Notons dabord, que Sousse et Monastir, les deux principales villes touristiques du Sahel tunisien, vivaient hier, mercredi, pour la seconde fois dans leur existence, lexpérience douloureuse des attentats à la bombe. La première fois, cétait Ennahdha qui les avait commandés, à Sousse comme à Monastir.
Ce mercredi 30 octobre 2013, cétait surtout la région touristique de Sousse et plus précisément lhôtel Riadh Palm, à quelques pas de limposant Movenpick. Cette explosion nen fait pas moins passer le danger terroriste en Tunisie, à une seconde phase, celle des attentats.
Cest, en effet, un jeune homme, natif de 1992 dans une cité populeuse de Tunis, selon nos informations, de retour de fraîche date de la guerre de Syrie, qui a actionné la bombe quil portait sur lui. Selon nos sources, lexplosion de lhomme-bombe, naurait pas eu lieu sur la plage même de lhôtel Riadh Palm. Pour preuve, et comme nous avons pu le constater nous-mêmes sur la plage privée de lhôtel Riadh Palm, aucun des parasols en chaume na été ni brûlé ni endommagé. Les restes du corps du terroriste suicidaire ont été projetés sous lun des parasols sous leffet du souffle de lexplosion.
Le terroriste aurait été transporté par un autre jeune homme originaire de Zaghouan. Cest cette personne qui se serait dabord enfuie, avant dêtre, selon nos sources arrêtée, au cours de la même matinée de ce mercredi 30 octobre 2013.
Dans une interview exclusive, le directeur commercial de lhôtel Riadh Palm, Makram Halloul, a fait à Africanmanager, le récit de ce qui sest passé :
Notons aussi que ce sont les agents de sécurité de lhôtel avec des teeshirts noirs portant inscription SECURITE, qui ont empêché le terroriste suicidaire d’entrer dans l’hôtel, ce qui l’aurait amené à contourner la porte centrale pour accéder à la plage privée où il s’était fait exploser avant d’y arriver.
A Sousse, comme dans la zone touristique qui sétend de Boujaafar à El Kantaoui, tout était donc rentré dans lordre. Cà et là, nous cavons pu constater des check-points, dans presque tous les carrefours le long de la route touristique, de Sousse jusquà lentrée de Tantana, dans la délégation dAkouda. Nous avons même pu voir un petit bivouac de lArmée nationale, installé pas loin de la clinique Zitouna, sur la route touristique.
Dans lhôtel Riadh Palm, tout était aussi calme vers 13 heures de laprès-midi dont lentrée était seulement gardée par les services de sécurité de létablissement. Calmement, les touristes vaquaient à leurs loisirs, surtout quil ny eu aucune victime ou même blessé parmi les clients de lhôtel.
Très peu de départs des suite à cette explosion, une ou deux, nous dit-on à la réception de lhôtel. Le seul changement, cest le fait que les touristes se repliaient de la plage, devenue scène de crime et remplie de journalistes et de médias, vers les piscines intérieures de lhôtel. Le calme de la région nétait que quelques fois interrompu par les sirènes des commandos de police qui continuaient à ratisser la région et effectuaient des descentes surprises dans certains quartiers de Sousse dans le cadre de leur enquête qui se poursuivait encore sur cette affaire.
Il faut noter aussi, comme nous le fait remarquer Jamel Gamra, le ministre tunisien du Tourisme qui avait appris linformation de lattentat alors quil participait à la réunion des ministres arabes du tourisme aux Emirats Arabes Unis, que cet attentat était presque attendu. Selon nos sources, les services de renseignements tunisiens parlaient, depuis quelques jours, de «quelque chose qui pourrait arriver à Sousse ou à Monastir ». Cela veut dire que les services de renseignement tunisiens recommençaient à travailler. Cet attentat serait aussi «attendu » en ce sens que le ministère sy était préparé. Le ministre nous a, en effet, indiqué que son département avait organisé avec les professionnels, des sessions de formation à la sécurité pour quelque 600 agents appartenant au secteur hôtelier.
Ka.Bou & ML