AccueilLa UNE" Tunisie 2020 " est bien parti. Attendons la suite !

 » Tunisie 2020  » est bien parti. Attendons la suite !

C’est bien connu, les grand-messes de l’investissement ne font pas toujours les lendemains qui chantent. Et sitôt on se dessille, on s’apercevra qu’on a été abreuvé de belles et vaines promesses. La Tunisie en a fait la triste expérience au moins en deux occurrences : Deauville et « Investir en Tunisie, start-up democracy ». Celle qu’elle abrite actuellement sur ses terres déroge-t-elle à la règle ? Au vu de la première journée de ce conclave, de la qualité de ceux qui y participent et de ce qui y a été dit et davantage fait, on serait bien enclin à se convaincre que ce serait probablement le cas.

D’abord, on n’aurait pas tort de dire que « Tunisie 2020 » a le mérite d’avoir lieu. C’est tout bénéfice pour un pays qui croule sous une situation économique extrêmement difficile et déplore un passif proche du surendettement jumelé à une croissance anémique et un déficit multiforme abyssal. Y rassembler une partie du Gotha de l’investissement mondial est un premier gage de confiance non négligeable. Ensuite, les annonces de financement et d’investissement faites par monts et par vaux, surtout celles déjà traduites en actes témoignent d’un regain d’intérêt pour la Tunisie, délaissée depuis bientôt un lustre par la communauté des investisseurs majeurs, notamment ceux ayant pignon sur rue dans le pourtour méditerranéen. Enfin, la Tunisie, de force plutôt que de gré, s’engage dans la vraie voie du redressement, celle qui a les faveurs des institutions financières internationales, et partant des autres bailleurs de fonds, ce qui place dans une nouvelle perspective la volonté du gouvernement d’aller de l’avant dans les réformes, dictées ou convenues, quitte à y laisser des plumes et prendre des coups sur le plan social. Et c’est ce qui explique, pour l’heure du moins, l’opiniâtreté du gouvernement à tenir tête aux organisations syndicales et professionnelles qui s’échinent à le faire plier s’agissant du projet de la loi de finances.

Des gages qui ne semblent pas inopérants auprès des participants à la présente conférence internationale pour l’investissement. A la date d’aujourd’hui, 29 novembre, la Tunisie s’est assurée des financements de 10 milliards de dinars, soit 4,3 milliards de dollars, dont les actes seront signés solennellement signés mercredi. C’est une avancée significative, mais, il faut le noter, en deçà des 74 milliards qu’elle espère récolter pour les 140 projets proposés aux bailleurs de fonds.

Une gageure, mais il faut la soutenir

On savait que la Tunisie soutient là une gageure, mais la partie serait jouable même si des réserves se manifestent çà et là, dues à la mauvaise situation économique et financière du pays et à ses non moins mauvaises notations souveraines. Le fait est que les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que les responsables officiels présents à Tunis ont commencé à sortir les chéquiers pour se porter au secours du pays. Et ils l’ont fait dans le droit fil de déclarations et professions de foi déterminées qui ne laissent que peu de doutes sur la suite  des événements et qui pourraient avoir l’heur de susciter une dynamique à laquelle les investisseurs privés ne seront pas insensibles.

A l’évidence, il ne serait pas conforme à la réalité des choses et des usages de décréter que la partie est gagnée, car l’expérience et la littérature des assises de l’investissement enseignent qu’il ne faut jurer de rien. Les promesses sont une chose, et leur mise en œuvre en est totalement une autre. D’ailleurs, le chef du gouvernement tunisien lui-même et maints économistes ont mis en garde contre un accès d’optimisme poussé, tout en se félicitant de ce retour, il est vrai timide, de la confiance des investisseurs, ce qui devrait déblayer le chemin vers de meilleurs lendemains. Cela veut dire qu’il va falloir capitaliser sur cette confiance retrouvée pour pouvoir convaincre mieux et avec plus de crédit les bailleurs de fonds en mettant de l’ordre dans les affaires du pays, en s’astreignant aux règles de la saine gestion des finances publiques, en développant une vision du développement qui rejoigne ce qui se fait de mieux chez les concurrence, et en s’employant à enchaîner transition démocratique et transition économique. Ce sont les termes de cette difficile équation que les Tunisiens sont sommés de trouver, et le plus tôt sera le mieux.

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