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Tunis : Vers la suppression des voitures de fonction et des bons d’essence.

Le voyage du chef du gouvernement tunisien aux USA et ce qu’il y a entendu, semble avoir enfin réveillé chez tout le gouvernement le sentiment de fierté qui pourrait lui être sinon salvateur du moins salutaire. Pour rappel et comme l’avait dit Mehdi Jomaa lui-même, lors de sa conférence de presse de fin de visite, le président américain, comme la Banque Mondiale ou le FMI, avaient attiré l’attention des autorités tunisiennes sur la nécessité de conjuguer leurs propres efforts avec ceux des parties qui aident encore la Tunisie dans cette période transitoire. Les USA, à titre d’exemple, avaient exceptionnellement accordé une garantie de 500 MUSD, pour la seconde fois consécutive, afin de permettre à la Tunisie de s’endetter sans trop de risques sur le marché international. Ils avaient cependant exigé que les Tunisiens comptent d’abord sur eux-mêmes.

– 27.000 voitures de fonction et 70.000 voitures de service.

Le gouvernement tunisien assure encore et rassure sur sa capacité à payer ses fonctionnaires, à temps et rubis sur l’ongle (800 MDT par mois), même s’il doit, comme il l’a déjà fait, lancer un emprunt national auprès des banques tunisiennes sous forme BTA d’une valeur de 350 MDT. Le gouvernement de Mehdi Jomaa se répand même en assurances sur sa capacité à rembourser les emprunts antérieurs, au risque de voir sa liquidité devenir tendue jusqu’à fin juillet prochain.

Des assurances, certes jusqu’à présent, sans aucune assurance de l’UGTT et de sa base, à ne plus faire grève, à ne plus empêcher le travail par les sit-in et à s’y investir pour produire plus, exporter plus et créer plus de richesses à distribuer par la suite. Des assurances, cependant, qui montrent la détermination du gouvernement Jomaa à maintenir l’économie tunisienne à flot.

Mehdi Jomaa et son équipe semblent, en tout cas, à aller plus loin, alors qu’ils s’apprêtent à lancer un grand emprunt national et peut-être à demander plus de sacrifices à la population. Nous apprenons ainsi, de sources sûres, qu’un vaste plan de compression des dépenses de fonctionnement de l’Etat est en préparation.

Sans aller jusqu’à réduire les salaires, notamment ceux des ministres, la compression devrait toucher toutes les rubriques de fonctionnement dans le budget, en frais de téléphonie, en frais de déplacement et autres comme l’électricité et autres. Par ce plan, on nous assure que le gouvernement compte faire une économie estimée à … un milliard DT sur les deux prochaines années.

Ce plan de compression des dépenses de fonctionnement devrait débuter par la suppression des voitures de fonction. Le parc automobile de l’Etat tunisien en compterait quelque 2.700. Des voitures pour les hauts fonctionnaires, des voitures en double et parfois en triple pour les ministres et secrétaires d’Etat. Cela sans compter les 70.000 voitures de service. Pour les premières, il serait question, selon nos informations, de les recenser d’abord, pour les vendre ensuite. La priorité dans cette vente sera donnée aux hauts cadres qui les utilisaient. L’Etat pourrait même leur accorder des facilités financières pour le faire. Cela devrait s’accompagner par la suppression aussi des bons d’essence. Une manne financière que la majorité des cadres n’utilisent pas en totalité. Certains en distribuent dans le cercle familial. D’autres les échangent même dans les kiosques. Pour les ministères, il ne serait gardé que le parc des voitures officielles, une pour chaque ministre et un parc très réduit à des fins protocolaires.

Le plan de compression devrait aussi toucher les 70.000 voitures de service. Il n’en serait conservé, nous dit-on, que 15.000 qui seront utilisées pour les véritables services des grandes administrations.

Ce plan devrait avoir aussi un impact direct sur les frais d’assurance, les frais d’entretien et de maintenance de ce parc pléthorique de véhicules de tous genres.

– 80.000 DT pour l’achat et l’entretien d’animaux, à la Présidence de Marzouki.

Reste à savoir si la présidence de la République suivra la présidence du gouvernement et se décide, elle aussi, à annoncer un plan de compression de son budget de fonctionnement. Ce dernier avait augmenté de plus de 5,5 MDT en une seule année. On rappelle, à ce propos, et alors qu’on parle d’un Etat endetté, que la présidence de la République de Moncef Marzouki, dépense sans compter pour la nourriture et d’autres frivolités. A titre d’exemple, 2,5 MDT pour les réceptions, 1,2 MDT pour «la bouffe», 1,8 MDT pour les bons d’essence aux voitures de la Présidence, 450.000 DT en bons d’essence pour les cadres, 30.000 DT pour… l’achat d’animaux et 50.000 DT pour l’entretien de ces animaux (!), 615.000 DT pour «les interventions sociales» et autres dépenses. Tout cela, sans compter les dépenses pour 7 palais présidentiels qui coûtent à l’Etat tunisien presque 19 MDT par an. Le budget de la présidence de la République regorge, en effet, de grosses niches de compression de dépenses, toutes aussi «futiles» les unes que les autres en cette période de vaches maigres et que le chef de l’Etat pourrait comprimer, sinon annuler, pour participer à cet effort national de compression des dépenses de fonctionnement. Reste à savoir si Moncef Marzouki fera le geste ou restera-t-il près de ses sous ?

Khaled Boumiza

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