant relativement à ses concurrents dans les pays comparateurs de la région MENA.

Selon lui, la capitalisation des banques tunisiennes ne représente que 0,9% du total de la capitalisation du secteur bancaire de la zone MENA, un niveau relativement modéré par rapport aux pays comparateurs et concurrents de la région.

L’économiste a relevé, en outre, que la faible attractivité du marché financier aux investissements étrangers de portefeuilles en actions et en obligations répond à deux facteurs : un contrôle de change encore excessif pour les investisseurs étrangers sur les marchés, principal et alternatif, des titres de capital sur la cote de la bourse, et un faible taux de souscription autorisé pour les investisseurs étrangers sur le marché obligataire de la cote de la bourse.

En effet, la réglementation de change actuelle sur les marchés, principal et alternatif, des titres de capital sur la cote de la bourse, n’a prévu que peu de mesures de desserrement du contrôle de change pour les investisseurs étrangers.

Selon Sami Mouley, depuis l’année 1997, les investissements de portefeuille en actions conférant un droit de vote ne sont plus soumis à l’approbation de l’ancienne commission supérieure d’investissement mais ne sont libéralisés qu’à hauteur de 50% seulement pour les sociétés cotées contrairement au Maroc ou à l’Egypte où les investisseurs étrangers peuvent détenir jusqu’à 100% du capital des sociétés cotées et sans aucune autre restriction sur les choix sectoriels.

Il a ajouté qu’en Tunisie, certains secteurs demeurent fermés à la participation étrangère telle que la distribution, l’immobilier et le secteur financier (sauf autorisation de la BCT).

Kh.T

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