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Tunis : Une mauvaise loi des finances 2014, mais peut-on rectifier le tir ?

Alors que l’économie tunisienne continue d’être en berne et que certains paramètres sont au plus bas ( une faible croissance par rapport à ce qui a été prévu, une diminution des IDE par rapport à l’année précédente , un taux de chômage assez élevé et qui s’est aggravé dans les régions défavorisées, une précarité des indicateurs monétaires et une inflation galopante voisinant les 6%), il est à tout le moins étrange d’observer que la loi des finances pour l’exercice 2014 a été élaborée à la hâte et sans étude approfondie des données et paramètres économiques.

Cette loi dont l’adoption a eu lieu, durant la nuit de dimanche à lundi dernier, après une polémique déclenchée par des amendements suggérés par le groupe parlementaire d’Ennhdha, agite les économistes et les acteurs intervenants.

Ces amendements concernent également la création d’un fonds appelé « la Dignité », ayant vocation à indemniser en les réhabilitant les victimes de la répression, et ce dans le cadre de « la justice transitionnelle ».

La loi des finances 2014 conduira à des écarts importants

Pour Salah Dhibi, expert en économie, ladite loi pourrait mener à des prévisions erronées et, par voie de conséquence, à des écarts dans l’exécution et des rectifications. Et de préciser à Africanmanager que « s’il est vrai que la loi des finances complémentaire a suscité beaucoup de commentaires, il n’en demeure pas moins que les vrais problèmes résident dans le fait que la loi des finances pour l’année 2013 n’a pas été préparée, discutée et adoptée dans de bonnes conditions. Chose qui n’a pas permis de faire de bonnes prévisions qui tiennent compte de la réalité socio-économique du pays ».

L’économiste a, en outre, pointé du doigt le défaut de suivi rigoureux des budgets à des périodes rapprochées (le mois ou le trimestre). Cela pourrait, à son avis, conduire à des écarts importants nécessitant des lois complémentaires.

Une position partagée par plusieurs experts en économie ainsi que par l’UTICA qui s’est déclarée déçue quant à la manière dont été adoptés certains articles, estimant que les répercussions seraient négatives sur l’investissement, l’exportation et l’emploi.

Selon l’organisation patronale, la loi en question qui n’était pas à la hauteur des nombreux défis qui demandent à être relevés, pourrait être aussi à l’origine de nouvelles difficultés, également pour les entreprises.

Quelle serait alors la tâche de Mehdi Jomaa ?

Eu égard au contexte économique actuel du pays, jugé critique, la mission de Mehdi Jomaa semble de plus en plus difficile.

D’après Salah Dhibi, Mehdi Jomaa qui a entamé ses consultations pour la formation de son cabinet, devrait s’atteler à la relance de la cohésion nationale en permettant la concrétisation de la justice transitionnelle. « Ceci est important dans la mesure où cela aiderait à asseoir la sécurité, condition sine qua non pour rassurer les Tunisiens, mais aussi les partenaires stratégiques de la Tunisie tout en favorisant l’investissement, facteur important pour la résorption du chômage », a-t-il dit.

Dans cet ordre d’idées, l’économiste a fait savoir que la réussite de ce challenge passerait également par la formation d’une équipe restreinte de technocrates, ayant l’aval de toutes les sensibilités politiques. Cette équipe serait sans doute capable de mener à bien cette phase intérimaire en attendant les échéances électorales qu’ « on espère voir se réaliser dans les meilleurs délais et dans de bonnes conditions de sécurité ».

Wiem Thebti

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