AccueilInterviewTunis : « Notre mission est de préserver la crédibilité des négociations...

Tunis : « Notre mission est de préserver la crédibilité des négociations et la continuité de l’administration», assure Ahmed Ammar Younbai

Rencontré en marge de la conférence nationale tenue récemment sur le système de la protection sociale, Ahmed Ammar Younbai, ministre des Affaires sociales a affirmé que la Tunisie doit concevoir d’urgence sa propre réforme de façon à donner aux caisses sociales les moyens de remplir leurs obligations. Interview :

Récemment, la centrale ouvrière a réitéré son attachement à l’ouverture des négociations sociales sur les augmentations salariales dans le secteur publique. Cette question a suscité la polémique surtout qu’elle est venue à un moment délicat. Quel regard portez-vous sur cette question ?

En tant que membre du gouvernement et de la commission mixte 7+7, je vous rappelle que ce gouvernement a annoncé depuis sa nomination son engagement à appliquer toutes les conventions signées, et ce dans le but de préserver la crédibilité des négociations et la continuité de l’administration.

Je pense que ce gouvernement a réussi à relever ce défi. En effet, 23 conventions ont été appliquées. De même, des problèmes dans le secteur de l’éducation ont été résolus ainsi qu’un compromis a été trouvé en ce qui concerne plusieurs points de divergences.

Mais pour quelle raison ?

Un important effort a été déployé en fait pour rétablir la confiance entre le gouvernement et la centrale ouvrière.

A mon avis, l’application de plusieurs conventions a certainement un effet positif sur le climat social. Dans ce cadre, je vous assure qu’un effort a été déployé dans le sens où l’on a bien défendu les personnes ayant un faible revenu.

En témoigne, l’augmentation de 11% des salaires minimums garantis au profit de 900 mille employés, environ, du secteur privé dont 280 mille ouvriers et 613 mille retraités.

Encore, on a essayé d’apporter quelques amendements à la loi des finances complémentaire. Plusieurs mesures ont été mises en place, et ce en prenant en considération le pouvoir d’achat de la classe moyenne et principalement celle la plus faible. On cite à titre d’exemple l’exonération des revenus ne dépassant pas 5 000 TND par an de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Une disposition qui normalement va faire bénéficier les personnes à faible revenu d’un gain d’impôt assez important.

De même, on s’est trouvé obligé aussi d’entamer les négociations sociales dans le corps commun administratif, financier ainsi qu’une partie du secteur de santé. Il est à noter que 200 mille personnes sont concernées par cette question.

Qu’est-il des divergences ?

On fait encore face à plusieurs difficultés dans les établissements publics puisque le gouvernement n’est pas en mesure de procéder à des augmentations salariales dans ce secteur. C’est légitime à cause du contexte économique actuel assez difficile.

C’est la raison pour laquelle on a préféré entamer les négociations sociales en 2015. Car, le gouvernement n’a pas voulu donner des promesses dès lors qu’il ne pourrait les tenir.

Parlons un peu de l’aggravation du déficit des caisses sociales, vous n’avez pas manqué à chaque fois d’insister sur votre projet de porter à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite. Cette mesure, qui a pour objectif de prévenir le déficit des caisses sociales, suscite pourtant de l’inquiétude. Qu’en pensez-vous ?

Le déficit de nos caisses sociales nous pousse à trouver des solutions « d’urgence » pour remédier à cette situation de plus en plus alarmante. On devrait tirer profit de l’expérience d’autres pays à l’instar du Maroc et certains pays européens pour pallier le déficit estimé à 400 millions de dinars en 2014.

A mon avis, l’augmentation de l’âge de la retraire n’est qu’une proposition puisque la situation des caisses sociales exige des mesures urgentes et d’autres radicales à long terme.

Cette augmentation pourrait s’expliquer par l’amélioration de l’espérance de vie qui ne pourrait qu’engendrer des difficultés structurelles de financement des régimes de sécurité sociale. Ajoutons à cela le nombre de pensionnés qui a augmenté à un rythme beaucoup plus rapide que celui des actifs.

De toutes les façons, je pense qu’il est temps de réformer tout le système de façon à donner à ces caisses les moyens de remplir leurs obligations.

Qu’en est-il du climat social ?

On peut constater une amélioration du climat qui s’est traduit récemment par l’amélioration des relations entre les différents partenaires sociaux.

Wiem Thebti

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -