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Tunis : Tais-toi quand tu parles !

Dans une récente interview accordée au journal Al Moussawer du lundi 10 mars 2014, l’ancien ministre de la Justice et dirigeant au mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri, a déclaré que «la Tunisie a été victime d’un complot politique sous prétexte que la troïka manque d’expérience». Il a aussi affirmé que certains experts ont donné des indices erronés, assurant qu’ils ont commis une erreur en confondant l’opposition à la troïka et le fait de prendre la Tunisie pour cible».

Il est, à notre sens, bon de rappeler à celui qui avait signé le «Pacte National» de Ben Ali au nom d’Ennahdha en 1987, que toute l’opposition qui avait fui le terrain contre Ben Ali, avait usé du même stratagème. Le CPR, comme Ennahdha, avaient utilisé les médias étrangers, l’Union Européenne et toutes les instances de droits de l’homme, sachant bien qu’ils confondaient allègrement l’opposition à Ben Ali et le fait de prendre la Tunisie pour cible, comme il disait. Cela, à moins de considérer que ce qui est bon pour Ennahdha et l’ancienne opposition vivant à l’étranger du temps de Ben Ali, ne l’est pas pour ceux qui s’opposeraient au diktat de la Troïka. En bon musulman, ce Nahdhaoui devrait connaître cette citation de Léon Schwartzenberg, le médecin français, qui disait que «« C’est le monde qui est divin car il renferme en lui toutes les oppositions : la lumière et la nuit, le bien et le mal, la vie et la mort… » Le propre de toute opposition, Monsieur l’ancien ministre, est de faire feu de tout bois pour s’opposer à tout diktat quel qu’il soit.

Faudrait-il aussi rappeler à Noureddine Bhiri que le premier chef de gouvernement nahdhaoui de la transition, Hammadi Jbali, où N. Bhiri avait été ministre, avait lui-même avoué, en 2012, qu’il apprenait encore à gouverner. Il quittera La Kasbah sans avoir rien appris des arcanes de la gestion d’un Etat. Il laissera ensuite un mauvais héritage à Ali Larayedh qui déclarera forfait, lui aussi, laissant derrière lui un pays en ruine, sociale et économique surtout. A cet ancien ministre, il serait bon de rappeler ce proverbe qui dit qu’il faudrait d’abord commencer par balayer devant sa porte et d’invoquer autre chose que la «complotite» pour se refaire une virginité politique.

Le même jour, lundi 10 mars 2010, le rapporteur général de la Commission de la réforme administrative et de la lutte contre la corruption au sein de l’Assemblée Nationale Constituante, député du bloc Ennahdha comme il se doit dans la logique révolutionnaire, annonçait fièrement que 126 hommes d’affaires ont reçu environ 7 millions de dinars des banques publiques à l’époque de Ben Ali. Croyant faire le buzz, Néjib Mrad critiquait ce qu’il a appelé « le pillage des richesses du peuple tunisien par des hommes d’affaires qui continuent à travailler après la révolution en toute impunité». Devant l’Assemblée Constitutionnelle, Mrad s’est même permis de nommer quelques uns comme Néji Mhiri, Abdelwaheb Ben Ayed ou les frères Mzabi, les accusant de «détournement de biens publics ».

A ce nahdhaoui qui ne semble pas avoir de solides notions économiques, il est bon de rappeler que cette liste est veille de onze ans, puisqu’elle a été pour la première fois publiée en 2003. Ses chiffres sont donc désormais complètement dépassés. Mrad ne sait peut-être pas non plus qu’il n’existe presque pas d’investissement qui se créé sans crédit. Ces crédits qu’il stigmatise et qualifie d’argent sale, ont créé des dizaines de milliers d’emplois et des dizaines de projets pour le pays. Il faudrait aussi lui apprendre que, sans ces crédits, les banques, publiques comme privées, n’auraient plus de raison d’être puisque leur métier est de louer de l’argent, justement aux hommes d’affaires. De plus, des groupes aussi puissants, aussi structurés, aussi solides et disposant d’un patrimoine mobile et immobilier, comme Meublatex ou Poulina ou encore ceux des Mzabi et autres, sont courtisés par toutes les banques. La capacité de remboursement de tels grands groupes, n’a, en plus, jamais fait de doute auprès du secteur bancaire tunisien. Néjib Mrad a, peut-être, feint d’oublier les grosses dettes de «petits » agriculteurs qui ont flouté la BNA pendant de longues années. Les dettes, aussi, d’entreprises publiques auprès des banques publiques, comme l’office de l’huile ou l’office des céréales et que l’Etat refuse jusqu’ici de payer, ce qui sauverait certainement les banques publiques. Il oublie, peut-être ou le fait-il exprès, que ceux, parmi les hommes d’affaires qui ont bénéficié d’abattements sur leurs dettes, l’ont fait dans le cadre de la loi 1995 des entreprises en difficultés économiques et sur la base, surtout, d’accords écrits des juges et magistrats qui pilotaient ce programme lequel a sauvé, bon gré mal gré, des milliers d’emplois.

Alors Messieurs d’Ennahdha, taisez-vous lorsque vous parlez. Recyclez-vous, allez prendre des cours de nuit à l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) ou chez l’APTBEF (Association professionnelle des banques), avant de débiter de telles sornettes qui ne feront que confirmer que vous êtes toujours inaptes à gouverner. A toute l’équipe politique d’Ennahdha : «Tais-toi quand tu parles» !

Khaled.

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