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Tunis : Pexe*, mensonges et vidéo. Le peuple en regretterait presque Ben Ali !

Ce mercredi 23 octobre, la Tunisie commémorera, sans éclat et plutôt dans la douleur, le regret et l’inquiétude, l’accès des islamistes d’Ennahdha au gouvernement. Une montée au pouvoir faite après un coup d’Etat constitutionnel qui n’a surpris personne et qui a même bénéficié de l’Omerta de l’opposition tunisienne, toutes tendances confondues.

Il n’est plus, en effet, un secret pour personne que le mandat était pour une seule année et qu’Ennahdha et sa Troïka ont falsifié la volonté de tout un peuple sous le slogan de «l’ANC est maîtresse d’elle-même». Aguichée par une participation au nouveau pouvoir et à la prise de bénéfice de la révolution, l’opposition ne se rendra compte de sa bourde que trop tard.

Sans sadisme ni sournoiserie, ni perfidie, il est facile de dire que le bilan de ces deux années de pouvoir islamiste se résume en un mot : Nul. Cela sans parler, même en guise d’anecdote, des anciennes maladies qui resurgissent, comme le choléra ou la gale, des tremblements de terre dans des régions qui n’en avaient jamais vus auparavant, sans parler des inondations qui ont ravagé villages et cités, de la neige qui couvre tout en dénudant la pauvreté et de la sécheresse qui frappe de nouveau. La Tunisie aura tout connu, avec Ennahdha ! Du pire davantage que du meilleur.

– Politiquement nul.

Mais plus sérieusement, en 24 mois, il y a eu deux gouvernements qui ont peu changé et où les fauteuils ont été échangés entre les quelque 150 ministres, secrétaires d’Etat et Conseillers divers de la Troïka. Des ministres qui ont usé et abusé des médias, et qui tournaient comme des moulins à vent, presque sans rien produire. Les Tunisiens se rappelleront bien de Jameleddine Gharbi et des milliards de dinars qu’il annonçait pour les régions et ne connaissent même pas le secrétaire d’Etat qui lui succède, car les milliards DT se sont évaporés.

En deux années, pas de Constitution, pas de loi électorale, pas d’élections et pas de consensus, ni autour d’une équipe ni autour d’un gouvernement, ni encore autour d’un programme ou d’un simple projet. Faut le faire quand même !

Vingt-quatre mois de dissensions entre les 165 partis politiques que compte la Tunisie de l’après Ben Ali, avec leurs guerres fratricides, partisanes froides, leurs alliances les plus incongrues et leurs divorces les plus inattendus. Des partis politiques, avec des dirigeants-OVNI, qui parlent d’accusations de tous genres de complot, de connivence avec des forces étrangères. Plus nul que ça, tu meurs !

Le règne Nahdhaoui a détruit toutes les structures de l’Etat. Il croyait tout pouvoir reconstruire, il ne s’en relèvera même pas lui-même, tant lui manquent l’autorité de l’Etat, le charisme des dirigeants, le soutien des structures administratives qu’il a mises à plat.

– Economiquement nul !

En 24 mois d’économie, la Tunisie d’Ennahdha n’a jamais pu égaler ce qui a été réalisé, dans la seule année qui a préparé toute la révolution, l’année 2010. En deux ans, c’est plutôt une récession et une toute petite croissance. Juste de quoi payer les salaires, mais pas de quoi créer plus d’emplois pour les centaines de milliers de chômeurs qui ont fait cette révolution et porté Ennahdha au pouvoir. Les bateaux de la mort sillonnent toujours les côtes de Lampedusa. C’est ensuite une dette qui s’allonge et l’attente qui se prolonge, de tous ceux qui promettaient aides et dons aux nouveaux gouvernants et qui se rétractent. Agences de notation, Banque mondiale, FMI, Américains et européens, le disent. La situation politique détériorée de la Tunisie empêche jusqu’ici de l’aider ou d’y investir. Et mêmes les «frères qataris» ont déserté les paddocks. Férus de courses, ils ne parient pas sur les losers.

La vie devient chère dans la Tunisie d’Ennahdha, les riches deviennent plus riches et leur liste s’allonge, Les Trabelsi sont en prison, mais la révolution n’a pas enlevé les privilèges. Elle en a simplement changé les bénéficiaires. De nouveaux proches des ministres accèdent aux services que courent les autres, et même les contrebandiers osent défiler au Kef et à Médenine, dès lors que l’Etat ose leur couper le chemin et protéger ses biens. Tout s’exporte illégalement, alors que les exportations officielles évoluent à pas de tortue. C’est aussi cela, l’économie, «made in Nahdha».

– Socialement…nul aussi !

En 24 mois de gouvernement Ennahdha, la centrale syndicale a été attaquée, vilipendée, salie par les ordures, passant du statut de comploteuse à celui de parrain du dialogue national. Une évolution qui traduit bien un manque flagrant de stratégie sociale de la part des nouveaux gouvernants.

En 24 mois de gouvernement islamiste en Tunisie, les sit-in explosent, les grèves se multiplient, les salaires augmentent et la production baisse et personne dans ce gouvernement, pour mettre le holà à cette effusion d’argent et récession de l’effort et du travail. Tout le monde caresse le monstre dans le sens du poil. Résultat, un secteur public qui croule sous les emplois, parfois fictifs (d’autres juges auront, d’autres jours, de quoi traîner d’autres responsables en justice !), sans aucune valeur ajoutée, un secteur privé qui a peur d’investir dans ces conditions et des chefs d’entreprise en prison ou interdits de voyage. Qui fait mieux ? Même pas la Côte d’Ivoire qui a fait la réconciliation nationale en deux jours presque !!

– Pexe, mensonges et vidéo.

 

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 On dirait presque le titre de ce fameux film «Sexe, mensonges et vidéo». Pour ceux qui ne le sauraient pas, le verbe pexer existe. Cela signifie, dans le lexique du jeu, gagner des points par l’effet de l’expérience.

En 24 mois de gouvernement, Ennahdha n’a fait que pexer et jouer pour gagner du temps et de l’expérience. Elle n’a fait que des tests (loi sur l’exclusion politique, introduction de la charia…) et pas de textes (Constitution et loi électorale essentiellement).

En 24 mois, au moins deux gros dirigeants d’Ennahdha ont proféré un gros mensonge. Ils avaient dit, vidéos à l’appui, qu’ils acceptaient d’être dégagés au bout d’une année, s’ils ne réussissaient pas dans ce pour quoi ils ont été élus. Rached Ghannouchi a menti. Sadok Chourou a menti. Cela sans compter les sept ou huit mensonges de Hammadi Jbali, concernant les dates des prochaines élections. Et cela est en lui-même le mensonge d’Etat de la Tunisie de l’après Ben Ali !

Des voix s’élèvent déjà pour regretter l’ère Ben Ali. Les sondages d’opinion ne manquent jamais de le signaler depuis au moins une année. Le dernier de ces sondages mettait Ben Ali à la 5ème position, juste derrière Hammadi Jbali et à un pas de Hamma Hammami. Mauvais signal pour Ennahdha !

Ka. Bou

* Dans le lexique des jeux le vocable pexer signifie essayer de gagner des points par l’effet de l’expérience

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