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Tunis-Terrorisme :«les mesures annoncées par Mehdi Jomaâ doivent être renforcées sous peine de voir l’Etat se désintégrer», affirme Ali Zramdini

Face à l’escalade de la menace terroriste, l’ex-colonel de la Garde Nationale et expert en sécurité, Ali Zramdini a mis l’accent sur l’importance de consolider la batterie de mesures annoncées dernièrement par la cellule de crise relevant de la présidence du gouvernement. Ceci passerait par un travail sécuritaire consenti, sinon la Tunisie de l’après 14 janvier risquerait la destruction des institutions de son Etat. Interview

Comment jugez-vous les répercussions de l’ensemble d’attentats terroristes de ces derniers temps en Tunisie notamment l’attaque survenue au Mont Chaambi dans laquelle 15 militaires ont trouvé la mort ?

Au niveau militaire, l’embuscade qui a eu lieu récemment au Mont Chaambi est une simple opération qui s’est achevée dans l’espace et dans le temps. Cette opération pourrait se répéter, et c’est probable, mais il faut avouer qu’elle a obligé nos forces militaires et celles de la sécurité à changer de tactique.

Cette opération a contribué à développer le degré de prudence et de vigilance de ces forces qui ont aujourd’hui une idée claire sur les menaces terroristes qui ont malheureusement pris de l’ampleur dans tout le pays. On est devenu plus sérieux dans la gestion de ce dossier terroriste.

Sur le plan politique, je pense que ceci contribuera à garantir l’unité nationale et par la suite ouvrir la voie pour l’examen des solutions envisageables pour réformer le pays et éradiquer le danger qui a réussi à se développer ces derniers temps. C’est d’autant plus important que les tiraillements politiques se reflètent généralement sur la réalité sécuritaire et touchent directement la stratégie sécuritaire.

Alors ?

Malgré le coût élevé que nous sommes en train de payer, je pense que ces attaques ne pourraient qu’unir tous les Tunisiens de manière à évaluer les risques et reconnaître qu’il s’agit d’une maladie qui est en train de toucher tous les citoyens.

Votre lecture de la réalité du pays ?

Aujourd’hui, nous nous trouvons en face d’une situation très difficile surtout que plusieurs parties essayent de torpiller les processus politiques tunisiens. Ces mêmes parties veulent nous pousser vers une guerre sans limite.

Pouvez-vous nous donner plus d’éclaircissements sur ces parties que vous venez d’accuser?

Je parle essentiellement des groupes terroristes ayant annoncé officiellement la guerre contre le « Taghout » et surtout leur volonté de semer le trouble dans le pays à travers les opérations terroristes.

Qu’en est-il de la réaction du gouvernement, plus précisément les décisions prises par la cellule de crise ?

Je félicite le gouvernement pour ce courage dont il a fait preuve en annonçant une série de mesures « justes et adéquates ». Ces décisions pourraient être également approfondies et soutenues par un travail sécuritaire consenti et proactif, qui serait capable de déjouer toutes les initiatives visant à « promouvoir » le terrorisme dans le pays.

Je pense aussi que ces mesures, bien que tardives, reflètent une conscience réelle des risques et des menaces terroristes. D’où l’importance de les consolider.

Et là, j’affirme qu’il y d’autres points que les agents de la sécurité devraient connaître dans le cadre d’un système sécuritaire clair, un système qui devra être intégré dans les mesures annoncées par le chef du gouvernement.

L’important à mon avis est de faire face au terrorisme. Pour le long terme, il est important de mettre en place une stratégie qui prendrait en considération le nouveau paysage tunisien. Encore, il est temps d’activer la loi antiterroriste 2003 en attendant la promulgation de la nouvelle loi, en cours d’examen à l’ANC.

En outre, je pense qu’une meilleure coopération régionale et internationale demeure plus que jamais une nécessité pour remédier à cette situation, et ce, en assurant l’activation du système de renseignement. Car une série de facteurs doit être prise en considération. On est aujourd’hui face à une réelle guerre avec un ennemi encore « incertain » et capable d’effectuer des opérations tout en activant les cellules dormantes. Ajoutons à cela le climat d’insécurité qui secoue la Libye ainsi que les poursuites continues en Algérie sans oublier le retour des centaines de djihadistes de retour de Syrie.

Ces données nous obligent à nous attendre à d’autres actes terroristes plus graves sous plusieurs formes : attentats, assassinats, explosions…

La guerre est aujourd’hui ouverte. Le gouvernement de Mehdi Jomaa a certes eu le courage de mettre en place des mesures audacieuses, mais certaines d’entre elles étaient l’objet de critiques de la part certains partis politiques. C’est le cas de la fermeture des mosquées hors contrôle. Qu’en pensez-vous ?

L’avis d’une minorité ne suffit pas pour s’opposer aux décisions sérieuses visant à assurer la stabilité du pays. Je saisis cette occasion pour rappeler que l’équipe ministérielle de Mehdi Jomaâ est un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes du pays.

Donc, il est légitime de critiquer la démarche du gouvernement, mais cela ne signifie pas les arrêter. Car la prise de décision est l’une des prérogatives du gouvernement, sinon on risque la destruction de l’Etat.

Wiem Thebti

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