Malgré les nombreux problèmes rencontrés (grèves, revendications salariales, dégâts matériels depuis le 14 janvier 2011), les investisseurs étrangers gardent encore confiance dans le site tunisien. La rencontre sur « situation et perspectives des entreprises étrangères installées en Tunisie, organisée hier au siège de l’Utica en a apporté la preuve.
Avec la participation d’un ensemble des investisseurs et représentants des sociétés étrangères, l’objectif de cette réunion était de débattre des problèmes sociaux rencontrés par les entreprises étrangères en Tunisie et d’identifier les voies et les moyens à mettre en œuvre pour améliorer l’environnement de leurs activités et d’assurer les conditions favorables à leur développement.
Outre l’instabilité sociale, qui a obligé certaines entreprises à quitter la Tunisie, la majorité des interventions se sont focalisées sur la contribution, jugée abusive des syndicats dans le traitement de la question sociale. D’ailleurs, Khalil Ghariani, chargé du dossier social au sein de l’UTICA, prévoit que le syndicat n’a pas temporisé la situation sociale, et d’ajouter :« Les pratiques de surenchères des syndicats ne peuvent pas laisser l’entreprise évoluer dans une situation sociale claire ,chose qui pourrait sans doute perturber le plan d’action des nos investisseurs notamment dans cette conjoncture nationale assez délicate sans oublier la dimension internationale marquée par la crise qui secoue l’économie mondiale et celles des principaux partenaires s de la Tunisie, en particulier l’Union européenne ».
Les questions fiscales et bancaires restent parmi leurs principales préoccupations. Les différents intervenants ont mis à l’index les délais de traitement des dossiers. Ils recommandent la révision du code de l’investissement pour réussir à attirer plus d’investisseurs.
L’autre problème soulevé par les entreprises ayant participé à cette journée de réflexion concerne-le manque de main-d’œuvre qualifiée.
La présente étape exige, sans doute, un certain rapprochement entre l’organisation patronale et les entreprises pour mieux favoriser les IDE, surtout que les partenariats avec les entreprises étrangères ont baissé de 25% depuis le début de 2011 parallèlement à la fermeture de 120 petites et moyennes entreprises (PME) étrangères alors que 230 autres ont renoncé à leurs projets d’extension. Cette baisse est expliquée particulièrement par la multiplication des grèves non organisées avec des exigences de plus en plus véhémentes concernant la réduction des horaires de travail et l’augmentation des salaires de la part du personnel.
Mme Wided BOUCHAMAOU, présidente de l’UTICA a insisté , à ce propos, l’importance d’un partenariat UTICA/ chambres mixtes plus soutenu pour accompagner et appuyer les entrepreneurs étrangers. « La création d’une commission UTICA/ chambres mixtes figure parmi les propositions recommandées par notre organisation patronale pour aider ces entreprises à faire face tout en assurant un climat propice à leur implantation » précise-elle, appelant les investisseurs étrangers à avoir davantage confiance en la Tunisie et à y intensifier l’investissement.
Une initiative qui pourrait aider à améliorer les compétences des ressources humaines dans le domaine de la création de projets.
Dans ce contexte, il serait opportun de développer l’élément social, qui ne peut se faire qu’à travers un dialogue social efficace en partageant les responsabilités et les défis qui vont vers la compétitivité. « Le programme de l’UTICA va dans un sens clair, ce qui permettra l’entreprise de mieux avancer. Nous devons faire des propositions dans les relations sociales de manière à protéger à la fois l’entreprise et son développement socio-économique », nous confirme dans le même cadre, Khalil Ghariani.
Wiem Thebti
